Assemblée générale du clergé : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 5 : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France

Du Culte divin. T1T. V. PART. III. 16S de pl11s utile à la religion, ni de plus digne d~ notre minijlere, que de maintenir ces ex– çellens réglemens , qu'elles ontJi faùuement & fijudicieufement établis, & nous oppofer fortement aux emreprifes qu'on pourroit faire pour les affaiblir ou les détruire. Et comme nous étions férieufement appliqués à ces penfées, M. l'archevêque de Sens, nous a fait connaitre une contravention des Ié– faites far un des principaux points defd. ré-/ glemens, de laquelle , certes, nous n'avons pu ouir parler fans une très-grande amertu– me de cœur, & que vous n·apprendrer_ point aujfi , fans doute, fans entrer dans unefainte indignation. L' églife , la mere commune de ious les ftdeles , ne les peut voir dans la di– -vifion fans verfer des larmes , d' 4utant que portant toujours les chrétiens dans fes en– trailles , & par quelque rapport à Dieu, dont e!le eft t époujè facrée , les engendrant conti– nuellement en formant en eux 1. C. aux termes de L' Apôtre , par la diflribution de fes fa– cremen.; & de fes inftruElions, comme fe P ere Eternel fan Fils par fa parole, elfe ne peut qu·elle ne fouffre beaucoup quand ils font imus les uns contre les autres , femblable '1 cette femme laquellejèntoitfes jumeaux qui Jè f.iifoient la guerre dans fes flancs, & qui redoublaient par ce divorce [es douleurs f.l fes peines; mais quand ils fa révoltent con– tr' elfe-même, & qu'elle leur peut faire ce reproche, filios enutrivi, ipft autem f pre– verunt me, c'eft alors qu'il n'y a plus de bornes à fa douleur, & que fan ajftillion eft fans mefare; & / eft, Monjieur, ce que nous avons trouvé dans le procédé des J éfaites , duquel nous avons cru vous devoir faire part , afin que comme il blejfe t autorité de l églife, vous vous armier_ de ·votre '{_ele pGur arrêter le cours de leurs injujles prétentions. Il eft certain que l' églife n'eft mere que parce qu'elle engendre !es fi deles par notre minifte– re , 6 1 que fa fécondité confifte dans la puif- 1 fauce que· nous avons reçue de I. C. de forte que ceux qui s' élevent contre nous , lui font immédiatement la guerre , & doivent être ionjidérés comme des enfans rehelles qui mé– ritent r exhérédation & la privation du par– tage promis aux véritables en/ans de Dieu , 0 A A LJ.Ul ne peztven,t etr~ autres que ceux memes de t églife. Les J éfuites, Monfieur, n'entrant point dans cette maxime, & Je perfaadant fizuffement pouvoir être dans r églife , fans fa foumettre à !'autorité de ceux qui en font les p~res , & qui font confllt.ués de droit di– -vin pour la régir, depuis cùzq mois font dans la défobéif!ance formelle aux crdres de mon.- dit fleur l'archevêque de Sens, far lefajet de l'adminiflration du facrement de pénitence. Il eft porté dans le jixieme article des régle– mens faits ou plutôt renouvellés par l'affem– hlée de 1645. qu'aucuns réguliers, quelque exemption qu'ils puiffent alléguer, ne [oient fi téméraires d' adminiftrer le Jacrement de pénitence , fans en avoir la permij/ion par écrit del' évêque diocéfain ou de fan grand vicaire , & ce pour un temps ou pour tou- jours , fclon fa 'Volonté dudit évêque ou grand vicaire, & après avoir fabi l'examen. Mon.. fleur l'archevêque de Sens voulant o~{erver reügieufement ce réglement , comme il n·a· voit examiné ni approuvé les léfaites du col-– lege de Sens, & voyant que f..zfête de Pâques approchait, auquel temps tous les fidelesfont obligés de Je rendre à leurs paroijfes, pour y recevoir les fàcremens de pénitence & d'eu– chariftie, ordonna à un de fes vicaires gé– néraux , de faire [avoir à tous les réguliers qu· ifs s'abfti:zjfent deradminiflration de/dits facremens pendant la quintaine, conformé- ment aux faints décrets , aux conftitutions de !' ég!ife , & fPécia!ement au cinquieme article des Jùfdits rég!emens; 6 1 de faire con– noître nommément aux 1 éfaites fa volonté far ce fajet , non feulement par la raifon gé- nérale , mais particuliérement à caufe qu'ils n'avoient rqu de lui aucune approbation ni jurifdiélion , de quoi ne Je mettant pas fort en peine , ils ne laij{erent pas de continuer; & afin de donner devant le peuple quelque cou– leur à leur défobéijfance , & jàire croire qu•its étaient bien fondés à s'ingérer en l'ad– miniftration des facremens , noncbftdnt les défenfes de leur prélat, & la Jentence enfaite juridiquement rendue contr' eux par Jàn offi- cial, allerent faire ferment devant le juge féculier, qu'ils avaient été approuvés verba– lement par mondit fleur l'archevêque , & après publierent un Libelle fous le titre dt: Théotime , par lequel ils prétendoient prou– ver qu'il étoit inutile d'avoir apfrobation par écrit, f:l que [ayant une fois refue de parole ou autrement , elle ne peut être ré– voquée, Jinon pour crime public & fèanda– leux J. l'approbation, dijènt-ils, n'étant qu'un jimple témoignage de la capacité de celui le– quel eft approuvé , & qui ne peut être dénié aux réguliers , parce qu'ils prétend~nt que ce n' efl pas une grace , mais wu chofe due à la faffifance de ceux qui la demandent; & ain/i que le peuple ne Je devait point effrayer des clzcfes dont il était menacé, ni jë faucier de ce que mondit fleur r archevêque a.voit fait publier dans toutes les églifas de Sens des dl· e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (05)

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