Assemblée générale du clergé : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 5 : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France

1031 Du Culte divin. T IT. VIII. PART. III. 1c;a· famie dont il veut les déshonoi'er ? Ce n'en pas affez' dit la loi ' de confidérer dans les mariages ce qui en permis ' il faut auffi confidérer ce qJ.lÏ efi hQnnête .. rion, ce n 1 efl pas parmi nous un m~yen : Jo chri<1ia:1Ï(me égale tout le monde , & n._ous n'avons point autorif é la différence de conditions que les Rom1ins avaient introduite pour les mariages : n'ayant pas permis que le fang des patriciens fe mêlât avec celui des affranchis. Mais ençore une fois, nous n'avons point autorif é cet ufage: nous avons confidéré que depuis que le mariage a été élevé à la dignité de facrement , il a auffi élevé toutes les perfonnes à la capacit~ de le contraB:er avec ·qui bon leur fen1ble , felon l'inclination & l'occurrence. , ' I d 1",J"ous n'avons a cetegar aucuneco1uu- me ni ordonnance prohibitive , & s'il fe trouve quelques arrêts qui ont do_nné at– teinte J des mariages faits par des maîtres avec leurs fervantes , ce n'eH pas préci– férnent fur l'inégJliré des conditions, mai::; fur la clandeilinité, & par quelque aul;-e défaut de for~nalité eifentielle. Auffi n'eil-il pas en notre pouvoir de naître de perfonnes qualifiées , foit par les emplois de Li robe, ou de 1' épée , 'toit pJr une fuite d'ayeuls qui fc foient diH:ingués par leur mérite ; c'eil un coup clu hafard & de la bonne fortune. Cela ét3.nt, il y aurait de I'injufiice de nous faire 1tn reproche d'un défaut qui ne dé- d . ! pen pornt Gi: nous. Il en eil: de même d~ biens ; c'eil un I ' 1 r ' avantage .etranger a a penonne , qu on ne lui peut point imputer , & qui n, a rien de honteux. Si Anne Geniere n'avoir point d'autres défauts que ceux de la baffeffe de fa con– <iition & de fa fortune, nous trouverions les appellans trop délicats, en s'oppofant pour cela feul au mariJge de leur neveu & d,e leur frere. Car bien qu'en fatisfaifant à r'a folle pa.ffion , il péchât contre la pru– dence intéi-effée du fiecle; on ne lui en fauroit faire un reproche affez confidéra– ble pour dor.ner atteinte 3 fon m1riJge. Iv1ais c' efl ici une femme , qui outre l'inéaalité de condition & de bien , a men~ une vie f candaleufe. Elle a été flê– trie par un arrêt. qui ~il: un i;nonumen~ perpéru~l de [on 1nfam1e: & b1en que les Joix n'ayent ni exprelfément défendu , ni auffi expreffément permis ces fortes de mariages , néanmoins quand un homme d'une condition honnête , comme i'in– .timé, oublie ce qu'il doit à (on honneur~ & à celui de fa famille; fes p:1rens n'onr– ils pas droit de s'i.>ppofer à une telle in- L. femper, jf. de rùu nuptiarum. La juilice même pourrait-elle auto– rifer qu.. une per[onne çomme Anne Çe– niere., accoutumée aux vroH:itutions ' fe ptÎt fervir qcs avances crrminelles qu'elle à. faite~, qui ne coutent rien à une fem– me débauchée pour f urprendre un jeune homme de famille, & pour fe rendre maîtreffe de fon état & de fa fortune ? La cour peut juger de la foibleffe de Caba!fol par cette feule aélio.n: l'ardeur de l'Jge peut entraîner un jeune homme dans la débauche, & il trouve m~me des femmes qui l'y follicitent ; mais tou– tes leurs follicitations ne tendent qu'à fe fatisfaire elles-mêmes dans Jeurs déré ... glemens ; leur penfée , leur ambition ne va pJs plus loin. - Ainfi il faut qu'elles trouvent beaucoup plus de moldfe dans un homme, lor[– qu'elles ofent lui propofer le mariage Voilà, lvleffieurs, le véritable portrait des intimés; Anne Geniere ne s' étoit rien moins propof ée que le mariase , dans le mauvais commerce qu'elle a eu d'a– bord avec CabatTol ; mais connoiffant dans la fuite la foibieffe de fon coeur & de fon. efprit , elle a eu de plus grandes ' . pretent10ns. On ne peut pas douter qu'elle n'ait commencé par le crime, & par un mau– vais commerce avec l'intimé ; elle en efl demeurée d'accord devant monfieur larchevêque d'Avignon ; & 1' arrêt de la cour qui 1' avoit condamnée au ban.– niffement pour [es défordres, n'a pu ar– rêter f on incontinence. Dans cet état les femmes débauchées engagent rarement les hommes au ma– riage, il faut que ces hommes f oient bien aveuglés ; il faut qu'ils foient bien ahan· donnés pour donner dans ces pieges qui Jeurs font tendus; il f:rnt qu'ils [oient bien infenfib1es au bruit du monde, dont ils deviennent la fable & 1' opprobre. En vérité , on ne fauroit dire ces cho– fes fans rougir. Comment le pourroit– on f ouffrir fans honte? Si l'on interdit un prodigue qui dillipe fes biens , fi toute la famille s'a.tfemble pour lui faire nommer un curateur? ne femblc-t-il pas que puifque Cabalfol eil fi prodigue de fon honneur, & ménage e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (05)

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=