Assemblée générale du clergé : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 5 : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France

Du Culte divin. TrT, VIII. PAn T. III. 1036 que recherchoit le fteur de Martigny étant devenue groffe , elle avait fait ar– rêter prifonnier fan amant, lequel ayant été retenu deux mois fans pouvoir fléchir fa mere, il lui fit faire trois fommations refpeél:ueufes, & enfuite fe réfolut d'é– poufer ladite demoifelle Martin ; mais la mere du fieur de Martigny , forma op– pofition à la publication des bans_, & fur cela 1' official ordonna une affemblée de. parens , lefquels ayant déclaré que les caufes d'oppofition de la dame de Mar– tigny n'étaient point valables ; il inter– vint une feconde fentence en l' officia– Uté, par laquelle jl fut ordonné que fans s'arrêter à l'oppofition de ladite dame de Martigny , il ferait paffé outre à la célébration du mariage en queftion. XCVIII. le parle1nent de Paris , par arrêt rendu le vingt-huit novembre 16 90. en l'audience de la grand– cha1nbre , a permis à un fils de famille n1ajeur de paffer outre à la célébration de fon 1nariage , fans s'arrêter à l' oppofition de fa 1nere , & a dit n'y avoir abus dans les fentences de l'offi– cial qui avoir ordonné ~u'il fe– roit paffé outre à la célebration du 1nariage. Extrait du cinquieme tome du Journal des Audiences, livre 6. ch. 25. pag. 443· L E fait étoit , qu'un jeune gentil– homme nommé de Martigny, avo– cat en la cour, & dont le pere avait été de fon vivant lieutenant général au baillage de Laon , étoit devenu paf– :fionnement amoureux de Marie Martin , fille d'un des plus renommés avocats <lu même bailliage de Laon; ce gentil– homme qui n'avait rien à efpérer des fucceŒons de fes pere & 1nere parle dé– fordre de leurs affaires , rechercha avec enipreffément ce mariage, parce que la demoifelle ayant quelque bien , cela lui pourrait faire paffer une vie plus douce_, & le mettrait en état de faire juger un procès qu'il a voit contre fa mere , à l' oc– cafion du teftament de fon ayeul mater– nel, qui lui avoit laiffé à lui & à fonfrere -~on bien, au préjudice de leur mere, & qui avoit ajouté qu}il en avait ainfi dif– pofé , à caufe du défordre des affaires de fon gendre & de fa fille, & parce qu'ils n'aimaient point leqrs enfans ; ce qui ravoit obligé lui ayeul de les retirer chez lui. ll ne manquoit au fieur de Martigny que le confentement de fa mere pour achever ce mariage, il avoit celui des parens de la fille: mais la mere dudit fieur de. M.arti?ny qui craignait que cela ne lm donnat moyen de pourf uivre le pro– cès qu'il avoit contre elle , n 1 avoit garde d,y confentir ; cependant la dcmoifelle Maître Tartarin pour la dame de 1v1ar· tigny , qui avoir interjetté appel comme d'abus de ces deux fentences rendues par l'official de Laon , difoit que dans la forme ces jugemens ne pouvaient fub– fiHer, parce que la premiere de ces fen– tences avoit été rendue fans à venir à elle fignifié , qnoiqu 1 elle eût conftitué pro– cureur, & que la feconde avoir de même été rendue fans fa participation ; que dans le fonds fon fils ne pouvait fe ma– rier fans fan confentement, n'ayant point atteint râge de trente ans ' que cela était contraire aux: ordonnances de nos Rois tant de Blois qu'autres poi1érieures , qui défendent même aux curés de marier qui que ce fait fans favoir s'ils font en· fans de famille , & fans avoir le confen– tement par écrit de leurs pere & mere, que la demoifelle Martin n'était point de la qualité de fon fils , & que ce ma- • J • • / _, I nage n aurott point ete approuve par I'ayeul maternel de fon fils s'il eût vécu , f uivant que l'intimé en étoit convenu lui-même par une lettre qu'il avoir écrite ::l I'appelbnte, dans le temps qu'il était prif on nier. Maître Bauchet pour le fieur de Marti– gny, intimé, répondoit que les prétendues nullités de la procédure n' étoient point confidérabies ; que l'official aurait pu fans entendre la à:ime de I\1artigny :> ni fans avis de parens la débouter de f on oppofition ; oue s'il avoit ordonné cet avis de parens J, ce n'était que pour être mieux informé des fentimens de la fa– mille de ce mariage ; qu'il n'était pas vrai que Jes ordonnances de nos Rois défcndiiîent aux majeurs de vingt-cinq ' e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (05)

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=