Assemblée générale du clergé : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 5 : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France

1379 Du Culte dil'in. TrT. III. PAR t. Ill.' Réponfe du Clergé. f euletnent comme la premiere partie du corps politique, conjointement avec les autres; mais comme la principale du corps myflique de l'églife dans toutes les occa– fions qui [e préfentent pour l'avantage de ce corps. Cela paraîtra très-véritable à quiconque voudra pénétrer par la force de fon efprit , animé de la vraie foi dans l' effence' & les fonB:ions de r épifcopat. Il eH: un d~rns tout le corps der églife uni– verfelle, bien que poffédé f olidairement par tous ks évêques; dont un chacun en particulier régit [a portion, où Je Saint– Efprit l'a établi fous l'autorité du S. Siege apoitolique: de forte qu'en tous les en– droits de l'églife, les évêques ont un ca– raétere & un pouvoir inféparablementat– taché à leur perfonne, qui par le lien de f efprit & de la charité, les conftitue dans runité d>un feul épifcopat' & dan~ l'o– bligation indifpenfable de procurer le bien commun de l'églife univerfelle, par toutes les voies que ce même efprit & que cette même charité leur infpire; il eitvrai <JUe leur ordination les établit dans deux fortes de pouvoirs, dont l'un s'exerce par la j urifdiélion contentieufe, qui eil bor- 11ée & refheinte par les canons, & par la feule difcipline eccléfiail:ique dans les li– mites de leurs diocefes; l'autre confifle en jurifditlion volontaire, qui s'exerce par ~ux fans empêchement , encore qu'ils f oient hors leurs diocefes; pourvu qu'ils sardent inviolablement l'ordre ét.ibli par ces mêmes canons. Entre les chefs qui compofent ce pouvoir, celui d' enîeigner :iux occafions la vraie doéhine,de combat– tre le paganifme & les héréfies, de confer– \'er le temporel de l'églife, fes immunités & [es privileges; & de demander aux Rois Ja proteB:ion qu'ils doivent à l'églife & -à fes miniihes de droit divin , en font Mémoires du parlement. Mais il n'en faudrait pas d'autres que les maximes fondamentales de cet état, dejquel– les nos Rois ont rendu cette compagnie dépo– ji taire depuis tant de Jiecles. ELLe n'oubliera jamais ces principes ejfentiels qui font une grande différence entre cette monarchie la plus pure qui /oit au monde , & toutes les monarch{es de L'Europe.L'autorité des autres couronnes eft mêlée de quelque pouvoir du peuple, pu des granas Jeigneurs; mais en France les états affemblés ne peuvent ordon– ner de quoi que ce fait, ils n,ont que La voie de fuppLication & de remontrance. Enfin ils ne repréfentent que ie corps des jujets : au lieu que le parlement repréjènte ie Roi même, prononce les arrêts en /on nom, exerce la juftice fouveraine de S. M. qui le rend juge de la vie, des biens 6• de i' honneur de tous les fajets du Roi Jàns aucune dijlinc1ion. Aujfi aura-t-il toujours le même zeie & la mé'nze vigueur qu'ii a témvigné en tant d'oc– cajiorzs importantes à la royauté pour main· tenir ces loix ejfentielles de/' état. Mais il n'eft point queftion de prendre la clwfe de fi haut, ù n'eft pas même nécejfaire d'apporter d'autres ra~/èms pour montrer que Mrs. /es évêques réjidans à Paris, ou à la fuite de /a cour, qui font toujours en très– grand nomhre, ne compofent aucun corps, fait durant l'ajfembtée des députés des provin· ces, fait après. Le Roi qui fait les grandes maximes defon royaume mieux que perfonne, entendra parfaitement ces raifons fans qu'il fait befoin de les expliquer d'avantage. De forte que quand les reg!es de l' églife & de la monarchie permettraient de recon– noùre dans ces occafions meffieurs les évê– ques" comme faifant quelque eJPece de corps, ce qui efl abfo!ument impojfi6!e, ilfaudroit de nécejfité que cette eJPece de corps n'etant com– pofé que de gens d' églijë fût eccléjiaftique. les principaux. Ce font des devohs dont les évêques ne fe peuvent départir en au– cun endroit du monde, fans renoncer à leurs qualités d,évêques. Et comme les reme– des de ces maux dépendent pour l'ordinaire de Ja piété des Rois, ils font obligés <le s'unir enfemble pour leur demander leur proteEtion, & les Rois de les entendre pour faire r~gner J. C. par la puilfance dont le Ciel les a rendus dépofitaires. On ne peut oµpofer à ces évêques réunis , qu'ils ne font point de corps. Il efl: vrai qu'ils ne font pas toujours ce corps politique qui efl réfervé à la tenue des états généraux: Ils ne font pas aufli leur corps de conciles, tels que les formes eccléfiailiques no~s les repréfentent, fuivant la différence des lieux; mais ils font un corps eccléfiafh– que comme celui des affemblées générales du Clergé de France, qu'ils tiennent t.ie temps en temps· avec la permiffion du Roi, qui outre le pouvoir qu'elles ont de traiter des chofes temporelles, font en po!feffion de faire des cenfures & d~s régie; mens qui s'exécutent encore aujourd'hui dans le royaume pour l'édification & a e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (05)

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