Auteur : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 4 : Des ministres de l'Eglise qui sont réguliers

15 57 qui font réguliers. T1T. IV. CHAI>. III. 1 ~ 5 ~ matiere & la difpofitio!l du chapitre pre- s'agit, puifque les chevaliers de 1faite, mier du fexte, au titre des homicides, qui y donnent lieu .. font nés fujers du tirée d'un concile de Lyon , fans nous Roi, qu'ils vivent dans le royaume com– étendre fur les fentimens des canoniiles , me dans leur patrie fous fa protelbon, & qui prétendent que tout homicide étant que la plûpJrt de ceux qui y ont obtenu excommunié de plein drofr, l' excommu- des commanderies par leur âge ou par nication emporte privation du privilege leurs fervices, y font une réfidence ac– eccléfiailique , nous pouvons avancer tuelle & permanente. comme une maxime établie par M. le Ainfi, après avoir combattu l'exemp– Bret & par M. Bourdin dans leurs écrits, tian pré rendue par l'ordre de Malte, & & confirmée par plufieurs arrêts , qu'il établi l'autorité de la juHice du Roi fur r a des cas où l'horreur du crime doit les chevaliers prévenus de tels crimes : emporter fur la faveur de la perfonne, revenons aux autres difficultés de cette & qu'autant que les prêtres & les reli- caufe , exami[lons les circonHances du gieux doivent être honorés, lorfqu'ils ré- fait & la qualité de la procédure, dont pon1,ient par leur vie à la fainteté de leur on porte l'appel devant vous. caraét:ere, autant doivent-ils être odieux A l'égard du fait, vous en allez con– lorfqu'ils la profanent par leurs crimes. noître la vérité par les dépofitions des Nous voyons dans nos livres plufieurs ar- témoins. rêts très-anciens qui l'ont ainfi jugé, en- Maitre Jean-Baptifte de Douay, écuyer~ tr'autres un rapporté par Joannes Galli , fleur de Tourvi!!es , avocat au confeil pro– où deux prêtres furent condamnés , l'un vincial d' Artpis, a dit, que venant de Paris à être pendu, & l'autre à être noyé, pour dans ledit carroffe, & paj[ant ledit jour vcn– homicide de guet-à-pens, fans avoir égard dredi dernier dans la grande rue dudit vi!– au renvoi qu'ils demanderent devant leur /age de Laingneville, vis-à-vis une maifarr. évêque. qu'on a dit être celle du commandeur dudit. L'on ponrroit encore ai outer que l' ac- fieu, ilentendit d'une fenêtre haute une voix cufé ayant joint à fon premier crime une qui crioit, arrête, ou je te tue; & à /'inj– rebellion qualifiée , & qui mérite puni- tant il entendit aujfi un coup de fujil qui fut tion, le privilege doit ceffer, & que la tiré far le cocher, lequel il vit, mettant la connoi1fance en appartient aux feuls ju- tête hors de la portiere , aujfi-tôt à has de ges royanx. fan cheval .. criant, je fuis mort & Jefus Telle en la difpofition précife de l'ar- Maria ; & le conjidérant, il apperfUt ledit rêt d'enrégiihement de l'édit du Roi cocher qui perdoù fan fang en grande ahon– Louis XIII. en I 610. fur les remontran- dance. Ce qui fit croire audit dépofant que ces du Clergé , par lequel la cour enré- ledit cocher allait mourir; & un peu après gifirant le quatrieme article, qui défend un des mejfieurs dudit carroffe dit à laper– :aux juges laïques d'entreprendre fur la fonne qui étoit à la fenêtre de ladite maifan. jurifdiél:ion eccléfiafiique, excepte préci- dudit commandeur , qui avoit encore ledit fément le cas de rebellion, dont le juge fujil tirant deux coups : vous voilà bien eccléfiaftique ne pourra connaître. content, monfieur, d'avoir tué cet ho1n- Nous ne vous expliquerons point ici me. A quoi ledit homme, qui étoit à ladite les raifons de ces exceptions : ces que[- fenêtre ,fit réponfe qu'il en tueroit encore hien tions, qui feroient importantes & curieu- cinquante, & qu'il avoit de quoi pour cela; fes , s'il s'agilfoit de les traiter, ne font & a entendu dire à plujieurs perfonnes dudit pas elfentielles pour le jugement de cette village, que ce particulier, qui avoit fait le caufe , qui n' eil déjà que trop étendue , coup, étoit le commandeur de Laingneville ~ & qui fe dé,ide par d'autres principes homme a.ffet âgé, à ce qu'il a pu reconnoi– encore plus certains. tre en le voyant à ladite fenêtre avec ledit A l'égard de ce que l'on a dit touchant fujil ; G' le dépofant ne peut penfer autre le droit des ambatfadeurs fur les per- chofe de cttte aéiion qu'un guet-:i-pens; a oui fonnes qu'jls amenent à leur fuite pour dire q,_ue du même coup, il y a eu un des che– Jes fervir pendant la réfidence momen- vaux dudit. carroffe, qui a rqu une hlejfure tanée & patfagere qu'ils font dans le dont il eft mort deux heures après. royaume : nous nous contenterons de Charles Buteux, commijfaire des vivres dire que cét exemple, tel qu'il peut être, a dit, qu'étant dans ledit carro.ffe d'Amiens: n·a aucune application à la caufe dont il· accompagné deplujieurs perfonnes, ledit çar~ F f f f f ij e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (04)

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=