Assemblée générale du clergé : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 5 : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France

1Ju Culte di.v[n. ·Tr·-r. V. PART. III.· 2 9 8 L V 1 I. Formulaire du mandement que !' af- fernhlée des car~iinaux _, arclzevê– quçs G' évêques qui jè font trouvés_, à Paris_, a jugé pou.voir é'tre en– voyé à tous les cur-!s fur le Jùjet .., des duels. A tous curés , vicaires f:l autres prêtres fécu!iers ou réguliers, ayant pouvoir de nou.r d'adminiflrer le fa.crement de pé– nitence dans notre diocefe ; /alut & bé– nédiftion. l'aifem- Bl Ien que nous f oyons f uffifamment blée e~- . LJJ pre!fés par la charité de J. C. qui a traordrnaire d ' 1 cl · d r r l dans laquel- onne e gran pnx e ion ia~g pour e le cet alte a falut de tous les hommes 1 d employer été dreffé, a tous nos travaux, & même d'abandonner èté tenue notre vie pour leur fanétification · & avant l'af- , !1 1 • h' femblée gé- qu au 1 nou.s ayon~ eu tou;ours en or~ nérale. con- reyr les maximes deteflables du duel, qm voquée en ont empoifonné par la contagion de la M 10 f5· ~,;...de coutume, les efprits de b plûpart des arm1ene . 1 l N r bl' & M. de gent1 s 101-:1mes. ous nous ientons o 1- Villars qui gés aujourd'hui par .un motif nouveau, Yom aI!i~lé de contribuer tout ce qui peut dépendre en qualire d l · 'l l l " d'ag~m g' _ e a v1g1 ance pahora e , pour arreter néra:x d~ le cours d'un défordre fi pernicieux à Clergé, fu- l'-honneur de la religion & au bien de rem reçdus l'état. Nous avions déjà fu comme le Roi agens ans d, l d r · · ' l'alfcmblée es e commencement e ia maJortte , gén~rale, qui a rendu le calme à ce royaume, avoit convoquée fait paroître en diverfes rencontres de en 1G5 o. & · / · 1 l' fonir~nc pieux mou.vemens pour repnmer a 1- d'agc~ce ce1ice des duels, qui s' éroit introduite en 1655. dans les derniers temps. Nous avions vu les édits des Rois fes prédéceffeurs re– nouvellés avec de nouvelles peines & avec de nouvelles préc::rntions qui ont été ajoutées contre les coupables. Nous ne pouvions ignorer avec quels fentimens de piété i1avoit écouté les remontrances que les prélats lui firent à Paris fur ce fuJet au mois d'aolit dernier. :Nous avions auffi ap;.nis que S. 1v1. pleine d'un courage hé– ro.1que, conc.bmnoit avec aut1nt d'indi– gnation <le vive voix dans la cour le duel, Co'nmc une aétion lâche & indigne d'un gentil homme chrétien, qu'elle ;ntend le punir avec riguc1ir par -fes édits. l\,fois -nous avouons que l'excès de fon zele pour la gloire .de Dieu nous a touché .be,1 ~1coup pl us îer.fiblernent , Jorf que nous avons reçu la lettre écrire de fa ·ln'1in , par laquelle ell~ nous exhorte de joindre la puiffancé fpirituelle en laquelle notre caratl:ere divin nous éta– bli-t pour la conduite des ames , 3 la puiffance temporelle que Dieu lui a donnée pour le gouvernement de fes états , afin de faire réuffir plus efficace– ment fes faintes intentions. De forte que nous pouvons dire, que comme Sa Iv1a– jeHé prend un foin fi religieux de mé– nager le fang de fes f ujets, qui attireroit la vengeance du Ciel dans ces combats funeHes, Dieu fortira devant elle, comme il faifoit autrefois devant David dans fes armées, c'eH-à-dire, que les anges du Seigneur combattront à· l'entour d'elle, pour protéger fa perfonne, & pour dé– faire fes ennemis. Nous ne pouvons auffi exprimer la confolation Gnguliere que nous avons reçue de voir un écrit f o– lemnel, approuvé par le jugement de meffieurs les maréchaux de France, & figné par un grand nombre de princes , ducs & pairs , premiers officiers de la maifon du Roi, & d'autres gentilshom– mes de marque, par lequel ils proteilent publiquement de ne recevoir aucun ap– pel, & de renoncer au duel , pour quel– que caufe que ce puiffe être; car nous efpérons qu'un exemple fi illuihe dé– truira entiérement l'idole du faux hon– neur, qu'il diffipera l'illu!ion du malin efprit, & qu'enfin il fera connaître à ceux qui font la profefiion des· armes , que la valeur confiil:e à expofer fa vie pour le fervice du Roi & de l'état dans les armées , & non pas dans les combats des gladiateurs, où l'adreffe & la cole– re, & fouvent le hJfard , ont beau– coup plus de part que le courage vérita– ble. Les chrétiens qui regardent Jefus– ChriH comme le modele de leur vie, ont fac ri fié à la croix tous les fentimens de la venge:rnce, imitant ce divin Sauveur, qui a prié Ie Pere Eternel pour (es per· fécuteurs, & qui nous a infhuifs par la conform!ré néceffaire des mu::bres avec leur chef, que la p.1ti~~·-cc d1ns les in– jures fait toute notre gloire. Comme toutefois le dud fi ccntraire aux loix chrétiennes paraît impun(-rnent en pu– blic , & qu'il couvre fa cruauté du pré– texte fpécieux de l'honneur, nous avons • I • • 1uge que nous ne pouvions nueux cou- per h racine de ce crime , qu'en le ren– dant exécrable par les anathemes de l'églife. Nous N. c:onformément aux canons e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (05)

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