Auteur : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 4 : Des ministres de l'Eglise qui sont réguliers

·1915 qui font n!gul'i.:rs. été remontré au pere provincial de l'or– dre , il aurait révoqué la permiffion qu,il avait donn~e au fyndic des religieux, de faire cette pourfuite, & Ja lui aurait in– terdite fur peine dînobédience, par lettre produite au procès, & l'offre que fait le demandeur de fe contenter de la jouiffan– ce de la quatrieme partie du revenu que jouiffent les religieufes des biens de la comtelfe dè l'Hle, ne peut venir en confi– dé1•ation; parce qu'avant que le fyndic des religieufes ptît jouir de cette quatrieme partie, il faut, dit le fyndic des religieu– fes, qu'elles jouifiènt de trois cents livres de revenu, eu égard au temps de l'afiigna– tion ; car auffi la bulle d'innocent VI. donne permiffion de bâtir ce couvent des religieufc'.s, à la charge qu,il foit doté de revenu fuffifant pour nourrir les religieu– fes avec les perfonnes nécefiàires au fer– vice du couvent ; 8c les lettres patentes d'amortiffement furent obtenues du Roi Jean, moyennant la fomme de mi!fe écus; qui fut pJ.yée par les religi~nfes aux finan– ces du Roi, I.es quittances font produites, & de plus , ces religieufes s'obligerent volontairement , ainfi qu,il e!l: dit en ces lettres p:nentes d'amortiffement , de faire dire & célébrer audit couvent , chacun-jour, tant qne l~ Hoi vivroit, une tnelfe du Saint-Efprit , pour fa profpéri– té, & après fon décès , une meffe cha– que jour pour le falut de fon ame, & encore depuis , les biens du couvent des religieufes furent faifis par les commif– f aires du regne du Roi Charles V. & Sa Majeilé en oél:roya la main-ll!vée & pleine maintenue par lettres pltentes de ran 1373.tant enconfidération desmille écus payés aux finances de Sa 1\.1ajeH-é , pour l'amortilfement, qu,à b charge de continuer ]a célébration defdites melfes, & en l'année 160+ ces religieufes ont obtenu confirmation du Roi, à b char– ge de continuer les prieres ordinaires & accoutmnées pour la confervation de l' é– tat de ce royaume; toutes lefqnelles ex– péditions, tant des bulles du faint Siege, que des lettres patentes d'amorti:lfement & de confirmation ont été obtenues, & ont été reoiHrées où il a été befoin , i la ponrfuit~ & a_ux frais des rel_igieufes,, fans que le fynd1c demandeur 111 [es pre– .déce!feurs fyndics ayent rien contribué , ni que par icelles il foi~ ~ucune1;1en_t par– lé du couvent des reltg1eux d A!hll;m ; par quoi conclut· & requiert le-fynctic· des Tir. V. CHAP. IV. 1916 religieufes du couvent d' Affillan , d'être relaxé des fins & conclufions contre iui prifes par le fyndic des Freres Mineurs du couvent d' Affillan , demandeur. Ariilide, ce jufle Athénien , fe trom· pa quand il dit , qu'il n'était pas aif é d, en trouver un qui portât vertueufement & magnanimement Ja pauvreté, car la. chrétienté en fournÎïa des millions , qui defirent' la pauvreté & la cherchent qui embrafiènt Ja pauvreté & la ché~ riffenc, qui logent la pauvreté chez eux la traitent •rhonorent, qui ne veu~ lent pas abandonner la pauvreté, veu– lent vivre & mourir avec elle, & à leur fin & derniere heure , veulent réfigner & configner ès mains de la pauvreté leurs derniers foupirs; & auxquels leur richeffe ett en la pauvreté , leur conten– tement c,etl Ja pauvreté , leur defir la pauvreté, & leurs délices font en la pau– vreté ; leurs conventions 8~ leurs débats font pour la pauvreté.; Quel d,entr'eux: la logera , la recevra & la traitera plus pauvrement, & en ce defir & en la prati– que de ce de!ir? ils é1event & arborent tout l'heur, h ftlicité & la gloire du chré– tien: toute la chrétienté a travaillé, & principalement la France avec toute ex– trêrnité & hJ.fard dn falut de l'état, pour maintenir la vérité de la religion chré..; tienne; Dieu nous ayant donné fa paîx > & la lumiere du repos, pour nous éclai– rer à réparer les ruines par ]'amplification de la religion chrétienne; les plus dignes fujets auxquels pour ce regard l~ chrétien– té exerce fa piété, font les progïés de la pieufe-pauvreté, qui fourniifent de matie– tiere aux aétions plus folemnellcs d.e l'au– dience de la cour, & aux plus f ~ricuîes délibérations du con!eil, pour autorifer la vraie & fincere p:mvreté , Ia pauvreté évangélique , & h pauvreté en effet, non p:is la pauvreté de pareffe, de fainéantife, de folie & fille d'une vie défordonnée , mais bien la p::rnvreté volontaite , pau– vreté juHe, magrn•iime; religieufe , ho– nor~bJe , vénérJble & digne d'un vrai chrétien, vr::iic amie E{: f.ige nourrice, telle la quJ.lifi,Jit Socrate ; le f u!et de la. conteflation d'entre ces p1rties ell h pau– vreté , fur h conGdêr;uion de hquelle le fyndic demandeur, pole le fondement de la juHice de fa prétention, & le fyn– dic défendeur, oppofe auffi pour fa plu!I légitime d~fenfe , le vœu de pauvret6, auquel le de'ri,andeur s~ eit lié & a!fervi ; F fffff ij e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (04)

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