Assemblée générale du clergé : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 5 : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France

!017 Du Culte divin. T IT. VIII. PART. III. '1itférentes conditions que les doéteurs ont cru être nécdfaircs pour fe pouvoir qualifier hJbirant d'une paroi.lfe ; not~s­ dirons feulement que toutes ces cond1- . rions fe réduifent à deux principales , auxquel1es les intimés n'ont point fatis– fait. La premiere condition eit tiree du titre 6. defepu..!t. ùz 6. qui dit, qu'il faut avoir ·demeuré une année , ou la plus grande partie dans un lieu , pour y ~ta­ blir le véritable domicile de paroi.Œen. Etc' dl: cc que Menochius a obfervé , Trat1. de pr~famptionibus, lib. 6. cap. 88.eR ces termes : Ji erzim proprii prJi,fùmuntur & dicunturparochi, fab cujus parochiali eccle– fia contrahant, E:? totum annum ac majorem partem habitant, ioique audùmt & perci– piunt eccleji !'., catlzolica fa.crament a. Or les intimés. n'avaient demeuré ni un an, ni la meilleure partie de l'année dans la ville d'Avignon , lors de la cé– lébration de leur mariage. Caba.lfol même n'y avoit aucun do– micile, & l'un & l'autre n'ont pas feule– ment demeuré deux mois dans Avignon, devant & après leur mariage. Ils n'ont donc pas fatisfait à cette premiere condition .. Voici la feconde encore plus effentielle que la premiere.Il faut que le5 contraétans mariage, non feulement ayent demeuré une année, ou la plus grande partie dans la paroiffe en laquell~ ils contraétent ;, ·mais encore qu'ils y ayent établi ~un do– micile fixe & avec deffein d'y demeurer toujours. Sans cela ils ne font point cen– f és paroii1iens. Dicitur propria parochia ,, in qua contralzentes animum permanendi ha– hent, non autern ad tempus. C'efl: ainfi que la congrégation des cardinaux l'a déclaré fur ces mots du concile de T'rente, àpro-– prio coiUrahentium paroclzo. La maxime en eil: certaine , & tous nos bons. auteurs en conviennent. Ainfi nous ne nous arrête:– rons point au fentiment contraire de Ga– liere~ Car outre qu'il eil: contraire au droit commun, c'eil: que cet auteur Efpa– gnol, aécritdans un pays où le confente– rnent des peres n'eil pas requis pour la va– lidité du mariage de leurs enfans : car cl.ans le cas qu,il propofe, c'étoit un pere & une ffiere qui vouloient empêcher le mariage, de leur fils, nonobHant qu'ils n' euffent aucun droit de le faire·; & ce fut feulement pour· fe mettre à couvert ~e leur oppofition , que les contratl:ans. al!erent dans u1~e autre paroi1fe faire cé– kbier le.ur 1naria.geJ. Mais encore une fois, la prétention de~ intimés bleffe la pureté de nos maximes· S'il ne fallait que changer·de demeure durant quelque temps , pour établir un domicile à r effet du mariage ' la pré-– voyance du concile ferait illufoire, & ceile de l'ordonnance inutile ; on fe fe– roit un propre curé à fa fantaifie. Et alors , où les pere & mere pour– ro ient-ils s'adreffer pour faire valoir leur juile puiifance ? comment les tuteurs & curateurs , comment tous les intéreffés à un mariage pourroient-ils. s'oppofer ? ne feroit-ce pas autorifer la licence des: majeurs & la col::lvrir du voile fpécieux. du mariage ? Serait-il poffible qu'un curé étranger pût répondre· de l'état,, de la condition & des dif pofitions requi– fes pour recevoir un grand facrement ,. qui eft le fymbole de l'union du Fils de· Dieu avec l'églife ? Plus on examine·– cette prétention , plus elle paroît ab... furde. Les intimés ont fi bien reconnu que les deux conditions, dont nous venons; de parler ~font néce.lfaires pour faire un mariage canonique , qu'ils affurerent par un faux ferment à monfieur l'arche..;. vêque d'Avignon , qu,ils étoient tous deux habitans d'Avignon , & qu'ils vou– laient y demeurer le reHe de leur vie; Us firent un troifieme menfonge pour avoir difpenfe des trois bans. Anne Ge– niere f uppofa quJelle étoit groffe' quoi– que cela n'ait point paru dans la fuite. Nous voulons croire que ç'a été faute: de réflexion qu'on a dit de la part des in– timés , que pareilles difpenfes s'obte... noient ainfi, c01nme fi les graces de 1' é:.. glife éroient la récompenfe du menfon.. ge & du parjure. Au contraire, Iorfque cErns une fup– plique la vérité eil bleffée , la conceffion: tombe d'elle même. Dolofa fabreptio vi-· ciat in totum , quatenus fuit eau/à concef-· fionis , dit Panorme, & avec lui tousles. canonilles. Monfieur l'archevêque d'Avignon, crut auffi fur Je même ferment d'Anne' Geniere, qu'elle étoit veuve , fans en; avoir rapporté d'autres preuves ; quoi– que peut-être fa viduité fait aufli peu· frncere que fon faux aveu de groffeffe. Ainfi n'ayant pas encore aujourd'hui rapporté la preuve du décès de f on pre– mier mari, quoiqu'elle y foit obligée pac· les conilitutions- canoniques ;. c' e.il un1 e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (05)

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