Assemblée générale du clergé : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 5 : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France

~6' Du Culte divin T IT. V. PART. III. fenfes de fe confeffer aux dits~ éfoites, 1écla,~ rant nulles les confejfions qm .fè ferozent a ~ux. Et pour témoigner encore plus particu– liérement qu'ils eftimoient que cette appro– hation n' étoit qu'une pure cérémonie & un devoir extérieur, ils envoyerent à mondit fleur l'archevêque dans fan hôtel à Paris un des leurs , faifant au nom de tous ceux qui étaient abfens, pour lui demander, avec deux notaires lad. approbation , comme fi on pouvait être examiné par procureur. Motz– dit jieur l'archevêque de Sens, dont le ze!e pour t ég!ifë & la charité ont également paru dans cétte occafion , voyant un procédé Ji éloig:zé de!' efprit eccléjiaftique ,fitfaire dans fan diocefe des priertts pubLiques , afin de demander a Dieu pour eux les lumiere,r & la docilité néce./f..iire à des prhres; mais Notre– Seigneur n'a pas voulu que ce fût l'ouvrage p'un particulier, & a réfervé fans doute cette grace à toute L' églife de France. Si les léfai– tes pouvaient dans ce royaume fe prétendre exempts de la jurifdiéfion épifeopa!e , & fa fervir contre la puiffence que l. C. nous a confiée des mêmes armes , dont quelques ré– guliers qui Je difent privilégiés abujèntquand ils font défobéi./fans à leurs évêques , nous pourrions réprimer leurs entreprifes de la même forte que nous faifans celle des autres, & fans blejfer l'autorité du faint Siege , à qui nous ne manquerons jamais de rendre tout le refpea que nous lui devons , nous pourrions leur dire que le Pape qui ne fe fert ·de fa pui./fance que pour l'édification de !' é-. gl~{e & pour le falut des peuples , ne peut avoir la volonté d' ttnvoyer dans nos dioce– fls des prêtres , à deffeirz. de troubler tordre & la difcipline que nous y étab!ijfons pour le hien des ames qui nous font commijés. Que fi c'eft une maxime apoftolique que nemo a[ ... f umit fibi honorem , & que perfanne ne doit , fans ordre du prélat , s'ingérer dans les fanc1ions eccléfiùftiques ; les réguliers le doi'f.Jent faire beaucoup moins que les autres, pu~fiue leur état étant de ./â premiere infli– tution purement laïque, ifs n'ont été élevés à la prêtrife qu'a.fin de venir au fecours des évêques, quand ils les appelleront pour n'a– -voir pas un CLe:·gé ajfe'{_ nombreux , rempli deperfonnes d'affe'{ grandedoc1rine, ou d'une 'Vertu affer. pure rour entrer dans toute la part des foins paflaraux , qu' i! fàut par né– cejfité qu'ils communiquent. Que les Souve– rains Pontifes ont voulu véritablement lzo– norer par certaines prérogutives la fainteté des ordres relig:"eux, mais non pas leur don– ner occafion de fuperhe 1 Es qu~ ils doivent bien prendre garde avec faint Bernard , de qui la dollrine ne leur peut être faJPeè1e ; qu'en matiere de privilege, aliud eH: quod Iargitur devotio , aliud quod molitur am– bitio impatiens fubjeétionis. Que le mau– vais ufage que p!ufieurs font de leurs pré– tendues exemptions afait gémir le fac ré con– cile de Trente, & ta obt.îgé de dire, que pri– vilegia & exemptiones qu~ variis titulis plerifque conceduntur , hodie perturba– tiones in epifcoporum jurifdiétione exci– tare & exemptis occafionem laxioris vitr pr.-rbere dignofcuntur. Mais nous ne de– vons pas nous mettre en peine de leur oppo– fer toutes ces chofes, & quantité d'autres qu'on leur pourroit alléguer pour les con- vaincre far ce fujet, puifqu'ils ne peuvent être confidérés en France comme exempts, fi qu'ils ont à leur réception dans ce royaume en l'an IJ60. renoncé à tous privileges ,fè font fournis à la diJPojition du droit commun & à la jurifdiélion des ordinaires , ce qui a été encore renouvellé dans le rétabliffement de leur Société en l'an I609. 6 1 fpécia!ement lorfqu'ils eurent le college de Sens enl'année I622. & c'eft , Monfieur , ce qui nous a d'autant plus farpris, que ne pouvant légiti– mement prétendre aucune exemption , & que Je trouvant fournis à t autorité épifcopa!e de même que les autres prêtres , ils veulent né..mmoins agir indépendamment , & même contre la volonté des évêques dans l'admi– niflration des facreniens ; car s'il leur eft permis de réjilier des proteftations qu'ils ont Ji fo!emnelfement faites , rques par la fa· cuité de théologie de Paris , par mejfire Eu.flache du Be!ay, lors évêque dudit Paris, & par toute tég!ife de France affe1nblée à Poi_,fy ; quelle fùreté pourra-t-on prendre déformais de cette Compagnie ? 6 1 quel ga– rant le rcfte del' état aura-t-ilde .fà fidélité, Ji elle en manque pour l' églife? Mais quand ifs pourraient par quelque adreffe Je fauver d la faveur d'une propcjition équivoque, il n'y en peut avoir dans L'arrêt du parlement de Paris, qui n'a autorifé leur réception en France qu'aux conditions fùfdites; & étant eccléfiefliques ils auroilt le déplaijir de faire par l'autorité des pui./fances féculiercs, ce qu'ils n'auront pas voulu déférer à celles de t ég!ife , puifque vivans dans ce royaume_. ils ne peuvent être indéf endans du Roi ou de fes mùzi.ftres , comme ifs le veulent être de ceux de l. C. Saint Cyprien fe plaignait autrefois de certains prétrts d'Afrique , lef– que!s ne fe fownettoient point à la dijèipline de fan temps, ni à l' o;dre établi par les ca· e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (05)

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=