Assemblée générale du clergé : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 5 : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France

84; 1Ju Culte divin. TrT. VIII. P Ail T. lII. noire de toutes les 1 calomnies , & de la plus barbare de .t~utes _lès inhumanités , puifque la perfidie qui eil la f ource de tout ce déréglement , s'eit porté non feulement à violer toute la bonne! foi , toute la mémoire des bienfaits, toute la juflice du fang, mais qu'elle s>eil adreff ée au principe de tous les devoirs, & à !'Au– teur de la nature , que jamais fa fille n'aurait fenti l'inconilance & la trahi– fon -d'un homme qui l'avoit abandonnée, s'iln'avoit auparavant fait divorce avec fa propre confcience, déferré les enfei– gnes facrées de la véritable religion qu'il a voit profeffée, & rompu l'alliance qu'il avoir contratté avec Dieu par une heureufe converfion. Que pour juilifier l'innocence de fa partie , la cour étoit très-humblement f uppliée de faire deux obfervarions : la premiere , que [oit que l'on confidérât fa condition , foit que l'on etÎt égard à fa fortune, l'une & l'au– tre l'emportaient par-deffus celle de François Berton , qui n'étoit qu'un fim– ple m1rchand , & qu'il n'y avoit pas de vraifemblance qu'un homme qui avoit c:ies commodités honnêtes pour placer une fille dans un mariage fortahle, eût voulu mettre le trouble dans fa maifon, pour f uborner un homme de religion d~fférente , qu'il auroit refufé s>il lui avoit été préfenté dans les voies d'hon– neur, même avec le confentement de la mere, & les prieres de toute la fa– mille. La feconde obfervation eil , que dès l'heure qu'il a eu avis de l' enleve– ment de fa fille, il en avoir fait informer, & que c'était lui le premier qui en avoit porté fa plainte en jufljce. Que foit à l' é– gard de la mere, foit à l'égard du fils, j} ne les falloit confidérer qu'avec toute l'indignation que méritent les traîtres & les déferteurs , & que s'il étoit poffible de croire qu'ils fuffent innocens à r égard de Dieu & de la religion , qu'il vouloir bien que l'on crût qu'ils le fuffent à l'é– gard du pere, dont la fille avoit été ré– duite. Mais pour montrer que ni à l' é– gard de l'un , ni à l'égard de l'autre, ils ne fe pouvoient excufer , qu'il ne de– mandait autre chofe à François Berton , finon qu'il dit, fi lors de l'enlevement de fa fille , fa converfron a été véritable_, ou fi elle a été fautfe ou menfongere ; :fi pendant le temps quïl a été ave.c fa femn~e, il a eu deffein de 1a tromper ou de lm garder fa foi. Si fa converfion a été véritable , de quel front oferoir-il paraître à préfent pour faire banque– route à fa femme & à Dieu tout enfe·m– ble; & quand le parjure dont il dl cou– pable envers Dieu, feroit du nombre de ceux dont il veut bien que l'on laiffe la punition, il ne devroit pas être impuni à l'égard de ceux qui en fouffrent, & qu'il n'y a eu que les idolâtres dont Ie5 divï1.ités étaient impures , qui ayent ja– mais dit que les Dieux fe moquent du parjure des amans, & que s'il étoit affez. hardi pour fuppofrr que fa convedion a écé fautfe, & qu'en contraébnt un ma– riage & y perfévérant , qu'il n'a pas fajt de confcience de tromper une fille & un pere , parce que fa tromperie allait juf– qu'à Dieu; mais de qu'elle face pourroit– on propofer? mais de quel efprit la cour pourroit-elle recevoir cette infâme & criminelle excufe? que même l'on ne pouvoit fupporter en matiere de reli– gion le répentir d'une convedion ; n' é– tant pas JUile que l'on fe moque de Dieu, &.que l'on abufe de la liberté que les édits ont donné pour toutes fortes de changemens, & que par la déclaration , vérifiée le 7. juin 1663. qui ne con– tient que l'interprétation de l'édit, & la déclaration du droit ancien _, défenf es font faites à toutes perfonnes qui fe font converties à la religion catholique , de retourner à la religion prétendue ré– formée, & en cas qu'ils le falfent, qu'on leur fera leur procès_, parce que fi on les excufe dans l'erreur quand la vérité ne leur eil pas connue, on ne leur peut par– donner de perdre volontairement la lumiere qu'ils ont recouvrée & les vé– rités qu'ils ont connues ; & la religion chrétienne conclut à ce que François Berton fût tenu de retourner avec fa feml'l)e, finon que fon procès lui ftît fait & ·parfait , pour être puni felon la ri– gueur defdites ordonnances. Monfieur Talon , avocat général , après avoir repris & expliqué les moyens des uns & des autres , a dit qu'il y avait dans le commencement quelque chofe à rédire pour raifon du mariage fait d'Anne Dieulefit avec un mineur de dix– fept ans en. la tutelle de fa mere , que quoiqu'il voulût changer de religion , il n' avoit pas d1î fe marier fans le con– fentêment de fa mere , ce n'en pas que l'autorité des meres f oit fi puiffante que celle des peres ; d'ailleurs que cette af- e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (05)

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=