Assemblée générale du clergé : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 5 : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France

·4~5 IJuCultetlivin. T1T.Vlt. PAitT. lll. face VIII. efl le premier, lequel dans le liv. 6. des décrétales au ch. 4. Nu/lus de um– pori/Jus ordinationis j fed nec ahfquefai fa .. perioris homini diœcejis alien& clericalem pritfa.mat conferre tonfaram. Ce n'eft pas que ce même Pape dans le ch. précédent cum nul!us, n' établiife la différence de naiffan– ce, de domicile & de bénéfice; ne permet– te à ceux qui font déjà clercs de recevoir les ordres d'un des évêques auquel on ap– partient en l'une de ces trois façons. (Jr comme la difcipline eccléfiafiique a beau– coup changé dans la fuite des temps, la dépendance du titre ou du bénéfice , qui étoit la principale & b plus eifentielle, eil: devenue moins forte & moins confidéra– ble, à caule de la liberté qu'on a eu d'en tènir plufieurs à la fois ; & de l'ufage des permutations , lequel anciennement étoit auffi-peu connu, que cette pluralité de ti– tres. Ainfi l'églife infenfiblement a voulu attacher toute la jurifdiétion de l'évêque diocéfain à la naiifance, qui efl: unique & invariable , comme autrefois elle confif– to_it toute au titre , lorfqu'il ne, pouvait être ni multiplié ni changé que par laper– miffion de l'évêque. Quant à la jurifdic– tion, qui fe peut acquérir par la durée du domicile , le concile de Trente l'a ref– treinte & limitée à certaines conditions, & ne l'a pas laiifée fi générale qu'elle avait été établie dans le ch. que je viens de citer. Ces trois différences expliquées , il faut venir à l'ancienneté de ce droit, & com– me on n·en trouve pas le commencement dans l'hiil:oire eccléfiaftique, on peut juger que la coutume de n'ordonner point des clercs d'un autre diocefe, s'eft introduite par une tradiétion prefque apofiolique. On voit dans l'entrée du troifieme fiecle, une conteflation fameufe entre Démétrius , évêque d'Alexandrie, Théoél:ifl:e de Céfa– rée, & Alexandre de Jérufalem, touchant l'ordination d'Origene , que ce dernier a voit fait prêtre dans fon églife, quoiqu'il fût leéteur des écritures faintes en Ale– xandrie. Démétrius s'en plaignit avec tant d'aigreur, que S. Jérôme rapporte de lui dans fon livre, Defcriptorzhus eccleji afticis, tanta dehacchatus dicitur infania, ut per to– tum mundum faper ejus nomine fcriberet. Il dit enfuite parlant d" Alexandrie , qu'il écrivit pour fa défenfe , & qu'il allégua feulement, convenant du pouvoir de Dé– métrius, qu'il avoit ordonné Origene fur les lettres de recommandation que Démé– nius lui avoit données en partant, fur lef- Cl!lelles il avoit préfumé (on contentement· Ce grand démêlé fait connaître, combien dès-ce temps-là cette maxime était auto• ri fée dans toute r églife , & combien les évêques en reffentoient vivement les in– fraétions. Le concile de l\Jicée è'n aif ura. la pratique & I' obfervation par le y 6. ca– non, dans lequel il femble qu'il voulait pourvoir au défordre que Melerius avait caufé dans toute l'Egypte, lequel en haine de l'évêque d'Alexandrie avoit ordonné des prêtres indifféremment dans tous les diocefcs. Car je n'allegue pas ce qu'on peut trouver fur ce fujet dans les canons des apôtre~, & dans les épîtres des Papes~ qui ont précédé la tenue de ce candie, d'autant qu'elies font fort douteufes, & qu'elles portent des marques prefque · convaincantes de fuppofition. Le ca– non de Nicée porte : Si quis autem ad alium pertinentem invadere, & in faa ec– clejia ordinare tentaverit , non confentieme epifcopo ejus qui reguü mancipatur, ejuf– modi ordinatio irrita comprohetur. Ce même canon a toujours été con... firmé par les Papes & par les conciles. Celui de Sardique , tenu quafi dans le même-temps , & vers le milieu du qua– trieme fiecle , dans le 1 ; • canon pro– nonce la même chofe. Dans le commen– cement du cinquieme , le différend de faint Jérôme, de faint Epiphane, avec faint-Jean-de-Jérufalem , émeut tout l'Orient,; fur ce que faint Epiphane avait ordonné Polinian, frere de faint Jérô– me dans un monafiere d'Eleuthéropo· lis. On voit dans leurs ouvrages , & Ies raifons de l'un & l'autre , & la chaleur avec laquelle ils difputoient fur ces inté– rêts. Cette entreprife & quelques autres femblables donnerent lieu dans ce même fiecle, au huitieme canon du concile de Chalcédoine qui femble fe rapporter à celui de Nicée, en ce qu'il veut que les clercs qui font prépofés .i l'adminifira– tion des hôpitaux, & ceux qui font or– donnés dans les monaHeres demeure– ront fournis à l'autorité des évêques dio– céfains , felon les traditions des Peres. Et au cas qu'ils contreviennent en quel– que maniere que ce foit à cette regle, il veut qu'ils fouffrent 1a correétion portée par les canons. Nous avons en ce même temps les conciles d'Angers & de Vannes. Dans le fixieme fiecle celui de Valence au canon 6. le cinquieme d'Orléans, cano~ r. Le premier de Braga, canon 26. Dan5 1-Ih j j e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (05)

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