Assemblée générale du clergé : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 5 : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France

719 Du Culte divin. T1T. VIII. PART. III. 71'' dans la vue de Dieu , ut Domino, & aux mJ.ris r amour de leurs fr~l1111é5 par rap– port à l'églife, Ji eut ecc!ejù1m, & sïl diéte Je ri:ommun précepte de la charité mutueile aiiigitc, & s'il explique le myf– terejicut, & s'il en commande r exemple ita & viri , & s'il préfente les bornes de Ja chafteté conjugale , & s'il craint le fcandale de la licence de chrétiens qui jetterait les p:iyens dans le blafphêrne & le mépris de la religion , & s'il honore le mariage de l'augutle no1n de grand facrement par un pri vilege fingulier, n' eil:-ce pas afin d• en faire comprendre la dignité qui ferait flétrie J l'importance qui feroit méprifée , la grace qui feroit profanée , fi les chrétiens n'accom– pliffoient dans la fainteté de leur fidele commerce le myil:ere adorable de l'u– nion.de Jefus-Chriil: avec fan églife, fui– vant l' efprit du dh~in Epoux, & les regles de la divine Epoufe. Sacramentum ma– gnum in Chriflo & ecclejia. de fon fort J & lui d~mander préférahle- 1nent à toute autre femme, une Eve fainteJ que lîntpiration de la grace confeitle, & non pas une Eve riche, que l'avarice du n10nde propofe ; ou bien une belle Eve, que la cupidité de la chair demande J Evam Deus duxit ad Adam. Abraham chargea un ange en même temps que fon fcrviteur de chercher une époufe à fon fils dans fa famille & digne de fon al– liance, e..<: Rebecca ne fut reçue dans la ; maifon d•Ifaac qu'après avoir été hono– rée pour fes rares vertus~- combl'ée de bénédiél}ons , -& préparée par le·choix du Seigneur , ipfa eft mulier quam_pripa- 1·avit Dominus. · Et fi nous p~lfons de la loi de la nature à celle <le Moyfe, nous y verrons encore l'ange Raphaël travailler au mariage de Tobie, (ur ~és faints ·&· fo'lides fondemens -de pieufes difpofitîons , de vœux conti– . nueJs, de fèr~entes prieres, de jeûnes auf– teres ·, & de .fentimens :6 purs , qu·on ne les peut rapporter fans en faire r éloge' & la cenfure de la fauffe dévotion de quel– ques chrétiens de nom feulement., qui cedenç en effet aux ombres de la religion des Juifs, & égalent tout au plus la fu– perflition de plyens qui ·n·avoient aucune connoiffance de Dieu: Filii quippe fanc– torumfamus, & non pojfumus ùa conjungi Jicut gentes qu& ignorant Deum. Mais fi nous confultons l'évangile qui eft le divin livre de la loi de vie & de gra'te, c·eft le Saint-Efprit.qui eH- le prin– cipal miniil:re du mariage de Marie avec J_o.feph ,·qui en regle· les :articles & qui en:... voie un ange exprès pour lever le fcru– pule d'une injufte jaloufie : & pour tout dire en trois mots ; la préfence de Jefus– ChriH, de Marie & des difciples aux noces, de Cana n'y eil remarquée que polir les autorifer , & prouver tout à la fois qu·elles doivent être fimples & fans profanation, parce qu'un Dieu y affifle ; chafte & fans impureté , parce qu~uné Vierge y eft appellée ; légitimes & fans abus , parce que les. minifl:res de l'églife en font les libres & volontaires témoins: que l'apôtre faint Paul qui confeîile la virgi~ité, permette le mariage ; ce ne fe~a Jamais qu'à condition que Dieu en fo~t l'au~ur qui le conduife par fa lu– m1ere...J le moyen .qui le fanétifie dans fa grace, & la fin qui l'éleve pour fa gloire·, nuhat tantù.m in Domino; & s'il commande aiix fem1nes la f ounùffion à leurs mari~ En conféquence, ou plutôt en con· formité de toutes fes loix , naturelles, écrites & évangéliques , l' églife qui n· ~il: & ne forme , comme dit le favant Ori– gene, qu'un feul & même Tabernacle, ·où les trois légif1ateurs , Dieu , Moyfe & Jefus-Chrift font allis , pour enfeîgner de concert la même doétrine , & fonder la même difcipline , s' eil: toujours fervie de bénédiélîons, de prieres, de cérémo– nies & du miniil:ere des prêtres dans la célébrat_ion. du mariage des chrétiens renfermé dans, ces cinq conditions qu·il a cru effentielles ; ce qui a fait dire à .Tertullien, qu'il fuffit pour en expliquer tout le bonheur, que l'églife confere ce facrement, que le facrifice le confacre, que la bénédiétion qui en eil: le fceau l'af– fure, que les anges le publient , & que le Pere l'approuve , unde fufficiemus ad enarrandam felicitaum illius matrimonii, quod ecclejia conciliat, con.finnat oh!atio, ohjignat henedic1io, angeli renuntiant, Pa.. ter ratum hahet. . ~e premier cJn<?n du conci1~ de La~­ d1cee marque aulh que les manages doi– vent être publiquement célébrés dans l' églife ; faint Bafile fait une expreffe mention de la bénédiélion nuptiale dans fa lettre canonique à Amphilochius, & le Pape Sirice dans fa preniiere épître, Innocent 1. dans fa feconde lettre , & le concile de Carthage, prouvent l'ancien ~ néçeffaü-e ufage de cette, f ~l~m~elle bened1éhon ~ e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (05)

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