Auteur : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 4 : Des ministres de l'Eglise qui sont réguliers

quifontréguliers, T1T. l.CaAr>. lV. de laquelle il rapporte quelque preuve confidérable, apparente, vraifemblable , peut faire annuller un vœu folemnel de religion ; mais s'il ne fe rencontre & ne s'articule autre chofe qu'un refpeél: pater– nel, une révérence domeilique, le vifage d'un pere fâcheux à fes enfans , la dureté d'un traitement auilere , & que dans une conduite de cette qualité ,, un fils ait acquiefcé à l'inclination de fes parens , fuivi les mouvemens de leur volonté, qu'il foit entré dans un monailere , fait fon noviciat pend1nt une année& enfuire fa profeflion publique ; il en religieux' & à l' égo.rd de fes confreres, & à l' ég1rd de ·fes parens : c'en la penfée du d'1éteur Maymon en fon traité de vota. Si pater dixerit :fi fi!ius meus Nar_ir ; & que le fils n'apporte pas de contradiétion à la volont6 de fon pere' ce filence en un con– fentement tacite : Filius Nat_arenus eft. La raifon en eil rendue par Sénéque au livre fixieme des bienfaits, fi neceffe efl velte , ob h.oc quod nihi! lzaDet melius quodvelit, ipfefeipfam cogù. Quelque feinte ou dillimubtion qu'il articule, quelque crainte & réfiib.nce iméri~ure qu'il pré– tende avoir rc~ue , toutes fcs plaintes font les effets d'un cîprit bleffe , d'un courage abattu , d'une :ime abandonnée du fecours du ciel, qui cherche des excu– fes à fon apoihfie, & que dans un mé– contente:nent qu'il fouffre par foiblelfe ou par légéreté, dcfire autre chofe que ce qu'il eit, , & pour dire en un mot • c'eil vas vacuum , jèd fi– gnacum. Il a h marque, l'impreffion, le caraétere d'une condition honorable ; c'eH: fa faute s'il en a perdu les avanta– ges' s'il en vide des bénédiétions & des graces qu'il devrait avoir acquifes. Ap– pliquons ces diîcours généraux à l'hypo– thefe de cette caufe. L'intimé, gentilhomme Breton, fils aîné <l~ ~a maifon , ayant pere & mere, étu– d101t au college de la Fléche , où il avoit un précepteur particulier : il en entré dans la communauté des peres de la Doc– tri_ne Chréti_e~ne. E~ l'~nnée 163 5'· ily a fa1t fon nov1c1at orduu1re, & enfuite la profeffion, étant âgé de vingt années, il y a demeuré quatre ans & demi, paifible– ment & fans réclamer, jufqu'au mois de novembre 164.0. qu'étant en la ville de Narbonne if a proteité & réclamé cont!·e fon vœu; proteibtion qui ne porte au– C'4!1e expreffion particuli~re de vicknce Tome IV. exercée contre fa per!'onne , aucune cir– conHance particuliere. Le If. mai I 64 r. il a palfé contrat de mariage en la ville.c!.c Rennes. Son pere a obtenu deux arrêts, par lefquels défenfes lui font faites de contraéler mariage, lefquels arrêts ont été fignifiés à fa perfonne & à celle qu'il a époufée.. Au mois de novembre r642. il envoya en cour d-= Rome demander m1 refcrit, & auparavant qu'il l'ait reçu , qu'il ait été préfenté, examiné, entéri– né, il s'~il marié .dans u~ v~llage au pays Chartram au mois de fevner 1643. En mai 1644. il a obtenu un fecond refcrit pour être d.ifpenîé du laps de cinq ans. ' Cette procédure ne peut avoir de dé– fenfes, & comme elle eil deH:iruée de pu– deur, d'honnêteté & de bienféanre, elle doit être denituée de proteétion. Un ma– riage de cette qualité contraété par un fils de famille ' en un mariage clandeflin ; mais par un religieux, par un homme qui n'efl: pas difpenfé, qui eil: dans l'obliga– tion de fon vœu, qui eil polfédé par fon vœu, lequel commence p=tr l'exécution, quitte fon monaHere & fe marie fans au– torité publique , fans difpenfe, c'eit fa– crilege punilfable & de conféqu·~ncepour l'avenir. Que fi l'aél:ion de l'intimé efè odieufe, celle de fa femme efl imprudente pleine de légéreté , d'indifcrétion , pour ne pas dire pis. Car ou bien elle favoit l'état & la condition de celui qu'elle épou– f oit, & en ce cas elle en coupable d'un" ou– vrage de malédiél:ion , fi prudemment & fciemment elle a époufé un religieux pro– fès, qui réclamait contre fon vœu, mais duquel 1a difpenfe n'était pas entérinée ; ou bien l'a ignoré, & prétend être en bon– ne foi ; mais il eil difficile de rencontrer de la bonne foi dans une aétion de cette qualité , puifque l'arrêt du parlement de Bret:i.gne lui avoir été fignifié. Au fonds, non feulement il n'y a point de preuve de la force p.u Jui articulée ; mais même il n'y a aucun fait de violence qui ait été circoniL1ncié, ni par le premier & fecond bref, ni même qui ait été allé– gué dans l'audience & dar.s l'enquête, ou– tre les reproches qui ont été fournls con– tre les témoins, réfultans de leurs quali– tés : outre plus, les faits defquels ifs dé– pofent, ne font ni préfix J ni formels , ni ca~)ables de donner la moindre atteinté ·à· la vérité d'une profoffion. Quant à ce que l'on a die qu'il n'avoir point figr.t'.· l'aç·– te de fa profeilion , elle fe trouve écrite Kk e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (04)

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