Assemblée générale du clergé : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 5 : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France

Du Culte divin. T1T. Il. PART. lll. 1284 V 1 I. Lettre du cardinal d' C>J{at,, au Roi Henri 1 V. écrite de Rome j le 1 g. janvier l_f f} f). fur l'autorité des évêques dans le retranchement des fêtes. AU SIRE~ ROI. E!!e efl la E Tant derniérement à Boulogne au cenrt~ix:rn- retour du Pape de Ferrare à Rome, ~t;~·:·d~;6di- je confér.ai avec monfieur le cardinal de ri::rn de Pa- Floren(e , du commandement que Votre ris, en 167:J. l\1ajdl:é faifoit à M. de Luxembourg, / par fa dépêche du 4. oétobre, de p:uler à Notre Saint Pere le Pape , du grand nombre de fêtes qui fe font en France , & empêchent que les terres ne puiffent être labourées , comme il ferait nécef– faire; & après avoir eu l'avis dudit fei– gneur Cardinal, je traitai de cette aff:lire avec Sa Sainteté, en l'audience qu'elle me donna en cette ville le premier jour de l'an , & lui dis & laiffai par écrit , comme pour la longueur & violence des guerres palfées, ta nt civiles qu' étrange– res , le peuple de France , & principa– lement des champs & des bourgs & vil-:– lages, étoit tellement diminué, que ceux qui reil:oient ne fuffi[oient point à la– bourer & cultiver la terre ; · & même– ment à caufe d'un très· grand nombre de fêtes qui fe fa ifoient par-tout le royau– me, outre celle de Notre Seigneur, de Notre-Dame , des apôtres & d'autres faints principaux : de forte que demeu– rant en friche une grande part des terres, jl s'en enfuivroit grande difette & cherté par-tout le royaume, de laquelle fe ref– ·fentoient & pâtiiToient grandement tous les François, de quelque état & condi– tion qu'ils fulfent, & V. !vL n'en pouvoit tirer les f ubfides accoutumés & néceffai– res pour la confervation de l'état & du public. Par ainfi ayant V. M. été requife de plu!ieurs endroits du royaum: d,e met– tre quelque ordre, & de pourvoir a cette .néceffité, vous· prierez>S. S. très-affec– tueufement qu'il lui plût permettre au moins pour quelques années , que hors le~ fufd. fêtes de Notre Seigneur, de N. D. des apotres, & d'autres faints prin– cipaux,, qu'il lui pourroit excepter,, le peu- pie pût labourer & cultiver la terre & faire les autres chofes qui y appartenoi~nt: & par le moyen de cette grac;e S. S. con– tinuerait d'obliger à foi & au S. Siege: V. 1\!L & tout le royaume,y refbtuantl'an– cienne fèrriliré & abondance, & obviant à plufieurs défordres que font ceux qui ne pouvant employer aux dévotions requifes un fi grand loifir, comme ils .ont parmi tant de fêtes, fe débauchent, & s'adon– nent au jeu & à l'yvrognerie, à luxure & querelles , & autres chofes illicites & dommageables : auffi prierait-on Dieu par-tout le royaume pour la profpéri té & fanté de Sa Sainteté, & pour l'accroilfe– ment & exaltation du faint Siege, & de notre mere fainte édife. Sa Sainteté me répondit que )a chofe en foi ne lui déplaifoit point, pourvu que la néceffité fût _telle que je venais de lui dire; & que le tout [e fit à bonne fin , & non pour abolir les fêtes peu-à- peu. Que toutefois ce que V. 1"1. demandait était chofe que les évêques pouvaient faire: comme auŒpouvoient-ils mieux connaître du fait en tout fur les lieux, que lui qui en étoidi loin. Je lui répliquai que V. M. fembloit avoir prévu une partie de fa ré– ponfe, en ce que vos lettres contenaient que V. ~1. eût exhorté les évêques de remédier à ce que deffus; mais pour la faveur que chacun d'eux porte aux fêtes de fon dioce(e, elle aurait eflimé qu'il ferait meilleur de fupplier S. S. d'en vou– loir faire un bon reglement el1e-même, auquel auffi chacun obéiroit plus volon– tiers: que je le fuppliois donc d'y vouloir penfer , & de ne confidérer le mémoire que je lui en bJillois, & fe difpofer à donner cette fatisfaél:ion à V. M. & à tout le royaume : il pritled. mé1?:1oire, fans i:ie dire autre chofe, finon qu tl y penferott. A hu;t jours delà ; à favoir, le ven– dredi 8. de ce mois, je retournai en l'au– dience , & je le mis en ce propos pour favoir s'il avoit pris quelque bonne ré– f olution fur le mémoire que je lui avois biffé touchant lefdites fêre·s : & il me dit qu'il y avoit penf é, & s'éroit con~rmé en ce qu'il m'avoir dit la premiere fois, d'en 1ait1èr faire les ordinaires felon ou'ils verr6i·ent en être befoin , & qu'ils fuge– roient en leurs confciences, qu'il n'était vrai (emb lable que tous les endroits de la Fr~mce euffent également pâti, & euf– fent befoin d'un pireil remede: que c 11 ha– cun évêque pourroit 1nieux conno1tIC e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (05)

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=