Auteur : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 4 : Des ministres de l'Eglise qui sont réguliers

~ 35 . pe~ f!If iJ!re.r de f Eglifè -· , 4, ~ -~ pfus pure portion_ des laïques ' ainfi_ q~1e hum.hies de cceur J en .~ulh-bien ~omm~ les peres les nomme:it fou vent,,; mais ils le L1~n ~e Juda, que 1Agneau qm efface écoient la plus foumife aux éveques , & les peches ~u mo~de .. L~ grand S. Char– ils donnoient aux peuples ~·exemple du les Borrome~, qm do.1t etre le modele de refpelt & de l' obéiffance qm lem: eil: d~e. notre ~o!ldmte , avo1t 1;1ne d?u~eur qu_e · lis les regardoient comme des Seraphms nulles 1n1ures ne pouvo1ent a1gnr , & 11 brûlans de l'amour de Dieu, & éclairés en a donné des exemples admirables; mais de fes lumieres, à qui il appartenait par comme il étoit muet quand il s'agilfoit leur office de les purifier de leurs imper- de fes intérêts propres , fa bouche ton– feél:ions, de les illuminer par leurs con- noit, & il lançait des foudres, quand il noiffances , & de les perfeél:ionner par s'agiffoit de ceux de fa charge. Il a eu des leur fainteté : c' eil: pourquoi ils les con- rencontres fâcheufes, de la nature de cel– f ultoient comme des oracles vivans , ils les dont nous vous écrivons ; mais en y )es aimaient comme leurs peres, & ils gardant toujours la tranquillité d'efprit & lescraignoientcommeleursmaîtres. Alors la charité, il y a fait paraître la fermeté leur exemption étoit celle qui les déta- de fon cœur ; & pour parler le langage choit heureufement de l'amour des riche[- des Peres , il a toujours témoigné une fes, des honneurs, des plaifirs & de tout vigueur véritablement épifcopale contre ce qui eil: eil:imé & aimé dans -le fiecle. les réguliers, auffi- bien que contre les les enfans veulent fans doute marcher fur laïques, quand ils ont refufé de lui rendre les pas de leurs peres ; & le changement 1' obéilfance :l laquelle ils étaient obligés. <Je cette ancienne police arrivé par leurs Nous voulons & nous devons aimer les privileges , ne doit point les faire dégé- réguliers , & les confidérer comme des nérer de cette religieufe foumiffion, ni troupes favantes & zélées, que J. C. a les porter :l aucune aél:ion qui puiff~ faire données à fon églife pour la fervir; mais croire qu'ils veulent élever autel contre nous devons aimer davanuge la hiérar– autel, & troubler l'ordre divin de la hié- chie dont nous avons l'honneur d'être les rarchie. ·11aisquandilarrivequequelques- chefs. Nous devons confidérer que tous uns trompés par un zele imprudent , ou les ordres qui ont été & qui feront dans emportés de quelque intérêt, au lieu d'o- l'églife, font pour l'églife , & non pas béir aux paileurs légitimes, & de fuivre l'églife pour eux; qùe l'églife eil: un ciel, leur conduite dans le gouvernement des où de temps en temps la providence divine ~ines, dont eux feuls doivent répondre au les attache pour l'éclairer, mais qu'ils Fils de Dieu qui les a racheté , veulent en tombent par la révolution des fiecles , fe gouverner par leur propre efprit, & ne fait en s'éteignant tout-3-fait , foit en fe dépendre que d,eux-rnêmes , interprétant relâchànt de leur ancienne difcipline, & à mole!fe la condefcendance dont on a qu'il n'y a rien d'éternel que l'époufe de ufé vers eux, & en prenant occafion d'ê- J. C. qu'il a fiancée ên la terre, pour tre plus ha.rdis à entreprendre des chofes confommer fon mariage en l'éternité. Si nouvelles; en ces rencontres l'indulgence nous fommes unis en la confervation de n'efl pas un effet de la manruérude ecclé- fon autorité, comme nous le devons être :fiaHique , c'efi une 1 acheté & une prévl- pat l'intérêt commun de notre caraé1:ere, rication aux ordres de l'églife. Nous de- & par l'efprit épifcopal, qui eil: un efprit vons fans doute, non feulement patdon- d'unité, ou nous empêcherons les défor– ner à ceux qui nous offenfent, mais nous dres de fe former, ou nous y remédierons fommes obligés de les bénir, pour imiter aiîéinent, & retiendrons fans peine ceux le, Pafl:eur des P:tHeurs, qui n'a jatnais qui ne s'échappent fi hJrdiment, que rendu mllédiétion pour malédiél:ion, m:iis quand ils eîpérent de trouver des protec– qUi efl: mort pour ceux qui le crucifioient: ' teurs parmi leurs juges, & qu'ils croient auffi le devons~nous imiter en fon zele & que chaque évêque fe contentera de punir en ra· fainte colere' qua11d il entïa dans le les défobéilfances qui fe font _dans fon temple -& qu'il en chJ!fa ceux qui pu leur diocefe, fans fe mettre en peine de ce qui commerce, en déshonoraient la fain'teté. fe paffe chez fon confrere : fi même quel– la -fureur que l' écrimre attribue à Dieù, que fois ils ne conçoivent de plus inju– n'etl pa-s moins fainte & moins divine que rieufes efpérances d'impunité auprès de fa miféricorde ; & fon Fils qui veut qu'e quelques-uns , de la facilité delquels. _ils nous -appr:nions de lu_i j ·être· dou·x & abufeilt. Nous vous conjuron~ donc 1 .- ' ' - e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (04)

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=