Auteur : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 4 : Des ministres de l'Eglise qui sont réguliers

3 17 Des Jlfinf/lres de !' Eglife ·31S ces mariag!s fouillés d'une infidélité tian folemnifatur i:er ing:effuin in religio– faite à Dieu; quoique d'un ~.ommm: con- nem, & per fafèeptzonem Jacrorum ordinum. fentement , ils avouent qu !ls f ub1iftent. Et partar.t , b petfonne qui voue dans C'efl pourquoi le concile de Ca~rhage une religion approuvée , en confidéra- 4. ne tient point pour nuls ces maria~e~, tion de l'ho'locaufie qu'elle préfente à mais il fe contente de mettre en pe111- Dieu de fon être & de toutes fes puiffan– tence , pour puuiti<;>n de leurs ~au tes & ces , en faveur de l'état certain & iné– pour tache d'in_fam1e, c~t!x. qu1 en, le~ branlable où elle s'eng:ige , en confé– contraélant, v10lent la fo1 donnee a quence de la confécration qu'elle reçoit Jefus-ChriH:. Il efl donc arrivé d~rns la au moyen des folemnités de fes vœux , fuite des temps quequel~ues évêques par- qui ont été inflitués par l'églife , elle riculiers, animés d'un faint zele, & rou- paffe dans l'ordre eccléfiaflique , & eil: èhés d'une juHe indignation contre ces entiérement féparée de la condition des mariage$ fcand:::leux , faits au préjudice laïques. Si ces excès font tolérés, fi ces des promeffcs faites à Dieu , ont établi entreprifes trouvent quelque fondement dans leurs diocefes le vœu de reli- & font quck,ue progrès, je ne vois rien gion , pour un empêchement au lien qui empêche que le juge laïque ne traite tle mari1ge, & cette conil:itution a été & ne décide les caufes qui regardent la reçue & confirmée au concile général condition des prêtres, les défaurs & les tenu à Rome fous Innocent II. en l'an vices de l'ordination, foit en la fubihnce M. c. xxx vin. de cette doél:rine du vœu du facrement, foit en h perfonne de ce– foJernnel de religion , de cette explica- Jui qui en eil Je miniil:re, qu'il ne pro– tion de fon effence, & de fa folemnité; nonce fur l'inil:irurion & la difpofition c'eH-à dire , de fes circonihnces exté- des évêques. En effet_, cette raifon gêné~ rieures & publiques. J'infere que le juge rale de la police & du bien de l'état; laïque qui entreprend dl! prononcer fur cette obligatic111 qui fe contraéte avec le Je vœu folemnel de religion , fait tout public & avec la famille ; cette conf:dé– cl'un coup deux p1aies mortelles à la ju- ration de !a loi civile offenfée, pi:uvent rifdiétion de l'églife : car non feulement ici avoir lieu & être rnifes en leur force; il connaît d'une matiere furnaturelle & il ne faut pas s'étonner de cette confê– puremerit fpirituelle, comme eil le vœu, quence, pource que comme ce qui paffe puifqu'il n'efl: autre chofe qu'une pro- les bornes qui lui font prefrrites , Celon mdfe faire à Dieu, de pratiquer la voie le dire d'un ancien , n'a plus de mefure, des confoils , tendante à plus haute per- & devient infini ; ainfi cette puilfance fe feé1ion , mais même il juge en la caufe portant au-delà de fon étendue raifon– <l.'une perfonne privilégiée, eccléfiaili- nable, devient exceffive, voir même in– que , confacrée à Dieu, qui ne peut être finie dans fes entreprifes. Mais pour di– traduite en ce cas à un tribunal féculier, mi nuer en quelque façon le fujet de vos pource que le vœu folemnel de religion plaintes , & pour fe décharger d'une par– confiirne un certain genre de vie, forme rie du reproche d'attenter au gouverne:.. un état fixe & immobile, caufe une obli- ment de l'églife, on avoue qu'on ne pré– gation indifpenfable, fous une certaine tend pas juger de la nullité du vœu,. c:lifcipline., & dans une certaine regle : mais fimplement de fa validité ; qu'il de forte aue felon faint Thomas en fa n'eil: pas au pouvoir du magiilrat fécu- 2. 2. qudfl·. 88. art. 7. le vœu de religion lier de Je déclarer nul, mais bien d'af– emporte une bénédiébon fpirituelle' en- firmer qu'il en valable ' & que fon obli– ferme une confécro.tion inférieure d'un gation efl en fa force : en un. mot, all'e degré feulement à celle qui fc fait en la quoiqu'ordinairement cette maxime foit réception des ordres facrts. Solemr.itas véritable, ejufdem eft pouflatis ligare & voti attenditur fccundùm a!iquid .(piritua!e Jolvere , qu'elle fouffre ici quelque excep- 9uod ad Deum pertineat , idcfl jecurza'ùm tian, s'y trouve défeél:t!eufe, & que ce aliquam henediè1ionem fpirituaLem ad con- ne [ont point deux effets nécelfairement ·fecrationem , qua. ex inftùutione opo.ftolo- réciproc,ues , ou appartcnans à la même ru.m adhibetur in projèj/ioile aru. regu/i. puiffance , lier & délier , ab_foudre & fecundo gradu pofl facri ordinis fafèeptio- condamner ; pource que le Juge peut nem , ut d.icit Dùmyfius 2. cap. de cœ!efti bien déclarer le vœu valable & valide– lzierardûa. Et en un autre endroit , VQ- ment 'ontraété- 7 mais non pas dire qu'il e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (04)

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