Auteur : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 4 : Des ministres de l'Eglise qui sont réguliers
1.S75 Des Minijlres de l'Eglife 1-876 XL VI. '.Arrêt rendu au parlement de Paris .J le 2 4. feptembre I 6S o. concernant le pouvoir des évêques de com– mettre en certaines occafions pour le gouvernement des communautés d'autres religieufes que celles du monajlere ., & même d'un autre ordre_, pour y exercer la fonélion de confeil, d'exécuter cette prétendue élec• tion, & ordonné que ce bref feroit remis entre les _mains de lui procureur, pour fe pourvoir en la cour ainfî qu'il ap– partiendroit, fur l'inexécution des conf– titutions ca::ion:ques, & l'infraél:ion des libertés de l'Eglife Gallicane. Qu'avant d'entrer dans b difcuffion des abus qui fe rencontrent dans ce bref, il ne fera pas înutile d'expliquer en peu de paroles quels font les fentimens de la France touchant l'autorité légitime. du faint Siege , le refpelt: qu'elle lui por– te, Ja maniere dont elle fe défend con– tre les entreprifes, que la cour de Rome fait ainfî de temps en temps fur fa li– berté , & en quoi confiHe ce que nous appellons ordinairement de ce noin. L'attachement que nous avons toujours eu dans ce royaume trè$-chrétieu à con– Le plaidoyer de 1\1. le procureur général ferver la pureté de Ja Foi, nous a infpiré eil inféré dans l'arrêt beaucoup de vénération pour le S. Siege fapérieure durant le temps qu'ils jugeront à propos , & tâcher d'y réformer les défordres caufé.s par la mauvaife adminiflration des religieufes de la maifon. EXTRAIT DES REGISTRES de parlement. C E jour, le procureur général du Roi J efl: entré en la chambre & a dit: qu'il étoit obligé de porter fes pbintes à la cour d'un bref qui a été mis en fes mains, fuivant les ordres du Roi, de la part des religieufes établies à Charonne; par lequel Notre Saint Pere le Pape> croyant avoir été informé que fœur J\1a– rie - Angélique Lemaiihe s'efl intrufe dans ce monaitere fous prétexte d'une nomination faite par le Roi de fa per– f onne en qualité d'abbeffe; qu'elle y a C:té introduite avec beaucoup de vio– lence .. & que l'on en a chafié quelques religieufes, Sa Sainteté caffe tout ce qui a été fait en faveur de ladite fœur Le– rnaiftre par ceux qui lui donnent protec– tion , & tout ce qu'elle peut avoir fait de fa part comme fupérieure de ce mo– naftere , & ordonne que les religieufes procedéront à 1' éleétion de l'une d'entr' - elles pour fupérieure triennale , & que celles qui ont été reléguées y revien– dront; ces filles s'étant fait traduire le bref par deux notaires du Châtelet & le vicaire de Charonne, ont procédé fans aucune des formes portées par leurs conil:itutions à l'élelt:ion de fœur Ca– the~ine - Angélique Levefque pour f u.:. P,érieure; ~ l~ Roi en ayant été informé, S. M., a fa.Lt defenfes 1 par un arrêt de f on apoil:olique: nous l'avons regardé comme le centre de l'unité & de Ja communion ec· défiaftique,& nous avons toujours honoré ceux qui l'ont rempli comme les chefs vi– fibles de l'églife & comme les vicaires de J. C. nous avons reconnu en eux une puif– fance fans bornes pour l'édification, c'eit– à-dire pour la confervation de la Foi & de la dîfcipline eccléfiailique, fuivant les canons ; mais comme une longue & fâ– cheufe expérience nous a fait connoître– trop fouvent que l'élévation fur la Chaire de faint Pierre n'éteint pas toutes les paf– fions & ne guérit pas de toutes les foi– blelfes, inféparables de la nature humai– ne , nous avons été contraints de diitin– guer l'homme fujet à ces infirmités, lorf– qu'il agit par fes mouvemens particuliers> d'avec le Pontife éclairé des lumieres du Saint-Efprit, lorfqu'il fuit les fcntimens & les regles de l'Eglife univerfelle: à la– quelle Dieu, fidele en fes promdfes, don– ne toujours fon infallibilité. Ces difl:inélions, que nous avons éprou– vé tant de fois nécelfaires , ne font pas des opinions particulieres à la Fnnce, ni fufpetl:es d'aucunes nouveautés dange– reufes ; ce font les maximes du S. Siege même, & fi les Papes demandent :1 leurs prédécelfeurs les plus vénérables ~ar leur piété & leur dolt:rine, comment ils peuvent s'attirer le refpeét & Ja déféren– ce que l'on a eu pour eux ; S. Léa~ J~ur répondra, que l'on ne peut être h;nt1er de la pui!fance de faint Piene J fi l on ne e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (04)
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=