Auteur : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 4 : Des ministres de l'Eglise qui sont réguliers

J.'879 Des }rfi.niflres de l'Eg!ife 18So tre 1efque1Jes, au!li-bien que dans les au– rres monaiteres du même ordre de fon diocefe, il n'y en avoir pas à qui NI. l'ar– chevêque de 'Paris cnît pour lors en _pou– '1oir confier le foin. Il char~e enfu1re le feu fieur Formager , vicegerent de fon offici.dité, d'Jller mettre ladite fœur Marie-Angélique Lemai-fhe en profeffion <le cette fupériorité, ce qu'il flit non feulement fans violence , mais même fans aucune oppofition de fa part des reli– gieufes, ainfi qu'il paroît par fon procès– \'erb1l des dix-huit & vingt-deuxieme jour du mois de janvier dernier. Pour les religieufes que l'on a ofé reléguer par une entreprife appellée téméraire , on voit encore, par une ordonnance rendue par M. l':nchevêque de Paris le.12. dé– cembre de l'an 1679. qu'ayant été infor– mé de ce que nonobllant l'extrême pau– \•reté de ce monaflere , il y avoit quatre religieufes profeffes d'un couvent fitué en LorrJine, lefquelles y pouvaient .trou– ver leur retraite, au lieu d'être à charge à celui de Charonne, qui avoir à peine de quoi entretenir les religieufes qui y avaient fait profeffion , & que d'ailleurs elles avaient eu commerce durant la guerre avec les ennemis du Roi. Ce pré– lat, fur ces confidérations, donne des obé– diences à ces quatre religieufes pour fe retirer dans le monailere, dont l'indul– gence de fes prédéceffeurs les avoir laiffé fortir fous _prétexte de l'établiffement de celui de Charonne. Voilà la vérité du fait tel qu'il réfulte èe ces pieces, & dont on a caché au Pape les circonfl:ances les plus importantes, à la place defquelles on a inventé les au– tres que nous voyons dans ce bref; Sa Sainteté a ignoré d'un côté b commif– :lion donnée pour un teinps feulement à fœur Marie-Angélique Lemailhe par M. l'archevêque de Pa1is, fur des motifs :fi légitimes, & 1' obédience donnée~ ces quarre reiigieufes Lorflines, fur des fon– demens aufft raifonnables, & elle a été perfuadée d'aillel!rs, que ladite. fœur Le– maifhe n'avait autre titre que la nomina– tion du Roi, 8-,: que l'on avait fait de grandes violences pour l'introduire de– dans ce mon:iH:ere. Le Vicaire de Jefus-Chritt ne préten– dra pas fans doute furpa!Ter ni même égaler les lumieres de celui qu'il repré– fente fur la terre, à Dieu ne plaire que j'aye çette penfée criminelle de la piété folide & fincere de Notre Saint Pere Je P:ipe ; mais je ne puis m'empêcher de dire en général, que fi Dieu, pour inHrui– re les hommes des regles qu'ils doivent garder dans la diil:ribution de la juilice, a bien voulu avant de prononcer un ju– gement, defcendre du Ciel pour exami– ner fur la terre ce qu'il favoit parfaite– ment; ces hommes enveloppés d'erreurs & de ténebres , dans quelque condition qu'ils fe trouvent , doivent profiter de cette inihuthon, pour aider Ja foibleffe de leurs lumieres par l'exaB:itude de leurs foins, & fuppléer au défaut de leurs, .4 connoiffances par une .exaél:e & -fcrupu– leufe recherche de la vérité. Les per·– fonnes que Dieu éleve fur la montagne pour inil:ruire & pour gouverner fon peu– ple , font encore plus obligées que les autres à prendre ces précautions , toutes leurs aB:ions font expoftes à la vue & en. même-temps à la cenfure <le l'Univers; & ceux dont ils font conHitués juges par leurs dignités , jugent de leur conduite par la liberté, que toute la puiffance & la.. grandeur des potentats de la. terre ne fauroient étouffer ; ainfi tous leurs pas. doivent être certaim; , ils ne doivent marcher que fur la terre ferme , & ne commencer aucune chofe fans avoir les regles & la juilice pour garans du fuccès de leurs entreprifes , fi l'on- avoir bien voulu les fuivre en cette occ:dion & ne bâtir pas ainfi fur le fable , les officiers. du Pape auroient épargné à Sa Sainteté un fujetlégitimede douleur, d'avoir ainfi condamné, par une fau1fe relation, une religieufe qui n'a fait en cette occJfion– qu'obtir aux: ordres de M. l'archevêque de Paris , & ce prébt qui a fuivi ce que lui ont infpiré les regles de l'églife en fa– veur d'un monailere ruiné de fon diocefe. La piété de Notre Saint Pere Ie Pape, f on zele pour la Foi & pour h diCcipline de 1' églife , la fainteté de fes mœurs, fa conduite uniforme & irréprochabie , f 011 défintéreffernent exemplaire, fa perfévé– rance à renoncer à la chair & au fang, imprimant une grande vénération pour fa peïfonne, feront en même-temps regret– ter :? tout le monde, qu'il ne lui pbife pas employer des perfonnes inihuires des formes différentes qui s'obfervent cbns les royaumes chrétiens ; mais beaucoup plus encore de ce qu'ayant routes ces ver– tus particulieres des plus grands de fes prédéçeff~urs > il n'a pas jufqu'à cette e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (04)

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