Auteur : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 4 : Des ministres de l'Eglise qui sont réguliers

'1!)3 7 qui font rlguliers. T rT. V. CHAP. IV. 'r 9 ;S faint Bernard ajoute ~ paupertas volunta- tout cela procede d'inrpiration divine ~ ria verum genus martyrii, que la pauvreté & non point d'artifice ni d'attraits que volontaire efl: une vraie efpece de mar- ces bons peres fachent pratiquer , pour tyre , ne fera pas accordé de nos reli- s'infinuer aux pieux zélés des Frinces & gieux chrétiens, tant ils trouvent de con- des Chrétiens : &· l'intelligence de tout tcntement en l'exercice & en l'amour de ce que Dieu a fait réuffir des contentions la pauvreté; mais bien peut le vœu de très-grandes qui ont travaillé, & aff:igé pauvreté avoir le mérite de martyre , & & fait du trouble aux fiecles palfés, lorf– étant la pauvreté de laquelle parle faint qu'il s'eH traité de la réformation des Bernard, le vœu de pauvreté en parti- ordrçs en l'églife , & les moyens qu'il a culier, car les religielJx de fan ordre ne convenu lors de prendre , pour appaifer font pas Je vœu de pauvreté en commun; les contentions, pour lever les fcanda1es fi le vœu de pauvreté en particulier a le qui en provenaient, & pour établir la ré– mérite de martyre , le vœu de pauvreté formation que Dieu a toujours en tous en particulier & en commun aura double ordres favorifée & avancée, cette intel– mérite. La pauvreté évangélique, qui eil ligence & connoilfance doit fervir de re– de confeil & non pas de commande- gle & de loi , pour Cuivre & imiter les ment, a pour fondement une confiance en mêmes moyens, à l'effet d'établir en la. Dieu, & de cette confiance les chrétiens chrétienté la fplendeur de la réforma– ne fe trouvent jamais déchus , & remar- tion & le remede falutaire que la réfox– quons une merveille très-finguliere, que mation apporte au genre humain. <l'entre ces religieux, ceux qui fans fard Pour retourner aux motifs de la cour & fans réferve mettent toute leur con- procédant au jugement de cet affaire ; la. fiance en Dieu, elle ne leur manqua ja- confidération de la qualité du couvent mais , & ceux qui fe conduifent par pru- du fyndic demandeur , qui tient la regle den ce humaine , fcuvent fe trouvent de l'Obfervance, nous pourrait fournir trompés & fouffreteux. Ce fujet de pau- matiere pour ajouter plufieurs raifons à. vreté eit pauvre de nom, mais il efl: très- celles que nous avons déjà dites fondées riche de matiere pour ample1nent four- aux regles des ordres des religieux , & nir un difcours , non point à le pourfui- autorifées par les décrets des conciles , vre par la connoilfance ténébreufe & obf- toutefois les autres confidérations qui cure qu'en ont eu les payens, mais bien font toutes de fait, nous pourraient au!Ii par la lumiere & parfaite connoiffance ramener au contraire ; car le fyndic de– qu'en donne l'évangile , mais d'autant mandeur n'a oncques joui ni fait de– qu'il appartiendrait plutôt d'en parler à mande de ce légat, & le couvent defdits ceux qui en font les vœux & les pra- religieux ne jouit à préfent beaucoup tiquent, qu'à ceux qui manient la jufli- près des biens & revenus dont il fut doté ce, ce peu fuffira pour le fujet que nous par la comtelfe de l'Ifie , ni même du traitons, ce que nous avons repréfenté , revenu des biens qui furent donnés à ce parce que bien qu'en telles chofes qui couvent des religieufes, pour faire fonds appartiennent à la religion, la piété de au paiement du légat demandé. la juilice de France fuivie entiérement & Toutes lefquelles raifons, & auffi les obéiffant aux faints décrets, prêtant la conclufions du procureur général ayant main, toute faveur & autorité à l'exécu- été mûrement délibérées : LA CouR, tion d'iceux, toutefois on y eil: plus éclai- fans avoir égard aux lettres du fyndic ré & plus zélé par la connoiffance des des religieux de l'Obfervance, tendant merveilles, que Dieu fait pour l'avance- à être relevé du laps du temps & de la ment de telles infpirations qui font tou- prefcription, ni aulli aux inci~ens, difa~t tes :fiennes, comme eil: celle de cette ex- droit fur les lettres du fynd1c des reli– trême pauvreté , qui ne tient rien de la gieufes ~ pour être relevé des confente• terre, du fens commun ni de l'humanité, mëns prêtés par fes avocats & procu– & ne fe trouve tel & femblable defir , reurs , & par lui , a relaxé & relaxe le– qu'en la .cogitation & au _defir des ~hofes dit fyndic des abbeffe & religieufes dt1 qui approchent & avo1finent Dieu de couvent de fainte Claire du lieu d'Affil– plus prè~ , ~ à. favorifer. telles pe,n~ées lan, des fins, conclufions & demandes du pies , Dieu mf p1r~ les Pnnce.s _chret1ens fyndic defdites religieufes , & fans di.– pour zéler & proteger ces relig~eux ; car pens & pour caufe. ~m,J~ Ggggg~ e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (04)

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=