Assemblée générale du clergé : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 5 : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France

3 11 Du Culte divin. TrT. V. PART. III. 3 I 2.• l'égard de deux congrégations réguiieres, & cette rigueur a produit l'effet que r on defiroit. Nous vous conjurons donc, en– core que ce foit avec douleur, de vou– loir en cette occafion employer le feul remede que nous avons jugé propre pour arrêter le cours du mal que les freres Ca– pucins du diocefe de Sens veulent intro– duire dans l'églife , lefquels étant auto– rifés par leur provincial , font d'une af– faire particuliere une affaire générale , qui nous touche tous : c'ell de priver tous ceux qui portent ce nom, de toutes vos graces dans vos diocefes , foit pour l'adminifhation du facrement de péni– tence, f oit pour la prédication de la pa– role de Dieu, f oit pour la réception aux ordres fac rés, f oit pour les autres chofes qui dépendent de votre bonté ; fi dans deux mois , à compter du jour de la ré– ception de cette lettre , vous n'êtes in– formés par celle des fieurs agens du Cler– gé , que le provincial de Paris & les fre– res Capucins du diocefe de Sens ont rendu à l'églife, en.la perfonne de M. leur ar– chevêque, l' obéiifance qu'ils lui doivent, & fe font foumis à Ces ordonnances, fui– vant les premiers articles accordés en– tr'eux. Pour frere Alphonfe de Paris, puifque dès à préfent il efi dans la faute, ou plutôt qu'il en l'unique auteur du trou– ble, & que contre l'avis des plus fages, il a empêché raccommodement de ce différend, vous l'exclurez auffi dès à pré– fent de toutes fonétions dans vos dioce– fes , fi étant mieux confeillé , il ne re– vient à fon devoir, & ne réunit ce qu~il a divifé; de quoi nous aurons beaucoup de joie , & ce que nous efpérons qu'il fera par le confeil de fes freres. Vous en uferez de même, s'il vous plaît, à l'égard des freres Capucins d~s monaileres du diocefe de Sens, s'ils vont dans les vô– tres, puifquïls font dans la défobtiffan– ce aétuelle contre M. leur archevêque. L'unité , Monfieur, n'efl: pas feulement ce qui nous rend invincibles contre tou– tes les attaques des ennemis de l'autorité épifcopale; c'eil le propre caraétere des miniilres de J. C. l'efprit de l'églife & la marque qui diflingue les pJfieurs d'avec les mercénaires, ceux qui font entrés par Ja porte , de ceux qui font entrés par les fenêtres dans la ma if on de Dieu. Dans une foule, quand on nous marche fur le pied, notre langue dit, vous m'avez fait mal, quoique ce ne foit pas elle qui l'ait mais fi en ceh la juHice particuliere fem– ble d'abord être bleffée, nous fuivons les regles de la juilice générale, qui veut qu'en des occafions pareilles , l'utilité publique foit préférée à la commodité des particuliers, fur-tout quand il n'y a que cette voie pour empêcher un plus grand mal, & qu'il ne s'agit que de reti– rer ou de refufer des graces que les évê– ques n'ont aucune obligation d'accorder, comme font pour les réguliers les licen– ces de confeffer & de prêcher; ces fonc– tions étant purement & naturellemeut hiérarchiques. Or il eil certain que tous les ordres réguliers font comme particu– liers à l'égard de l'églife, de l'autorité épifcopale & du falut des fiddes , qui font fous b charge des évêques? Car l'é– glife ne peut être pour les ordres monaf– tiques, comme eux font pour l'églife, foit pour l'affifler par les prieres, par les lar– mes & par les autres exercices de la pé– nitence, comme c' eil leur propre efprit , f oit pour fecourir les paileurs ordinaires, travaillant fous leur autorité à l'inilruc– tion des peuples: ils font des troupes au– xiliaires & des troupes utiles, & des trou– pes dont nous nous fervons volontiers ; mais leur intérêt ne peut être mis en ba– lance avec le falut de l'armée où ils font enrôlés. La pratique con!lante de l' églife ancienne en conforme à la nôtre : chacun fait que ceux qui étaient excommuniés, ou fufpendus en un diocefe, l'étaient en tous, & que plufieurs conciles ordon– nent des peines très- féveres contre les évêques qui recevront les clercs que leurs propres prélats auront f éparés de leur communion. Maintenant, dans les inter– dits qui en certains ClS font jettés fur les villes , Je peuple fouffre pour la faute de fes fupérieurs , & fouffre jufiement, par la raifon de l'intérêt général de l'honneur de l'époufe de J. C. quand il ne peut être réparé d'une autre forte. Nous avons vu dans la fin du fieclc paffé , l'ordre des Humiliés aboli par le Pape Pie V. pour la faute d'un particulier , qui était véri– tablement très-énorme, ayant attenté à la vie de S. Charles Borromée , fans au– tre fujet , que parce qu'il vouloit réfor– mer fa congrégation.Le Clergé de France en a toujours uf é ainft, & il en a été fait un réglement général dans l' a!femblée qui s" en tenue en I 6 SO· en exécution duquel' depuis deux ans , vous favez. que ~1M. les évêques ont pratiqué cette rigueur à e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (05)

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