Auteur : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 4 : Des ministres de l'Eglise qui sont réguliers
1543 Des Miniflres de l'Eg!ije 1544 a imprimé '· qu'elle a~rache_, pour _ain_fi des prince~ f upplé?t. à, leur d~faut; on dire, les fuJets du Ro19ufe111 de fa Juih- leur, renvoie a la vente l~ coupable en– ce pour les f oumettr~ a un aut~e fouve- gJ.ge dans le~ ordres fa_cres pour lui im– rain , & qu'e~ cas d_ appel ~u ;ugen~e~t pof~r des pernes canoniq~es; mais après d'un grand prieur, ils ferOJent obliges avoir rendu cet honneur a fon caraélere d'aller foutenir à Malte devant le Grand- & à b juftice eccléfiaftique, la jufl:ice fé– Maître le bien ou le mal jugé de cette culiere fatisfait de fa part à la vengeance fentence. publique. Nous croyons qu'il eft de notre de- Les Papes mêmes, dont le pouvoir & voir de vous repréfenter que Dieu a don- l'autorité font fi fort au-deffus de celle de né au Roi feul le droit de rendre la juili- tous les prélats en particulier, dans l'é– ce à fes fujets, que c'eil: en reconnoif- glife, n'ont pas de prétentions fembla– fance de cette juil:ice & de cette protec- bles à celles du Grand-Maître de l'\1alte tian qu'ils lui doivent de leur part tou- pour l'exercice de leur jurifdiétion dans te forte d'obéilfance & de fidélité ; & les caufes des fujets du Roi. aucune puiffance fur la terre ne peut dé- Ces Pontitês veulent bien qu'ils ne for– truire ce lien que Dieu a mis entre le Roi tent point du royaume pour leur de– & fes fujets. mander juil:ice, & ils nomment des ju- Au!li , quelque vénérable que f oit le ges pour connaître en leur nom des affû– caraélere des prêtres , quelque recom- res qui font portées devant eux. mandable que foit la profeffion des re- Contre toutes ces regles, les officiers ligieux , ils demeurent les uns & les au- de l'ordre de ~v1alte réclament aujour– tres foumis ~ la juilice du Roi pour les d'hui un frere fervant de leur ordœ, ac– cas privilégiés : & leur condition eH: en cufé d'homicide volontaire fur un grand cela prefque égale à celle de fes autres che;î1in; ils foutiennent qu'il ne peut re– fujets. connaître d'autre jurifdiétion que celle Ce n'eil: pas un droit nouveau parmi de fon grand prieur; & ils pd·tendront nous, ni qui foit particulier à ce royaume. dans la fuite , comme ils ont déjà fait en Les premiers Empereurs chrétiens ont d'autres occafions, que s'il y a appel du laiffé à leurs officiers par leurs conHitu- jugement qu'il rendra en premierc inf– tions la connoiffance des crimes graves tance , il doit être pourfuivi & jugé de- commis par des eccléfiail:iques. vant le feul Grand-Maître. Nous en voyons la preuve dans les Une prétention fi extraordinaire, fi loix de ThéodofÇ! , de Valens, d' Anaila- oppofée à nos mœurs , fi contraire aux fe , 8l dè Zenon. maximes fondamentales de J' état , de-· Que fi elles reçurent beaucoup d'at- vroit fans doute être appuyée fur des teintes dans la fuite; fi les Papes & les principes bien folides, fur des titres bien . évêques à leur exemple étendirent leur al.lthentiques, & fur une poffeffion bien pouvoir, fi le droit canonique prononce conH:ante, avant que l'on dût l'avancer. en plufieurs endroits des peines & des L'on rapporte auffi des bulles de p1u– cenfures contre les princes & les juges lieurs Papes, des privileges accordés par ciui y voudraient donner atteinte , enfin, nos Rois & des arrêts qui les ont confir– fi dans ces temps de foiblelfe & d'igno- més, à ce que l'on prétend, en plufieurs. rance il reiloit à peine des veitiges de occafions. l'ordre ancien, l'on a rét:ibli dans la fuite .f\Aais avant que d'entrer dans l'examen. la ju!lice & l'autorité de ces premieres de chacun dê ces titres en particulier , loix, l'églife y a conlemi, comme elle nous croyons que l'on nê fauroit s'ernpt– :avoit elle-même intérêt dê le faire, & les cher de faire quelques réflexions fur l'état fentimens ne font pius différens fur ces & for la quaiiré dés chevaliers de Maire. marieres. . Il faut convenir qu'ils ont été regardés. Les miniihes de l'égirfe, établis pour d:rns leur établi!fcrnent comme de véri– conîerver la paix entre les innocens , & tables religieux foumis de droit ;JUX év~ non pas pour répandr~ le fang des cou- q;:es en ceae qualité, & fi quelques pn– pables , ne pouvant prononcer des pei- vileges des Papes les en ont exe1:iptés , nes propo"rtionnées à des cri1:1es atroces en cela, il n'y a rien qui ne leur fo1r com– qui imére!Tent la fûreré publique, ont mun avec les autres ordres religieux , & ilien reconnu qu'il falloit que 1a jufiice ils n'ont jamajs prétendu fe féparer du e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (04)
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