Assemblée générale du clergé : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 5 : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France

~,s9 Du Culte divin. TrT. VIII. PART. III. 990 tie du couvent avec le même habit fans faire profeffion. Quand on n)auroit pas le témoignage de 1' abbelfe & des religieu– fes dlEpagne , & de quelques-uns des pà– rens qui en difent affez , la conduire de Marie-Henriette de Montebenne, eil une preuve plus que f uffifante , que la colere de la mere & fes mauvais traitemens, & non pas les infpirations du Ciel, ont re– jetté cette fille hors du monde & de fa. famille, & l'ont fait rentrer dans le mo– nailere de l'abbaye aux Bois,, avec le mê– me habit & fans autre fo]emnité de vêtu– _re, où elle a fait un noviciat dans un châ- les effets civils : Sc quoique ces regards clifférens _puiffent fonder la compétence des juges féculiers, néanmoins autant de foi~ que ces queilions fe font préfentées , on en a renvoyé la connoi!fance aux évê– ~ues & à leurs officiaux, & on s'eHcon– formé à ce qu'ils en avoient décidé. Si le parlement prend connoilfance de ces ma– tieres , ce n,ef.1: que par la fin de non-re– cevoir, quand un religieux réclame après les cinq ans, ou quand il n'y a point de profeffion par écrit,, ou qu'elle a été faite avant t>âge porté par les canons ; parce qu'en ce cas les canons del' églife ont été manifeilement violés, & qu'il appartient au Roi , & à fes officiers qui font fes pro– teéteurs de les faire exécuter. Hors ces cas particuliers , lorfqu'il s'agit du fond du vœu & de fa validité, les juges eccléfiaf– tiques font en poiTeffion d'en connaître , foit parce qu'ils ont en eux le fond de la jurifdiétion fpirituellc, foit parce qu'ils y <>nt joint celles que les princes féculiers leur ont données par accroiffement de la leur , lorfqu•ils leur ont permis d'exercer cette puiffance avec appareil dans un tri– bunal extérieur, & qu'ils ont obligé leurs juges à permettre , fans connoiifance de caure, l'exécution publique des jugemens de l'églife ; & c'eft en ces matieres, qui font mixti fvri , que la puilfance ecclé– ftafiique & !a f éculiere, qui font toutes deux f ouveraines, inais pourtant amies , fe rendent des témoignages mutuels de ~oncorde, d'union & de déférence l'une pour l'autre~ qui font les fources d'où c.iérivent la tranquillité publique & la fé– licité des hommes : malheur à ceux qui voudroient troubler une paix fi néceffai– re, & foutenir que la religion eil: diretl:e– ment f oumife à la pui!fance royale. Il fe– roit 1nal-aif é de trouver des exemples où le parlement ait reçu l'appel fimple d'une fentence d)un official, & où il ait prononcé par bien ou mal jugé , émendant !: &c. Il n'efi pas fupérieur des officiaux pour réformer leurs fentences : il feroit dan– gereux d'introduire une femblable nou– veauté, il faudroit pour cela un édit du Roi , dqnt la fagelfe & la piété nous :iffurent qu'il ne fera jamais cette plaie aux immunités de l'églife. Si après cela il étoitnécelfaire de jetter !es yeux fur le fond de ta caufe, on y ver– «"oÎt une fille âgée de rreize ans que l'on ~~t. dans un monailere, & qui ayant porté' f.habit iésulier penilant cinq ans~ en for- teau , avec toute la liberté d'une féculie– re; mauvaife épreuve pour le vœu de clô– ture. Aux approches de cette profeffion , cette fille tombe dans des agonies & dans des défaillances extraordinaires, qui font jufiifiées par les enquêtes, & qui font des 1narques fi naturelles de f on défefpoir , que lorfque f on a voulu par une fauiTe couleur les faire pa!fer pour un zele de la religion, on s'efl attiré l'indign;ition & la rifée de l'audience. Après tout, que fert d'entrer fi avant dans ce qui concerne la validité du vœu: c' eit une quefiion qui efi de la jurifdiétion fpirituelle & du for intérieur,& qui fait partie de la pui!fance de lier & délier , que le Fils de Dieu a donnée aux Apôtres. Il leur apromis de ra– tifier au Ciel ce qu'ils auroient jugé fur la terre ,, quodcunque ligaveritis faper ter– ram, erit ligatum & in Cœlis, &c. Quod"' cunque folveritis, &c. Cette ratification s'efi faite par Je décès de Marie-Henriette de Montebenne ; c'eft alors que le juge des juges a évoqué à lui & à fon fouve– rain tribunal, ce qui avoit été jugé par les miniHres de f on églife ; & puifqu'il efl: fidele dans fes_promeffes, il faut croire qu'il a délié au Ciel ce que fes miniHres a voient délié fur la terre. Après cela, qui eil le juge de la terre qui ofe en connaî– tre, & qui préfume avoir affez de puif– fance pour rétraéter un iugement confir· mé au Ciel par le maître du Ciel & de la terre? Si le confeil du Roi, n·a pas ap– prouvé qu'on 3Ît feulement changé l'ordre des jurifdiB:ions , & fi fur la plainte du Clergé de France il a caffé vos arrêts , qu'elles clameurs ne feroit point la cour de Rome, quenediroitpoint leClergéde .France, fi on avoit jugé au parlement l'ap.. pel fimple d'une fentence d)officialité. - Quand nous propofons à la cour de s&en tenir à ce qui a été juié d~ns les e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (05)

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=