Assemblée générale du clergé : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 5 : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France

~9~ Du Culte divin. TrT. VII. PA1tT. III. la régularité & pour le temporel, avec le même pouvoir que les abbés 1eli– gieux ont fur leurs monaHeres. Mais la difcipline s· étant extrêmement relâchée, & lï~norance devenant commune dans r églile, beaucoup d>évêques préférerent des occupations féculieres, & fort éloi– gnées de leur véritable fonétion à cette vie eccléfiaHique dans laquelle leurs pré– Jéceffeurs avoient vécu. Les uns néglige– rent cette communauté clauilrale qu,ils avaient avec leurs chanoines , les autres 11ferent de leur autorité avec trop de ri– gueur contre les perfonnes, & trop peu d'économie pour leurs revenus. Ce fut par-là que les partages commencerent enteeux & leurs chanoines, & les menfes étant ainfi féparées, les chapitres préten– dirent cornpofer un corps féparé de leur évêque & indépendant dans l'ufage de leurs biens. Après ce premier pas, l' exem– ple des religieux leur infpira renvie de s'établir dans la même indépêndance; ils demanderent d'abord des proteétions temporelles contre r exaétion des évê– ques, ou de leurs officiers, qui levaient dé certains droits fur les chapitres par de différens prétextes. Ce fut là les premieres exemptions , qu'ils obtinrent au commencement ; mais ne s·arrêrant pas en fi beau chemin, & leur ambition étant excitée par une infinité de monaH:eres exempts, ils fe pro– curerent enfin des exemptions de vifite de leur évêque. Ceux qui n·en purent <>btenir, eurent la hardieffe d·en fuppo– fer dans r occafion des longues vacances: & l'on a remarqué que pendant le féjour des Papes en Avignon , & plus encore durant le fchifme, la plûpart des privi– leges des églifes cathédrales ont été ob– tenus. C'eft ce qui donna f ujet à ;\1ar– tin V. au concile de ConHance de ré– voquer fans exception , tous ceux qui avaient été donnt':s pendant ces trou– bles Nos vo!entes privi!egiis ohviare & omnes exemptiones ecc!efiarum Jàcro apprv– bante concilio revocamus, &c. Monfeigneur d·Autun affure que ceux cle fon chapitre font de cette date, en ce cas il ne doit p::is douter qu·enfin le parlement de Dijon ne décide en fa faveur, comme fit autrefois celui de Pa– ris en 1f3 8. par un arrêt rendu contre les chanoines d·Angers, qui alléguaient des privileges femblables. Mais quand même il f etoit plus ancien, le 'ondle de Trente les a précifément révoqués dans la feffion 25. chapitre 20. & l'on al– léguerait mal à propos quJil n'eil pas reçu en France, car tout le monde fait bien que les deux raifons fur lefquelles la Fr~nce s·eil oppofée à la réception du concile, regardent feulement, ou ce qui peut être contre l'autorité du Roi, & les coutumes du royaume, ou~ contre l'an– cienne difcipline de r églife, ce qu·on appelle proprement le droit commun•. Or il en certain que cette modification des privileges ne choque point r autorité royale ni les ufages de r état ; & tant s'en faut qu~elle foit contraire à la difci– pline des conciles généraux, qu'elle n'en dt qu·un pur renouvellement. Ainfi pas une de ces deux raifons -ne peut avoir. lieu en cette rencontre ; & au contraire les bulles dérogatoires aux: conciles ~­ dont cette modification a fuivi l'efprit, font fujettes aux appellations comme d·a– bus ; }ajouterai encore pour plus grand éclairciffement, que dans les derniers fiecles, ou a connu trois fortes de privi– leges : la premiere regarde feuJement l'immunité temporelle, la feconde, eil: une pure exemption de fa vifite & correc– tion des- mœurs; & la troifieme, qui en la plus ample de toutes, contient encore outre les deux autres, une jurifdiéèion comme épifcopale , fur de certains lieux qui ne font cenfés d'aucuns diocefes : pour la premiere & pour la feconde, elles n·exemptent perfonne de la dépendance des fonél:ions hiérarchiques , & ne les communique point au préjudice de ré– pifcopat, elles étaient d'abord coritraires à la difcipline, mais le long-temps, la poffeffion & la fouffrance univerfelle les ont rendu plus fupportables : quant à la tr-0ifieme , quelque fondement qu·elle puilfe avoir, elle devroit toujours être rejettée comme fubreptice , ·ruivant tant de belles regles , que les Papes nous ont données, & par lefquelles ils ont jugé de pareilJes chofes ; il eft conflant que le droit d,ordination n·a jamais changé dans l' églife, & il n'en en point qui patfe pour plus univerfel & plus .ailtorifé par les conciles & par les Papes : cela fup· pofé,tous les privileges qui y contrevien· nent doivent être jugés ou fuppofés ou fubreptices. Saint Leon parlant des ca.. nons du concile de Nicée, danc; une let· tre à Maxime, évêque d'Antioche : Quod Rb illorum regulis çonflitution~mque difior~ e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (05)

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