Auteur : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 4 : Des ministres de l'Eglise qui sont réguliers

1559 Des Minijl:res de l'Eglife · 1 5 ~d Toj{e pajfant 1)ettdredi dernÙr dans ladite ~}~e qui tr,~va~ll~Ît. à (on fo{fé, & par Jes rue du village de Laingneville _, il entendit tn)Ures qu il di; :il appell.ant, Iorfqu'il lui Crier d'une maifon, par un homme /tant à la de_manda fa beche ; m,a1s outre que ces fenêtre, arrête, par trois fois coup fur coup, fatts ne font pas prouves , ofe-t-on feule– ou je te tue; 6· au/fi-tôt fut tiré un coup de n~ent les p_ropofer po}-lr une bonne excufe fujif de ladite fenêtre de ladite maifon _, dont d un aifafünat commis par un religieux ? ledit cochers' écria dans le même moment, je Une veuve malheureufe en pourfuit la fuis mort; ledit dépofant furtit à l'inflant vengeance; bien loin d'étouffer fa voix dudit carrojfe, & apperfut ledit particulier on doit la fecourir & l'aider à obteni; à ladite fenêtre _, armé dudit fujil à deux les juHes réparations qu'elle peut préten· coups, auquel il dit, voilà une belle aél:ion dre pour la mort de fon mari. que vous venez de faire; à quoi il répondit A ce premier crime, l'appeilant joint qu'il en tueroit bien encore cinquante, qu'il une rebel!ion, dont à la vérité le fuccès avoit de quoi pour cela; & apperrut ledit co- ]ui a été funetle, mais dont Je.deffein & cher tout en fa.7.g, qu'il rqu.t dans [es bras l'extcution ne font pas moins puniffa– .avec autres particuliers, comme il alloit tom- bles ; & quoique l'on puiffe regarder les her de dejfus fan cheval; a vu qu'il avoit le bleifures qu'il a reçues dans cette occa– hras cajfé vers le mi!ieu, a fa depuis de plu- fion, comme un premier effet de la juHice fleurs hahitans , que celui qui avoit fait le divine , il faut encore un exemple pour 'oup, & qui étoit à ladite fenêtre avec ledit fatisfaire le public. fujil _, étoit le commandeur dudit Laingne- Nous ne doutons point que fi l'ordre 'Ville; ce qui a auffi caufé un grand tort de 1dalte le pouvait faire, il ne pronon– .aux chevaux 6· équipilges .. qui font reflés ç5.t les peines les plus féveres contre un fans conduéteur : a oui dire qu'i! y avoit un homme qui déshonore fon caraétere par defdùs chevaux qui étoit mort deux heures une fi lâche aétion. Mais les chevaliers, .après, & toute la compagnie dudit carroffe qui pourraient être fes juges, n'ont pas fut obligée d'aller à pied environ une lieue le pouvoir de le faire, quand ils le vou– dans les boues jufqu'à Clermont, ledit équi- àroient, à caufe de leur état religieux; ;page n'ayant pu être rajfemhlé, ayant vu_, & d'ailleurs le coupable étant fournis p~r quittant le carrof[e, un defdits chevaux abat- fa naiffance aux peines établies par nos tu, & qu'il a appris être celui qui eft mort; loix, nous Commes obligés par notre mi– G' ledit dépofant ne fait à quoi attrihuer niH:ere de vous en demander l'exécution. l' aflion dudit jieur commandeur .. Ji ce n'eft A r égard de la procédure criminelle, à un ajfajfinat prémédité ; a oui dire à plu- fi nous ne regardions que la perfonne fleurs luihitans dudit lieu, que leditJieur com- de l'appel! ant , elle devroit être confir– ma:zdcur ".'ivoit fans religion, & qu'il n'a!- mée, pour ne pas retarder la peine qu'il /oit ni à prêche ni à me1Jè, & même qu'il mérite; mais la loi parle pour lui, & Lfa1Jùit enrager les hahitans ; qui eft tout ce nous oblige malgré nous de la différer, g~' il a dit /avoir. du moins pour quelque temps : !'on ne Affurément, Meffieurs, ce n'eil: point peut s'empêcher de convenir que la pro– pour de pareils ufages que les premiers cédure faite au Châtelet n'eil pas regu– fondateurs de l'ordre armerent leurs che- liere ; & fans examiner toutes les autres va]iers; ce n'efi point par de femblables nullités que l'on vous a expliquées, la ~étions qu'ils o:it acquis les éloges fi glo- premiere, qui réfulte de l'incompétence Iieux qui leur font dus avec tant de juflice. du lieutenant criminel,,_ fuffit pour nous Vous voyez.. par cette leél:ure que ja- déterminer fur ce chef. mais crime ne fut plus volontaire, plus 11 n'eH: p3s néceffaire de vous rappor– indigne , ni mieux prouvé, vous voyez ter à ce fujet toutes les difpofitions du en même-temps qu'il n'eil: point de ceux droit Hom:1in fur le lieu de la peine des f)ù la fragilité humaine peut fervir d'ex- coupables, & fur la forme en laquelle ori cufe. C'eil un homicide de fang froid, y doit procéder : nous nous contenre– qui n'ell précédé d'aucune injure perfon- rons de dire que toutes les Joix portent nelle, commis avec la derniere lacheté, que Je procès fe doit inilruire .' & ,que & qui intéreffe la sûreté publique. l'exemple fe doit faire dans le lieu ou Je L'accufé, pour toute excufe, prétend crime eft commis. . que le cocher s'eft attiré ce malheur par Que fi la connoilfance ?es cnmes a les mauvais traitemens qu'il a faits à une été donnée par nos· p1'~m1e.res oxdo.µ- '· 1.(:, .:~ ...... e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (04)

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