Assemblée générale du clergé : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 5 : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France

Du Culte di.vin. T IT. III. PART. III. '1'84 Réponfe du Clergé. mais comme l'églife & la royauté font inféparables l'une de l'autre, c'eil en vain qu'une puiffance f ubordonnée à toutes les deux fe met en tête de les mettre en ja– loufte. Car maigre tous fes vains efforts, toujours le facerdoce fantlifiera la royau– té, & toujours la royauté protégera le facerdoce; mais quand les évêques ne fe- 1·oient pas un corps, s'enfuivroit-il pour cela qu'ils ne duffent pas avoir la préféance au-deifus du parlement dans ces fortes de cérémonies. Les ambaffadeurs des t~tes couronnées ne font point de corps, & néanmoins ils ont la f éance & les honneurs avJnt le parlement, & après le Clergé : & comme ?lr le refpeét: qu'ils ont pour l'églife, ils ne conteflent jam:iis aux évêques la primauté de leur rang; ils fe fenti-· raient offenfés au dernier point, fi on donnait au parlement le moindre avantage au-delfus d'eux, au déshonneur & à la confufion des Pr~nces qu'ils repréfentent. De plus, dans toutes les cérémonies des pompes funebres qui ont été faites depuis Henri II. jufqu'en l'année 1621. Dans les cérémonies des obfeques de Louis XIII. en l 643. les cardinaux , archevêques & évêques n'étaient pas affemblés conciliai– rement, n'y en corps d'états généraux, ni en h maniere qu'ils le fon~ aujourd'hui par b permiffion du Roi; cependant ils ont joui fans conteflation aucune de cette préféance de falutations dans toutes les cérémonies des pompes funebres qui ont été faites dans cet intervale. C'eil: donc fans fondement que le parlement leur difpute cet honneur, & il lui ferait bien honorable & plus conforme à fa piété de refpec– ter dans ces lieux confacrés à Dieu le facerdoce & l'onétion des évêques , leur ca– raél:ere & leur dignité' que d'en combattre les prérogatives. c) eil à quoi la dévo– tion de nos Rois a toujours eu un égard fingulier, & ce qui les a portés à défendre aux paileurs de l'églife les féances & les premiers rangs, prefque dans toutes les c~rémonies les plus éclatantes. Réponfe du Clergé. IV. L A derniere raifon par laquelle mef– ' fieurs du parlement de Paris com– battent la jufle prétention du Clergé , & qui en apparence a plus de force, eil: celle par laquelle il établit que les évê– ques doivent être falués immédiatemment -après l'autel : parce, difent-ils, qu'étant les premiers dans l' églife après Dieu, ils y doivent recevoir les premiers honneurs, même devant la repréfentation, & les Princes du deuil : que quand ils demeu– rent attachés au lieu d'où ils empruntent Jeurs dignités, les fontlions de leur mi– niitere & l'excellence de leur repréfenta– tion, tous les fideles doivent tenir à hon– neur de céder; mais que lorfqu'ils s~en f~parent pour [e mêler dans l'ordre des laïques & des féculiers, les compagnies ont droit de leur contefier un rang qui ne convient ni à la MajeHé de leur corps, . ni à la dignité de leur caraétere ; ce rai– f onnement aurait quelque chofe de plau– fible, fi l'on ne faifoit une férieufe réfle– xion fur la nature de ces fortes de céré– monies; car fans vouloir répéter tout ce qu'on a dit dans le Mémoire du Clergé, où l'on a fortement répondu à cette ob– jeétion J il en néçeifaire d'obferver que Mémoires du parlement. IV. C Eia étant il faudroit 'Voir quel.s hon– neurs appartiennent aux ecc!éfiaftiques dans L' églife j c' eft fans doute les premiers après Dieu. Quand plujieurs évêques aj/if– tent à un fervice, l'évêque célé/Jrant eft ré– puté avoir le premier lieu de l' églije qui eft r autel j c' eft donc immédiatement après L'autel que les évêques doivent être falués ; la raifon divine & humaine le veut ainji , le Roi même Je contente d'être falué après le moindre prêtre dans L' églife , pour mon– trer que le facerdoce dont L' épifcopat ejl le plus éminent degré a pour préâ"put dans l' égl~fè les premiers honneurs après Dieu. Mais du moment que des évêques fa fé– parent de l'autel, qui eft leur centre , du moment qu'ils recherchent les honneurs du monde, quelque dignité qu'ils poffedent dans l' églijè , ils déchoient de ces prérogatives ; & en voulant a'Voir ce qui ne leur appar– tient pas, iü fe mettent au hafard de per– dre ce qui leur appartient , & qu'on leur a toujours rendu avec tant de religion. Cependant mejfleurs les évêques comp– tent ici comme un droit acquis , L'honneur qu'ils partagent avec le célébrant : ils di– fent que c'eft un droit Jàcré qu'on ne pe.ut leur ôter , fans hleffir üur 'aratlcre, & zls e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (05)

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