Auteur : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 4 : Des ministres de l'Eglise qui sont réguliers

1077 qui. font réguliers T1T. 1. CHAP. VIII. 107S Si donc la fociété humaine produit cet les maifons de l'Oratoire où ils demeu– effet d'elle-même , & pJr le penchant rent. En un mot, on permet qu'éloisnés d'un amour mutuel & légitime , dont de leurs parens, ils ayent en main toute perfonne ne doit fe défendre ; la fociété leur fortune, pour ea difpofrr à ieur vo– chrétienne en fera-t-elle fc:ule exclure ? lonté ; mais du moins que cette volonté Les Prêtres de l'Oratoire ne font qu'un ait quelques bornes, & que s'ils font par- 1nême corps d :i.ns l' églife , mufti unum faitement libres dans leur condition , on corpus famus i:z Chri11o ; ainfi les membres les mette encore à couvert des fuggef– de ce corps font obligés de fe fervir in- tians & des mauvais artifices, p:u l'in– ceffamment les uns les autres, & les bor- capacité de pouvoir donner à leurs con· nes de la charité ne doivent pas être plus freres ; & comme quelqu~s uns d'entr·– étroites à leur églrd , que celles d'un eux ont des biens confidérables , qu,on amour frnfuel & terreftre. ne leur donne p::is la liberté de mettre On ne doit point non plus op~o{èr l'é- leur congrég::ition dans cette malheu– dit communement appellé de Château- reufe :ibondance qui peut enrichir, mais Brillant ; fa difpofition ne concerne ni qui n'eil capable que de corrompre la nommément ni en général les Prêtres pureté des mœurs, & débaucher l'efprit de l'Oratoire : il n'y eH: parlé que de· b de l'étude des fciences. f ucc~ffion & de h difpofition des reli- On répond que les Prêtres de l'Ora.. gieux à l'égard de leurs monaHeres ; & taire n'ont rien à craindre de tous ces la requête du fyndic <le Dauphiné , im- inconvéniens : le palfé peut répondre de primée au bas de l'édit, ne porte pour l'avenir. Il ne faut point à leur égard ces titre que ces paroles, de faccejfione reg;.t.- remedes extrêmes , que le motif d'une: larium. fainte pauvreté a introduits par reli- On demeure néanmoins d'accord, qu'il gion dJns les maifo::s des mendians, oi} fe trouve un arrêt dn parlement de Paris, que la fageffe humaiac a ordonnés pour rendu au profit de 1v1. le préfident de les· autres religieux p:tr une ra ifon poli– Blancménil, pour un don très-confidéra- tique. Les biens de cette congrégation ble à b maifon de l'Oratoire de Paris, ne font point fi grands que l'on en doive & que par cet arrêt on a jugé, que la apprehender l'excès : fes prËtres peu– congrégation de l'Oratoire était inca- vent dire avec l' Apôtre : l'lcminem üfi– pable des dons faits au préjudice des pe- mus , neminem circum-vcnimus. - res & meres : circonilance remarquable, D'ailleurs, leur communauté étant li– qui metl'intimée, fœurdu tefiateur, hors bre, comme elle l'efè entiérement, & ne l'efpece particuliere de cet arrêt. ten:rnt qu'à un lien de charité qui con- Mais quand cet arrêt ferait en général, tient les p:irriculiers dans cet efprit ; il il a été catfé par un. autre du confeil, faut néccffairement, ou que leur congré– le Roi y féant. Il eH raoporté par le com- gation fe diffipe , ou qu'elle perfévere mentateur de M. Lou~t, lettre C. nomb. dans fa pureté. Si elle perfévere, il n'y a 8. & dans les preuves des libertés de I'E- rien à craindre des gens de bien. Si elle glife Gallicane. Dans cet arrêt du con- fe détruit & fe difiipe par le relâchement, feil d'en-haut, trois chofes font à remar- il y a encore moins à craindre quand elle .quer. La premiere, que Sa Majefié prend ne fera plus. les maifons de l'Oratoire en fa particu- Les conféquences feraient bien plus liere protetèion. Secondement, il les dé- grandes pour cette congr{gation, fi les clare, en t:rnt que befoin ferait, capa- particuliers de cent maifoi1s qui font en bles de recevoir toutes fortes d'avanta- France , perdaient le droit de difpofer ges de quelque perfonne que ce foit. En •de leurs biens fuivant leurs befoins. Où troifieme lieu, il caffe l'arrêt du parle- en feroient la plûpart des communautés Rtent de Paris , & tous autres arrêts & qui ne fubfiHent que de quelq~1es dons jugemens contraires à fa volonté. de leurs confreres, à la gloire de l'éolife On oppofe les inconvéniens qui peu- & ;} l'utilité du public? Où ferait le r~pos vent arriver, fi les Prêtres de l'()ratoire de tous ces particuliers , fi après Jvoir ont la liberté de donner à leur congré- vieilli dans une commuruute de per– gation. ()n fouffre, dit-on, qu'ils fuc- fonnes de piété & de lettres, ils ùoient cedent comme le retre des féculiers ; réduits à cette fichcufe nécdlîté de ne qu'ils jouitfent de tous les revenus dans pouvoir faire leurs aumônes qu'à d~s ü~ .. Yyy ij e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (04)

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