Auteur : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 4 : Des ministres de l'Eglise qui sont réguliers

156'5 quifont régu!ier:s. Tir. IV. CHAP. III. 156~ les peut-on regarder comme tels: enfin, Telles font nos ma1!mes; tel efi notre que 1' appellant étant fimple frere fervant, ufage à l'égard- des perfonnes · engagées fans être engagé dans aucun ordre , il dans les ordres ou dans b. profeffion 1110- n'eil: pas foumis à l'official. nailique : & nous ne voyons rien de par- C ependant, quelques fortes que puif- ticulier dans les chevaliers de Malte, fent être ces raifons , nous croyons qu'il qui puiffe les tirer de cet ordre commun y en a d'autres contraires qui doivent em- de la difcipline eccléfiatl:ique. portt:r la balance. Il ne nous reHe plus qu'à répondre aux: Et fans remonter à l'origine de l'inHi- exemples. turion de r ordre, dans laquelle les che- Prerniérernent, nous croyons pouvoir valiers de faint Jean étaient fournis de dire en général que ce n'efl point par ces leur propre aveu aux évêques, il etl cer- motifs que l'on doit uniquement fe dé– tain qu'ils font les mêmes vœux que les terminer dans de pareilles matieres. autres religieux, que dans tous les temps En fecond lieu , quand on voudroit on les a traités comme faifant partie du décider ce point de la cau[e par l'auco– Clergé, & que les curés & les mon1f- rité & par le nombre des préjugés, l'on teres des religieufes de leur ordre , font en trouve beaucoup plus qui ont renvoyé encore aujourd'hui foumis aux vifites des des chevaliers devant leurs évêques ,, prélats. qu'il n'y en a qui les ayent rendus à Jeurs D'ailleurs, ces exemptions qu'ils ont oh- f upérieurs. tenues, ne font pas différentes de celles Nous en voyons un de 1 ;16. rapporté que les Papes ont accordées aux autres par l\t1e. Charles du Moulin , par lequel religieux, qui font rellreintes fans diffi- un chevalier accufé d'impiété, fut renvoyé cuité à ce qui concerne la difcipline in- devant l'évêque de Langres, quoique Je térieure du clol'tre & l'obfervation de la grand prieur de Champagne l'eût réven– regle, mais qui ne s'étendent pas au-de- diqué, & qu'il eût foutenu que lui feu! là du monailere. avoit jurifdiétion fur les chevaliers. Ces principes font trop conftans pour En 1;;3. M.Ryantnous apprend, dans s'arrêter davantage à les prouver, & la l'arrêt que nous vous avons cité, que l'on difpofition du dernier concile trop ex- renvoya un chevalier à l'évêque de Paris., preffe fur le pouvoir des évêques en cette pour procéder à fa dégradation. matiere, & trop connue en même temps Nous en voyons un pareil rapporté par pour vous la rapporter; ceux même qui Papon, dans la cau[e d'un chevalier ac– donnent le plus d'étendue aux privileges cufé de l'héréfie des Sacramentaires. accordés par les Papes, reconnoiffent Et celui de 1606. etl: encore un exem– qu'ils ne peuvent diminuer le droit des ple plus récent du droit des évêques & évêques dans ces matieres , & Barbofa de la foumiflion des chevaliers à leur traitant cette queilion au fujet des che- juftic:e. valiers de 1\1alte, efl:ime qu'ils font fou• Ainfi, fans entrer dans une plus grande 1nis aux ordinaires , lorfqu'lls ne font recherche de ces exemples, nous pou– point à l\t1alte, ou qu'ils ne vivent point vons dire que la poffeffion n'eil pas plus fous J' obédience de l'ordre ; ce font les favorable aux chevaliers de Malte , que termes dont il fe fert, qui pourraient mé- le droit commun , fuivant lequel nous riter une explication plus prédfe dans eftimons que l'on doit juger cette partie une pareille mariere. de la caufe ; & nous la finirons encore Auffi, Meffieurs, nous voyons tous les par deux confidérations. jours des religieux devant le tribunal des La premiere, que l'ordre du royau– prélats; c'eil par eux qu'ils font jugés & me obligeant les officiers du Roi d'inf– qu'ils reçoivent la punition des crimes rruire , conjointement avec les juges qu'ils ont commis. d' églife , les procès criminels dec; per- les religieufes n'y font pas moins fou- fonnes eccléfialliques accufées des cas mifes: & les Freres de la Charité, quoi- privilégiés , ils n'ont jamais fait ces pro– que laïques,. reconnoiffent fans difficulté cédures qu'avec les feuls officiaux des le pouvoir des évêques & celui de leurs archevêques & évêques: ce font les feuls officiaux, & ils jouiffent à cet égard des auxquels les ordonnances nous obligent mêmes privileges que les eccléfiailiques de rendre cette déférence ; & puifque p.lr la confidération de leurs vœux. nous exerçons la jufiice du Roi~ comme e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (04)