Assemblée générale du clergé : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 5 : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France

13S1 Du Culte divin. T IT. III. PART. Ill. r;8.t Réponfe du Clergé. l'avantage de l'églife. Ils font encore dans l'intervale de ces affemblées un corps uni & lié par l'unité de l'épifcopat, & par l' efprit de la charité chrétienne , fuivant l'inHitution qu'en a fait le maître commun de tous les fideles, toutes ks fois qu'ils fe trouvent deux ou trois enfemble; quand même la perfécution des infideles ne leur permettrait pas de fe rencontrer dans un plus grand nombre, ils font autcrifés par J. C. même pour conférer en fan nom des affaires de leurs principales fonc– tions , qui confittent tant au fervice de Dieu qu';l l'avancement de b gloire de ré– glife. Les affemblées de cette forte ne font pas des conventicules prohibés, ni des affemblées extraordinaires & défendues par l'autorité des loix, maÏs t!nc pure exé– cution des ordres de Dieu, & une néce!lité indifµenfable de s'acquitter des obliga– tions de leurs minifleres. Les mauvaifes conféquences que tirent les politiques de leurs affemblées s'évanouifiènt d'elles-mêmes, quand ils appréhendent que les au– tres corps ne s'avantagent des mêmes prérogatives; d'autant que ces corps quelques illu!hes qu'ils foient, ne fauroient jamais faire qu'une partie du corps politique de 1' état, tandis que les évêques par la feule raifon de l·uniré de leur épifcopat qui eil: de droit divin, doivent agir, & féparés & unis pour l'avantage de l'églife qui eit leur époufe, & la mere commune de tous les chrétiens. Ces confidérations font d'un fi grand poids, que les évêques qui fe font rencontrés dans les cours des Prin– ces, ont pourfuivi auprès d'eux ies intérêts de chaque églife particuliere, comme leur affaire commune & leur avantage principal. On voit évidemment cet ufage dans· l'ancien concile de Sardique, où il efl: ordonné que les évêques qui fe trouveront à. 11 cour des Princes, alliH:eront de leuts bons offices celui qui s'y rend pour les affai– res d'un.e églife particuliere avec les lettres du métropolitain. Mais il eil: encore 1nieux établi dans la cinquieme feffion du concile général de Chalcédoine , où Anatolius, archevêque de ConHantinople, répondant avant l'éreétion de fon pa– triatchat aux commiffaires impéri•ux, leur dit que l'ancienne coutume avait intro– duit que les évêques qui venaient en la ville royale pour les affaires de leurs égli– fes, s'y affembloient pour délibérer fur les matieres eccléfiaftiques, laquelle cou– tume ne fut point blâmée par la cenfure du concile, ni par les reproches des ju– ges impériaux qui n'étaient pas moins zélés pour l'intérêt de l'empire, que le font Mrs. du parlement pour les avantages de l'état. Les exemples des fréquentes remon– trances que faifoient les évêques aux Empereurs pour le bien de la foi & de la difci– pline\, font fi fréquens parmi ceux qui fe trouvoient dans leurs cours, qu'il vaut mieux les paffer fous filence que d'en faire des relations ennuyeufes. Depuis que. nos Rois ont embraffé la foi catholique ,, non feulement ils ont confervé dans leurs cours cette liberté aux évêques qui leur étoitacquife fous le gouvernement des Em– pereurs ; mais encore ils les ont appellés aux confeils 8z. aux parlemer~s publics pour y décider les affaires de l'état, & les co1Eroverfes des particuliers. Après que le parlement a été fait fédentaire, outre les évêques qui tenoient leur rang d:-ins leurs confeils, tous ceux qui fe rencontroient à la cour affiiloient aux allions fo~ernnelles du royaume, foit dans le palais ou autres lieux. Ils y portaient leurs fuffrages & leurs avis, & ils y tenoient un rang fi conforme à leur caraétere & à leur dignité toute divine, qu'il ne faudrait que les feuls regiihes du parlement pour diffiper les vaines frayeurs qu'ils s·efforcent très-inutilement de jetter dans l' efprit trop intelli– gent de S. M. Ces folemnités étant devenues moins fréquentes :J quoique les évê– ques ne fe mêlent plus de ces fonétions judiciaires & politiques , qu'autant qu'il plaît au Roi de le leur ordonner dans les occafions importantes , ils ont confervé inviolablementles aétions qui font inféparables de leur épifcopat. Ils fe font affemblés une infinité de fois pour conférer entr'eux des affaires de 1' églife, fait des remon... trances, cenfuré des livres, reçu des bulles des Papes, fait la guerre-- aux pern!cieu– fes doél:rines & aux mauvaifes mœurs, enfin combattu tant Je fois & en des ren– contres fi éclltantes, & fi utiles au bien de l'état, les arrêts des parlemens :J & de celui même de Paris, que le Clergé ne s'étonne pas fi fans confulter le droit & la rai– f on , fes regiilres & le long ufage, il entreprend de détruire un corps qui a droit dans r églife & dans r état J de redreffer fa conduite' & de 'enf urer fes maximes ; s s s s ij e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (05)

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