Auteur : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 4 : Des ministres de l'Eglise qui sont réguliers

t54S quifontréguliers. T1T. IV. CrtAP. III. 1546 corps du Clergé ; quoiqu'à la vérité la ces qui les donnent ; puifque c'eH une faveur de leur profdlion & la grandeur aliénation d'un droit inaliénable, d'un de leurs fervices les ayent fait exempter droit qui les fait fouverains, & fans le- d'en partager les chlrges. quti ils celferoient de l'être. Ils ont une regle & des fb.tuts parti- En fecond lieu, il ne faut que lire ces culiers , faits par leurs fupérieurs, & con- ilatuts & ces privileges , pour connaître finnés par les Papes ; ils ont la même que ceux qui les ont faits, n'ont jamais jurifdiébon pour la correétion que tous eu intention de leur donner autant d'éren– les autres fupérieurs fur leurs reiigieux , due que leurs f ucceffeurs le veulent faire dans tout ce qui regarde l'obfervation de aujourd'hui. cette regle & les contraventions qui peu- Ils ne parlent que des différends en .. vent y être faites. ,.. . tre l~~ religieux , & non pas de ceux où Tel eil: leilatut du Grand-Mattre Phil- les la1ques font parties: dans ce cas ils bert de Nailhac, dont on a prétendu ti- n'ont point eux-mêmes cru les pouvoir rer de fi fortes induétions , & qui défend f ouihaire à leur jurifdiétion naturelle, & aux freres de l'ordre de tirer leurs freres les forcer d'en reconnaître une qui fans en jugement hors de la religion ; les rai- difficulté n'a pas le pouvoir de pronon– fons de ce réglement y font expliquées : cerfur de pareilles contefl:ations. l'éloignement que doivent avoir les reli- Ils 1' ont eux-mêmes fi bien reconnu ~ gieux pour les procès, 1' occupation con- qu'ils demanderent & obtinrent en r 364. tinuelle où ils doivent être pour la défen· des lettres de Charles V. pour commet– fe de la foi , dont ils feraient détournés tre leurs caufes au prévôt de Paris;& quel– par ces foins & par ces embarras, enfin l'o- ques étendues que f oient les exemptions béiffance qu'ils doivent conferver pour qu'ils ont obtenues depuis ce temps , ils leurs fupérieurs ; c'ell: fur ce fondement ne prétendent pas même les faire valoir> que l'on ordonne que ceux qui auront at- au moins à l'égard de leurs caufes civiles, tiré leurs freres en jugement devant le & ils plaident tous les jours devant les juge eccléfiafiique ou féculier, perdront officiers du Roi dans ces matieres. leurs privileges & l'adminifhation de Et fans examiner ici la forme de ces. leurs commanderies pour cinq années. privileges & le pouvoir de ceux qui le~ Mais premiérement , ne pourrait-on ont donnés, nous croyons que fi les che– pas dire que nous ne pouvons & que nous valiers de Malte les abandonnent eux– ne devons pas reconnaître l'autorité de mêmes dans la plus grande partie de ces réglemens dans des matieres qui in- leurs affaires, l'on y doit encore avoir téreffent le pouvoir de nos Rois, puif- bien moins d'égard dans les criminelles , qu'ils ne les ont pas autoriîés expreffé- où les conféquences feraient plus dan– ment à cet égard; & les bulles des Papes gereufes; & pour nous déterminer fur ce qui les confirment ont-elles pu fuppléer point par les principes les plus folides , à ce défaut & donner à ces ihturs la for- non feulement de notre jurifprudence , ce d'une loi univerfelle dans les états de mais par les loix fondamentaies de la tous les princes de la chrétienté? ont-ils royauté, nous croyons pouvoir dire après pu difpenfer les fujets de nos Rois des de- l'un des plus grands magiHrats qui nous voirs de leur naiffance & de leur foumif- ayentprécédé, que l'ordre de Malte étant fton, enfin dei' obéiffance qu'ils doivent véritablement un ordre religieux, il n'a 2voir pour les ordres de leur fouverain pas plus d'autorité dans ces matieri:s que légitime, & du reîpeél qu'ils font obli- les autres ïéguliers, qui n'ont pas même gés de rendre à fa juilice? d~rns Jeurs cloîtres une véritable jurifdic- C'eil: , Mellîeurs, ce que nous ne nous tion criminelle, mais une fimple cenCure, perfuaderons jamais; & dans le même une correélion & difcipline, qui ne peu– temps que nous reconnoiffons que la puif- vent connoître d'aucuns cas où il y a par– fance de nos Rois n'a d'autres bornes tie civile, qui n'ont point d'appariteurs que celle que leur piété , leur juHice & ni d'officiaux pour faire les procès cri– leur modération leur prefcrivent, nous minels par les voies prefcrites par les or– <>fons dire , fans blef1èr le reîpeét que donnances,, que l'on doit encore diHin– nous leur devons , qu'ils r:c peuvent au- guer entre les faits de régularité qui fe tarifer cte tels privil~ges' e~ que leur ap- commettent dans le cloitre' & qui doivent probation n'engage pas .1n&me les pdn-. être coHigés ÜLr le champ fans aucune e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (04)

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