Assemblée générale du clergé : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 5 : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France
3;5 Du Culte divin. T1T. VIII. PART. III. ~;~ f oit ~emandée .par les p1}ncipaux parens , &·quelle nefoJt accordee que pour quel– que caufe urgente & légitime; que la mê– me ordonnance déclare un mariage de cette qualité fait clandeilinement avec un mi– neur contre le confentement de fes pere & mere, non valablement contratté; que le changement de religion de François Ber– ton fon fils, n'a pu fervir de prétexte pour obtenir la difpenfe des trois bans , con– tre la difpofition de l'ordonnance; que ce prétendu changement de religion n'avait pu difpenfer un enfant de famille de l' obéiffance des loix, & des devoirs de la nature, qu'on n'avoir pu s'en fer– vir pour fuborner un enfant, & pour pri– ver une mere équitable du droit & decs avantages que ce nom de bénédiéi:ion lui donnoit; il en bien dit dans l'écriture que la grace nous affranchit de b loi de b mort, & de la fervitude du péché, m~is il n' eil point dit qu'elle nous mette au– deifus des loix, qu'elle nous affranchiff e de la puiffance paternelle ; au contraire, comme Dieu eil également l'auteur & de la grace & de la nature où cette puiffance ell fondée, il eil: impoflible que ce qui fe trouve fouverainement ju11:e dans l'une, ne foit fouverainement jufle dans l'autre , & qu, ainfi, qu,un fils étant indifpenfablernent obligé dans la nature, c'etl-à-dire; dans les principes du droit & de l' éoui té naturelle de fe foumettre ner chez eIIe , en tout cas qu'il fût mis en féqueflre chez. un parent, défe11fes à lui & à Anne Dieulefit de fe hanter. La mere d'Anne Dieulefit au!ll de fa part , fit fa plainte contre Berton , foutenant que ~·il y avait rapt, c'était de fa part : Ber– ton avoit pourfuiv'i fa mere de lui rendre compte, & avoit perfiflé dans fan mariage depuis le 3. juillet 16)9.jufqu'aupremier avril 1661. qu'il fit fignifier un aéte par le– quel il difoit avoir été féduit par Dieule– fit & fa fille, &qu'il n'entendait plus de– meurer avec elle, fans le confentement de fa mere, & qu'il entendait fe pourvoir contre le prétendu mariage, défavouoit toutes les procédures faites fous fon nom, approuvait toutes les procédures de fa mere, & fe joignait à elle. S'étant retiré de fa femme, elle en fit fa plainte, la re– quête fut jointe à l'appel , B;~rton donna fa requêre à la cour pour être reçu partie intervenante en la caufe d'entre fa mere, & les Di~ulefit, pour déduire fes moyens, & lui être fait droit furie crime de rapt commis ~n fa perfon:ie. Cailbrd plaidait pour Marquife Du– mas , mere de François Berton appel– lante comme d'abus, qui 1 dit que le feul nom de fa partie fuŒt pour faire con– naître quel en f on intérêt en la c1ufe j c' eil une mere j uil:tment indignée du rapt de f on fils, qui imµlore le fecours & r ~utorité des loix; que le rapt étoit cer– tdin, qu~ le m1riage étoit nul, abufif, étant fait au pri,judice des défenfes , & de l'oppoiition de la mere, que ce rapt était l'ouvrage tout entier , & des frau– des de Dieulefit; & de la proHitution d'Anne l)ieulefit îa fille. Que c'étoit un jeune enfant âgé de dix-fept ans) ravi d'en– tre les bras de fa mere, qu'on s'était aifuré de fa perf onne après s'être rendu maître de fon efprit, qu'on l'avoit mené dans une rnai1on de c1mpagne, & qu,enfin par de rn;:rnvais artifices 8t contre tou– tes fortes d'empêchemens légitimes) on lui avait fait faire un m;.uiage au village de Colo:nmiers, 2Lvec Anne l)ieulefit ·~g~e de trente ans , que le lieu de Co– lomrniers n' étoit point la paroiife ni de l'un ni de r autre des parties ) ce qui fa i– f oit une nullité indubitable dans la célé– bration du prétendu mariage, n'étant poins fait à prop1·io parocho. Que par l'or– d~nnanc~, quand il s'agit du mari a~e J'un mrneur, 11 faut qu'il y ait du moins un bJn publié, & que la difpenfe de deux autres à l'autorité légitime de fes pere & mere , & de demander leur confentement dans une occafion auffi importante que celle d'un nu ri age; il n'en foit tout de mê– me dans la grace , c' efi· à-dire, dans les • maximes de la religion chrétÏenne. Les payens, qui ne connoiffoient point d'autre Dieu que la nature, avaient une extrême vénération pour les peres & meres, & depuis dans le chriflianif me, la grace confirmant la nature , nous a fi étroitement recommandé ce même ref peét, qu'il n'y a rien de plus invio !able ni de plus faint ; cependant en cette caufe on oppofe la grace à la nature , la. peine à la juHice, & d~ns cette oppofi– tion de deux vertus inféparables, on veut, par un faux zele, qu'un intérêt im~ g1naire de conCcien.:e triomphe des 101~ & des droits du fang, c'eft une mere qu~ feplaintquel'ona fubornéfonfils, &qut demande l'exécution de l'ordonnance~ fuivant laquelle un mariage contraaé par un mineur fans le confentement de e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (05)
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