Auteur : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 4 : Des ministres de l'Eglise qui sont réguliers

Des Mi.niflres de l'Eglifa 1 ~ s' I 11. Extrait du recueil d'arrêts du parle- 1nent de Paris, pris des mémoires de M. Bardet, tom.~· liv. 2. chap. IO. pag. 134. de l'édition de Pa– ris , en I o .9 o. j Hermite portant !'hahit depuis plufieurs années , quoiqu'il n'ait fait aucun 11œu , & ne fait point religieux , eft déclaré in-_ cupable de facdder à fis pere & mere , & réduit à une penflon alimentaire. M Aître Charles de la Noue , chi– rurgien de la ville de Paris , & Catherine le Grand, fa fomme, ayant eu ciuatre enfans, Jean , Jerôme, Jacques , & Catherine ; Jerôme, en 1608. alla en Italie , & y prit l'habit d'hermite, en l'hermitage de Saint-Ange , au àiocefe d'e Viterbe, après y avoir demeuré quel– que temps, il revint en France, en i610. & s'enferma dans uns petit hermitage , fi tué fur le mont Valerien , près de Paris; =iu bout de quelques années il transféra f on domicile en un autre hermitage ciu'il fit bâtir près d'Argenteuil à trois lieues de cette ville ; où defirant de s· é– 'tabli r, & d'attirer quelques autres con– freres , il acquit quelques fonds & héri– tages circonvoifins. Pour avoir le moyen de s·agrandir encore d'avantage, fon pere ·c!tant décédé en 163 1. il fit affigner fa mere & fes freres pardevant le prévôt 1 èe Paris, aux fins de lui payer trois cents ·livres de penfion qu'il difoit que f on pere 1ui avait légué attendant partage , qui ~ne fe pouvait faire qu'après le décès de la mere à qui le pere a voit laiffé la jouif– fance de tout fon bien, fur quoi la mere ayant fait renvoyer la caufe aux requêtes <lu Palais, qui y !ut retenue , Jérôme de ·la Noue, en inteqetta appel, & parce que d-ans cet intervalle fa mere vint auffi à décéder; il préfenta requête pour l'évo· cation du principal, à ce qu'il fût admis .& reçu à partager également avec fes autres freres & fœurs les fuccefiions de fes pere & mere. Pour lui M. Pietre le Jeune, dit, que "l'appel n'étant interjetté que pour faifir )a cour d'une caufe digne de fon au– tli~nçe 1 il traitera. feulem~nt le principal .1 auquel il etl quefl:ion de ravoir fi l'ap– pellant en excJus de la fucceffion de fes pere & mere', & il fe promet de montrer que non. D'abord la capacité étant pré– fumée, parce que, qui dit fils, dtt en mê– me temps héritier: toute la caufe confifie à réfuter les objetlions qu'on oppofe à. l'appellant; la principale ou plutôt la feule , eft en ce qu'on foutient qu'il eit religieux profés, & par conféquent in– capable de fuccéder f uivant•les loix de ce royaume. Pour preuve de cette pro– pofition, les intimés fe fervent d'argu– rnens & d'indices fort foibles, comme il eft facile de le faire voir, ils tirent le pre– mier, de ce quel'appellant'aquitté le mon· de pour Cuivre la vie folitaire & d'au.: tant mieux fervir Dieu; mais ayant aban– donné le monde il n'a pas pour cela re– noncé aux: fucceflions de fes pere & mere. La vie & profeilion d'un hermite, n' eil: point incompatible avec la polfefiïon, au contraire étant au défert & hors du mon– de , il eft nécelfaire qu'il poffede quelque chofe pour fubvenir à fes néceffités, pour cette confidération, les faints décrets & les conititutions canoniques le lui ont permis, C. perlatum, §. è contrà r s;. q. J· gl. in cap. ex parte de con'Verf. conjugat. C. Ji quis 17· q. 3. auffi n'etl-il point cenfé & réputé religieux, ni même feulement clerc , s'il n'en d'ailleurs dans les ordres facrés. D. C. Ji quis , Boerius traélat. de Eremitis, lo. de Turre cremata, ad Can. q~i verè 16. q. r. & autres doéèeurs font de cet avis , auffi les intimés reconnoiffant cette vérité~ veulent dire que l'appellant a faitvœuen Italie, aumontSaint-Ange, mais outre qu'ils font chargés d'en faire preuve; l'appellant rapporte un certifi– cat qui témoigne au contraire qu'il n·a fait aucun vœu, & n'a été agrégé à au– cun ordre religieux. De dire qu'il y a 28. ans qu~il porte l'habit de religieux , cela eil inutile ; parce que comme l'on dit communement, l'habit ne fait pas Je moine , non cucu/ta, fedlprofejfio, mona– chum facit, §. pen. de monachis : il faut une profeffion expreffe des vœux pour contlituer un homme dans 1' ordre ré– gulier ; autrement quelque temps qu'il ait demeuré dans la religion, même y por– tantl'habit, cela n'eft point fuffifant p<;>ur lui faire perdre fa premiere cond1y10n féculiere, & le faire palfèr dans la regu– liere : on ajoute qu'il a chan.gé ?e nom.' & qtJ'au lieu qu'auparavant 11 s appello1t e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (04)

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