Assemblée générale du clergé : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 5 : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France
797 Du Culte divin. Tir. Vlll. PART. III. fe111ble qu,en l'églife cela n'a pas été tou– jours gardé ; car il fe trouve qu'au fyno– de, convoqué en ]a préfence de !'Empe– reur I-Ienri II. à Salinguftat environ l'an 1024. au chapitre & décret onzieme efl par exprès décis, que les freres ne font le pre– mier degré, ains bien les en fans d'iceux,, & atteftent les peres d'avantage, iflud ah antiquis patribus decrewm fuijfe. Ce que peut être il aurait avifé, proptercommunem origùum, & quaji unùaum inter iflos con- Jiderandam. Néanmoins, il eil: véritable, que cette confidération n'a pas été obfer– vée en r églife' & qu'on a eu plus d'égard, que les freres étant enfans d'un même pe– re, unum faciunt cum ii!o gradum. C' eft la réfolution du Panorme, d'Hofl:ienfis, Jean André, & de tous les autres cano– niil:es, in .(umma de conf & affinit. De la– quelle doéhine fe moquent mal à propos qllelques-uns qui doutent & difputent, comme fe pourra faire, que les freres foient au premier degré, vu qu'entr'eux i]s n'ont point de génération ' & qu'il en à leur avis mal à propos de la rapporter à leur pere : mais certes , Meffieurs , il eft plus aif é de reprendre qulà fainement juger. Car ores les freres entr'eux n'ayent point de degré, & qu'il faille monter à la com– mune fauche, qui efl: leur pere commun , pour le trouver : néanmoins efl-il vérita– ble, que de celui-ci à eux n'y a qu'une gé– nération , à laquelle,, & non à autre, ils doiveFlt être pofés & plantés; & fi n' eil pas mieux jugé, ce que les mêmes cenfeurs ajoutent ;, que par telle computation on ne trouvera jamais de lieu à l'oncle, frere du pere, 2t caufe que pour aller à lui , il faut néceffairement monter à r ayeul: mais ils fe font abufés auffi pour ce regard; car 1nontant jufqu'à l'ayeul, pour chercher la tige de notre oncle, nous trouverons tou– jours que cet ayeul fera le pere de notre pere, & de fon frere notre oncle; & par conféquent ces deux freres feront tou– jours, felon la doéhine canoniqu~ , au premier degré. Pour conclufions donc– ques, nous ne pouvons nier en cettecaufe_, que le mariage contraél:é par dame Cathé– rine du Puy, avec Nicolas de Peloux, fils du freredefon premier mari, ne foitcon– tr~ la loi & prohibi;ion de ~v1oyfe, or,don– ne conduél:eur & legiflateur du peuple de Dieu, contre les loix civiles & impéria· Jes, & contre les regles &maximes pofées fur la partie des droits, & défenfes entre les confanguins & alliés J f u1· le fait des ma ri ages, 8<. contre les faints décrets & confbtutions canoniques: auili fi cela n'eût été , fans caufe & inutilement eulfent-ils impétré le ref'crit, portant difpenfe & fa– culté de contraét:er leur mariage : de forte que pour faire la fin de notre plaidoyer, il reUe à fa voir fi cette difpenfe , ou la ful– mination d'icelle, eH abufiye : & fi N ot_re Saint Pere le Pape, qui l'a accoràée, eft accoutumé en fernblables matieres, & en parejl degré de confanguinité & d'al– liance , puifque la même raiCon a été j n– gée en l'un qu'en l'autre, de difpenfer ou oét:royer tels & femblables refcrits: Vu au contraire, qu'il eft vrai, qu'en certain cas, nonfolet Summus Pontifex difj. enfare, ut eft in cap. litteras,, de reftit. fpolia. Joint qu'il efl: réfolu par tous nos interpretes , que S.S. ne peut, & n'a accoutumé dedif– penfer fur la loi divine , par laquelle tels mariages , que celui dont efl: aujourd'hui queilion_, font prohibés & défendus, com– me nous avons dit par le dix-huitieme chap. du Lévitique, & la raif on en efl: rap– portée ' parce que le droit divin en le droit de la nature même, in can. 1. & 2. p. diflinél. duquel Dieu eH l'auteur: c'eft pourquoi à lui feul appartient d'en dif– penfer, ou le régler & modérer comme bon lui femble: Felin le tient & le réfout ainfi, même il a dif puté fort& ferme con– tre Abbas, in cap. qu~ in ecclejiarum, de conf. tit. Décius au confeil I 12. Ferdinandus 1 aoës, intraHat. de matrimonio in 2. dubio. Hieronimus Gratus, conf I. 2. vol. Sigif– mundus Goffredus, conf 50. I e Pape peut voirement inteq_:réter & déclarer le droit divin,, in cap. nobis, ex. de decim. cap. con)– titutus,ex. de infcript. mais non pas le fup– prirner, ni le changer par difpenfe, C!emen. ne Romani, de e!eél. S. Thomas, in quodli– heto +art. 13. & quodliôeto 9. articul. If. idem, in I. 2. qutfft. 97. art. 4. cardinalis à Turrecremata, tib. 2. de [Cclejia, cap. I 07. Joannes Maior,m 3.diftinc?-. 2+qulljl. 12. Parifius, conf 6S. Joannes Driedo de lioer– tate ch6ftiana. Dominicus à Soto , lih. de luft. & jur. q. 7. art.+ Jacobus Almainus~ in traélatu de poteflate ecc!efitZ. Outre d'ailieurs qu'il eft réfo!n partons nos m~lÎtres, que S. S. n'a point :-;ccoutu– mé de difpenfer, & ne vaut L1 difpenfe au premier & fecond degré de confanguinité en 1a ligne collatérale inégale, telle qn'dt celle dont nous parlons, le mari prétendu étant neveu, & la femme tante, par ainli l'un plus haut d'un d~gré que l'autre, par e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (05)
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