Auteur : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 4 : Des ministres de l'Eglise qui sont réguliers

• ~ 9 qui. font réguliers. ra fait conduire' du confentement de demoifelle Jeanne d'Eiroux fa femme & fœur de fon pere, aux Urfulines d'Aix, où ne pouvant fubfitler fans une penfion, fuivant l'importance des droits qu'elle a donnés entrant en religion , & les forces de l'heritage de fon pere valant plus de vingt mille écus, fon frere la lui a refu– fée, quoique faifi de fa dot, requis .1 ce que fondit frere fût condamné à trois cents livres de penfion, & contraint pour cent cinquante livres par avance. · Après l'affignation donnée à la cour le Sr. d'Eiroux donna requête au Sr. évêque de Sitleron , repréfenta le chargement fait entre fes mains de la perfonne de fa f œur, au préjudice duquel étant dans la maifon de fa mere , elle s'en retira de nuit , déguifée , vêtue en mondaine , avec un habit moitié foie , moitié bine, des fouliers de couleur & le mafque , avec un jeune homme à cheval & un autre à pied, le tout à la fugeHion du Sr. de la Rochette & de la darne fa femme , à lui mal affeé1ionnés ; & demanda , qu'attendµ que l'évafion efl: un attentat, & que fa f œur ne peut aller à un autre diocefe & à un autre couvent, qu'elle fait remife & rétablie en fon pouvoir pour demeurer dans fa maifon , ou avec fa 1nere , ou en tel autre lieu convenable, pour y vivre, fait comme religieufe ou penfionnaire au prorata de fa dotation. Le vicaire général ayant fait ordon– nance qu'elle fe retirerait dans le dio– cefe fans délai fous les peines de droit, & qu'elle ferait ramenée par fan frere dans fa maifan ou celle de fa mere, fi mieux elle n'aimait être au monailere de la Vi– fttation de Forcalquier, jufqu'à ce qu'au– trement foit ordonné. Et l'exécution de cette ·ordonnance ayant été permife par monfieur le car– d.inal de Grirnaldy , archevêque d'Aix , q~i commit un prêtre pour ramener la– dtte ..religieufe au mon;;.Here de la Vifita– tion de Forcalquier & la retirer de celui cles Urfuiines d'Aix. A quoi ay:mt ùé fatisfait, le Sr. d'Ei– roux donn::t requête à la cour remontra l'évafion fufdite, & demand~ qu'atten– clu que fa fœur était remife au couvent de la Vifitation de Forc:i.lquier , elle ftÎ.t déboutée de fa requête qu'el!e :ivoit <lonnée à la cour , & néanmoins ordon– ner qu'elle ferait logée d~1ns un cou– vent proµonionn~ à fa dot; & en, cas de T1T. I. CHAP. 1. 30 récidive, informé , & à tout cas d,être ' . renvoyee en Jugement. La fœur d'Eiroux ayant donné fa con– traire requête & demandé d'être remife en liberté avant que de plaider, pour avoir été traduite par force , & fur ce les par- • / / I • ues ayant ete renvoyees en Jugement. L'on demanda ledit jour lundi I 9. fé– vrier 1674. en l'audience de la grand'- chambre , fi cette religieufe était bien fondée en fa requête tendance à être en liberté , par la rupture du monatlere, & avoir fon droit de légitime , & droits fucceffifs d'un fien frere, & d'une fœur, ou à tout événement la jouilfance des in– térêts de fefdits droits fa vie durant, de– meurant le capital à fon frere , & être tirée de la Vifitation, & fi l'intervention du fieur évêque , qui demandait le ren– voi de cette caufe, étoit légitime. L'on difoit pour le fieur d'Eiroux, que l'autorité de l'évêque avoit été enfrein– te par cette religieufe pour s'être tirée de la maifon de fon frere , où elle étoit en dépôt , pour aller en habit fécu lier & mondain à un monatlere d'un autre dio– cefe & d'un autre ordre. Que fuivant le droit il falloit la ré– tablir, comme tout fpolié le doit être , p:tr les arrêts mêmes de la cour obfer– vés dans mon recueil, tom. z. fol. 228. & ·ceux des autres compagnies fouverai– nes , étant certain que la religieufe ne peut quitter f on monaH:ere pour fe jet– ter à un autre d'un autre diocefe fans le congé de fon évêque, cap. Licet, extr. de regularih. cap. Poil tranflatum, extr. de renwuiat. Rebuff. de tranjlat. rnonac!r. num. 7. Même auparavant que de pouvoir être ouïe , cette religieufe doit prendre l'habit de -religieufe, & rérablir fa reli– ligion fpoliée, fuivant l'autorité de faint Léger , tom. I. cap. 78. num. 1 I. L'on difoit en outre que nobnofl::rnt ia rupture de ce monailere , & b fuppre~­ fion d'icelui , les vœux de cette rcl1- gieufe fubfifloient toujours , & qu'elle étoit non-recevable à reprendre fes droits qu'elle ::i.voit quittés. On ne peut pas diffimuler qu'a_utre– fois il n'ait été défendu de recevoir un plus grand nombre de religieufes que le couvent ne pouvait nou.-rir, 13-r que les mon:dleres ayant été ruinés pour en avoir reçu un trop gr: :i.nd nombre , les profeffions & les vœux des religieufes e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (04)

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