Auteur : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 4 : Des ministres de l'Eglise qui sont réguliers

l 5 91 q.uifontrégullers. T1T. V. CHAP. I. 1594 difpute avec l'orgueil du fiecle; il y a preu- jamais profeflion : il n'y ·a donc rien de ve par écrit, qu'elles ont marchandé & volontaire; il n'y a point de turpitude , compofé: & la fomme de trente mille liv. il n'y a point de crime de fa part; la fom• qu'elles ont exigé, n'a point de proportion, me lui doit être reilituéc, il faut confidé– ;:ivec la juile valeur des alimens d'une fille; rer cette affaire par fon origine : la cour les théologiens & les cafuiHes ont auffi a mis lviarie de CaHelnau dans le con– trai té cette queilion: ce· font pour la pltî- vent des Urfulines , comme en dépôt _, •part des religieux , qui ne fe peuvent dé- pour empêcher que les parens paternels pouiller de l'affeétion vers le monailere ; ne pillaffent fon bien : ce n'a pas été à. ils fe font fi fort étudiés à trouver des ex- deffein que les Urfulines fe l'appropriaf– pédiens pour fauver la confcience, contre fent; elles l'ont néanmoins tenté : cela Jes rigoureufes défenfes des canons, qu'ils ne s'eil pu faire fans fe rendre coupables ont tout gâté, car recherchant les moyens d'un larcin , ni fans violer un dépôt; le de pouvoir reétifier l'intention, comme fieur de Fontperthuis leur a donné trente ils difrnt , & la purger de fimonie , ils mille livres, pour tirer le déµôt de leurs font parvenus jufqu'à des fubtilités, qui mains; il n'y a donc point de crime, ni ruinent les loix, & les rendent inutiles : de turpitude de fa part ; les ordonnan– ce qui a autorifé l'abus de ce fiecle, dif- ces d'Orléans & de Blois , défendent aux fame l'ordre monafrique, fait naître un religieux de donner aux monafteres, aux– grat1d fcandale dans les efprits des gens quels ifs font profej/ion : le quittances por– de bien ; & a fait un tel progrès, qu'il tent , que Marie de Cailelnau a donné pourrait enfin caufer la ruine de l'état : trente mille livres au monaflere des Urfa.– ces doéteurs contraint~ d'avouer, que fi fines, où elle a fait profiffion: la donation l'on fuit l'autorité des canons , telles pac- efl donc nulle; on dit que le lieur de Font– tions font fimoniaques ; ils difent que la perthuis l'a confentie' il en vrai' mais c:outume les Jbroge; mais ils s,abufent, la d'un confentement forcé & nul, puif– coutume en cette matiere eil: une corrup- qu'il eil: contre les termes & la raifon de tele, comme dit Urbain cinquieme,parce l'ordonnance; la France n,a jamais re– que ce n'efl pas !J prohibition des canons connu la dédication ucite des biens d'un qui fait que telles pattions font fimonia- religieux , au profit d'un monaHere: on ques, mais les canons les ont défendues, avoit laitfé h liberté à ceux qui faifoient parce que de droit elles font firnoniaques, profeflîon, de difpofer de leurs biens , c'eil auffi ce qui fait que telles conilitu- même au profit du monaftere; il y a de tions n'admettent point les exceptions & nos coutumes qui en parlent, comme les évafions des int.erpretes : Li profellion celles de Berri & de Bourbonnais : le efl del'inflitution divine, on ne peut donc temps a fait connaître que cettt! liberté rien donner, ni prendre pour y admettre pouvoir caufer la ruine de l'état; les or– qui que ce foie, c'eil une maxime indubi- donnances d'Orléans & de Blois, l'ont table, que quand les loix font fondées fur abolie & avec raifon; car comme on di– le droit divin, le prétexte de l'équité, le foit autrefois que la ville de Sparte de– temps, ni les doéteurs, n,y peuvent for- voit avoir toutes les richefiès de la Grece> ger des exceptions; fi c'e{t une fimonie, pour ce que tout i·ory entrait & n,en for– les Urfulines ne peuvent retenir l'argent, toit jamais : il en fût arrivé autant en Ci.'.! pour ce qu'elles profiteraient de leur cri- royaume: toutes les richeffes fuffent en– me, & les Urfulines ne peuvent pas dire trées dans les monaileres & n,en fuffent que le fieur de Fontperthuis fait coup:ible jamais forries; ce n'eft p;is la premiere fois ;iUlli-bien qu'elles; c.u- il n'a rien fait que que les princes ont été obligés de faire forcé,& pour fegarantirdeleurtromperie, de fembbbles loix; Confbntin permit il n'en faut d'autre preuve, que ce qu'elles aux ecclélïafl-iques , d,acquérir par t~Ha­ ont fait d~puis qu'elles eurent touché les ment ou autrement , Valentinian re~ trente mi11e livres ; elles avoient pràmis connut qu'ils en abufoient, il les rendit que la profeffion fe feroit en bref: elles incap:ibles de rien prétendre par tefla– l'ont différée fix mois ; pendant ce temps ment, Théodofe interdit aux D1:i.coniffes elles ont voulu vendre les immeubles, & de rien donner à l'églife qu'un fimple ufu– interpofé Peru, elles ont fait écrire que fruit : les Empereurs Grecs ont pareille– fi le fieur de Fontperrhuis r1e bJilloit en- ment fait plufieurs loix, p:.1r lefquelles ils coie huit mille livres , fa niece ne fei:oit ont caifé les donations faites aux monaf- e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (04)

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