Auteur : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 4 : Des ministres de l'Eglise qui sont réguliers

5 17 qui_(ont r(zuliers. tarifés, & tout cela fur une imagination, fur une µenfée, un caprice qui les a pris, qu'ils nefont pas véritablement religieux, & qu'il y a à rédire dans leur établiffe– ment. Car ce qu'il faut obferver à notre fu– jet, dl, que perfonne ne les trouble dans leur condition, le Roi les a autorifés par lettres patentes vérifiées en quatre parle– mens ; les évêques diocéfains, dans le dé– troit defquels ils font établis , ne révo– quentpas en doute leur condition; les peu– ples, les villes, les manans & h<lbitans , les maires & échevins ne les troublent point dansleur état; eux-mêmes fontdes difficultés, ils doutent de leur état , ils difent qu'ils ont fait une confultation de confcience à deux doéteurs de Paris & deux religieux ; & fur ce qu'ils ontexpofé ;l ces doél:eurs, queia procuration en ver– tu de laquelle le pere Vigier a agi en l'an– née 16 I f. était furannée ; qu'elle était générale & non fpé:iale; que l'on leur a réµondu qu'il y avoit obrèption dans leur bref , encore que tous ceux qui lors étaient dans l'ordre, ayent ratifié ce qui avoit été fait par le pere Vigier, qu'ils ayentfaitprofeflion volontaire, que deux perfonnes depuis ayent été r~çus dans cet ordre; néanmoins le pereVigier, qui feul a agi dans cette affaire, & quinze & feize de [es confreres vous difent hardiment, nefcimus wjus/piritûr fimus; & les autres ajoutent, labia noftra ,'z nohis font , qui.s nofter Dominus eft ? nous fommes maîtres de nos penfées & de nos aérions, nous pouvons révoquer ce que nous avons fait. L'on demeure bien d'accord que fi l'é– glife a voit improuvé une communauté re– ligieufe , qu'il y eût décret annullant, émané du S. Siege, ou des commiilàires apoil:oliques ; en ce cas la profeŒon ne fe~oit pas obligatoire, & la croyance pu– blique ne feroit pas capable de maintenir un vœu, qui feroit nul par défaut de puiffance & d'autorité, fuivantla difpofi– tion de la glofe fur le chapitre 20. de voto & voti redemptione ; parce que felon la penfée des canonifies, in fPiritua!ibus pr~­ valere debet veritas opinion.:. Ce que Ter– tullien a dit: imago verit11ti non ufquequa– que adt1.quatur, aliud eft fecundùm veritatern ejfe J aliud veritatem ipfam. rv1ais l'on pré- d J / • Ill ten qu une congregat10n ayant ete eta- blie & faite réguliere par l'autoritédel'é– glif~, introduite dans le royaume par per- miffion du Roi J par h f ouffrance & le T1r. I. CHAP. IV. r; I }! J ., r d ' ~ • 1• con1entemenr es eveques, qu e1!~ ne peut être détruite par un fimplc Ccrupule, par la fantaifie de dix ou douze particu– liers, par une confultation de quatre théologiens, &que ceux qui fe font for– mé cette difficulté dans leur efprit, n'ont pu ni dû fe faire juilice à eux-mêmes, fe difpenfer de leur autorité parriculiere, de l'obligation de leur condition, chaffer le provincial qu'ils ont élu , 1 ui refufer l'o– béi_ff~nce, & foutenir, qu'ils. ~e font ph:s religieux, avant que 1 autonte de l'éolife les ait déchargés ; qu'il eit honteux f des perfonnes de cet àge de douter d'.! leur état & de leur condition, & par le doute qu'ils fe donnent, mettre le fcr11pule dJ.nS l'efprit de deux cents perfonnes , & le trouble dans autant de familles, dubita– tio ifta cogùationem jignificat injuri.t II y a trente ans que 1' on devoit con– fulter & délibérer fur la validité des pro– curations , examiner les claufes des bul– les, être difficile dans les établiffemcns ; mais après un fi long temps qu'une affaire a été faite & exécutée dans le public, par le concours & l'autorité civile & ecclé– fiailique , confommée par la profeffion de plus de deux cents particuliers qui ont été promus aux ordres pour la phîpart fah titulo paupertatis; que ceux qui ont été les auteurs & fondateurs de l'ordre , les trompettes pour y appel!er & enga– ger les autres , qui les ont reçus au no– vici:it, & les ont admis à profeffion , qu'ils foiei1t les premiers à les dégouter de leur condition, & avouer que ce qu'ils ont fait n'eil pas valable, foli came!eonti datum eft de corio fuo !udere. Il n'en pas aif é de tromper Dieu & les hommes tout en– femble , d'impofer au public & aux par– ticuliers ; quelque confoltation que l'on rapporte, quelques avis de cafuiHes dont ils Ce muaiffent , c'efl piperie toute pure, le chemin à l'apofl::afie ou au libertinage : en tous cas l'effet de l'ambition & de la vanité de ceux qui veulent commander. Pour cela le provincial qui paroît ici, comme repréfentant l'intérêt entier de tout le corps , étant avoué de vingt mai– fons qui font dif perfées dans le royaume, demande juilice contre le pere Vigier & les autres anciens qui les ont nourris , élevés & inHitués dans une condition réguliere, & qui les abandonnent à pré– fent, les laifîant dans le îcrnpule & dans la plus grande angoiffe & amertume d'ef"– prit qui puiffe arriver à un homme de K k ij e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (04)

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