Assemblée générale du clergé : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 5 : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France

I 3 5 5 Du Culte divin. Trr. III. PART. III. I., 5~ les lui ont fidelement confiés , & fans vous convier de remonter fur le même trône, ot! vous avez juré fur les faints éyangiles de maintenir l'honneur dû aux évêques & au Clergé de votre royaume, elle rappelleroit à votre mémoire ces belles paroles de !'Empereur Juilinien , qui lui faifoient dire autrefois , que le premier zele des princes chrétiens allait à maintenir les dogmes de la foi & la dignité du facerdoce. En effet , SIRE , puifque les Ioix canoniques & civiles terminent toutes les conteH:ations des rangs par le droit & par la po!feffion légitimes ; le droit du Clergé <le votre royaume ne fe trouve– r-il pas heureufement établi en ce ren– contre fur des fondernens inconteHa– bles ? Ceux , difent-elies, qui ont les premieres dignités ~x. les plus illuilres charges, doivent par une conféquence néceffaire pofféder les premiers rangs. Et qui font les magifhats chrétiens qui youdroient mettre leur dignité en pa– rallele avec cette dignité apoflolique, fans offenfer fon inflitution toute divine? L'antiquité de la facrificature plus no– ble que celle des juges ; le caraétere du facerdoce qui ne peut être effacé par l'autorité des hommes , tandis que celui des magiihats peut être anéanti par la feule volonté des princes : la majefté de l' épifcopat qui rcpréfente toute l' é– g1ife & tout l'ordre hiérarchique , tan– dis que le plus augufie parlement ne re– préfente que le corps de la juilice fécu- 1iere. Enfin les qualités f ublimes , f oit de peres , îoit de paileurs, f oit de maî– tres du troupeau de Jefus-Chrii atta– chées à la grandeur de l' épifcopat , qui font retentir dans toutes les loix des Empereurs chrétiens , dans les capitu– laires & les ordonnances de nos Rois , que tout laïque quelque qualité qu'il ait , demeure dans le rang des enfans & des ouailles , fe Joumette à ces perfonnes fa– crées , fi reJPeile ces peres & ces pafleurs de f'égl~(e. Que 1Ï 1' on confidere leur miniil:ere & la fonétion de Jeurs charges, n' eff-ce pas l'Empire propre & fpirituel de Jefus:– Chrifl? Ne font-ce pas ces fonélions di– vines dont le culte de Dieu & la fanétifi– cation des ames îont & la caufe & la fin ? Nant-ils pas la puiffance pour lier & délier fur la terre ? Sa million· pour an– noncer fa. parole ? la dif pofition de. fes J I ' trefors celefies pour répandre fur les peuples? fon aut~rité fur f on corps, tant n~tt~rel que myil.~qne ? fa lu_miere pour dec1der les ,dogi:nes de l_a fo1 ? fa puif– fance pour etablir des lo1x dans la difci– pline eccléfiaH:ique ? Si bien qu'en com– parJnt leur emploi à celui des maaifl:rats fécul1ers , il faut s'écrier avec la v~ix des conciles, des peres de l' églife , & tous les dotl:eurs catholiques ; qu'autant que le ciel cft élevé de la terre , & t ame au– deJfus du corps, autant le miniftere des évê– ques efl plus fahlime que celui de toutes les dignités laïques. Ce font, SIRE , ces confidérations qui ont obligé les Empereurs chrétiens , & principalement les Rois vos prédécef– fears à leur rendre des honneurs qu'ils n'ont j:unais accordé à aucun de leurs magiilrats. L'on trouve encore aujour– d'hui dans les formules de Marculphe , & dans les anciennes chartres du royau– me, que la f ubfcription des lettres des Rois aux évêques étoit conçue en ces termes : au feigneur faint , &• vénérable pere apoflolique , le feigneur évêque : & où trouver, ·difent meffieurs Bignon & Filfac , & avec ces grands hommes tous les favans de nos jours , que ce titre de feigneur ait jamais été donné qu'à Dieu, aux f1ints, aux Rois & aux pafleurs de 1' églif e ? , Aullî les princes ne fe font pas con– tentés de leur rendre par écrit les hon– neurs tous finguliers , ils les ont fouvent rendus à leurs perfonnes, foit en fe le– vant de leurs trônes lorfque les évê– ques en approchaient; foit en les fai– fant affeoir auprès d'eux pour les en– tretenir familiérement ; foit en les em– braffant publiquement avec tendrelfe , foit en les admettant feuls à leurs tables ; foit en leur y donnant les premieres pla– ces, f oit en les y faifant fervir par pré- C' ' 1erence a tous autres. Sur ce même fondement on reçoit les évêques dans les villes de leur diocefe avec toute la pompe & la folemnité poî– fible , on porte le dais fur leur tête , le Clergé , les corps des villes , les parle– mens même & vos autres cours , vont au-devant d'eux, les haranguent au jour folemnel de leurs entrées , ils les accom· pagnent proceffionellement : hé, qui font les magifhats à qui dans l'étendue de leur rdfort, & dans le temps même de leurs marches. & de leurs cérémonies , e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (05)

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