Auteur : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 4 : Des ministres de l'Eglise qui sont réguliers

19; qui font réguliers. Tir. 1. CHAP. II. l· le défaut a'u. noviciat ordonné par l' ég!ife .. re.>?dcnt les vœux nu!J : il refte a examiner d.-:ins !' ~fpece particuliere fi les religieux qui rù!ar.;cnt .fur ce fondement .. prouvent fajfi– fiunment ie difaut qu.ï!s oppofint. Deux quejtians de droit fe font préfl:uées qui regardent le troijieme & le quatrieme moj!en : il s'agi/foit dans la premiere Ji la crainte alléguée par les religieux pour le prù:.cipal tno)'etz de !eur demande en reftitution contre leurs vœux (à!emne!s .. ne leur avoit point la,~fé la lihe1:té requife pour la validité de leur ozgagemc;:t ; fi d.:;.•zs !a faconde .. Ji f' état de (ordre ou congrégation où ifs font entrés ,, & de La maifon rdigieufe ava la– quelle ils ont contratlé .. peut faire une nul– lité dan.s leur profe/fion,, & s'ils font rece– vables à propofer ces moyens. On ne doute pas que Ji la crainte qui a obligé le religieux qui réclame, defaire jès vœu-::, eft .capable d'ébranler les perfonnes qui or.t a'ai!~'e: .1.rs de la conftance & de la fermeté, eile ne lui a poi:1t lai1fé la liberté requijè pour la validité de cet engagement,, m:zis ù:s loix n'ont point donné de reg/es fixes pour décider quelle crainte peut faire cette ùnprejfion ; les juges fe déterminent dans !es cas pa;ticuiiers par l'âge , le fexe & les au– tres circonftances où étaient les perjônnes qui ont fait les vœux dont la validiû eft con– teftée, par lefqu.e!!es ont pc;;J.t juger de l'im– preffion plus ou moins forte, que la crainte, la violence ou autres eau.fis jèmhfables qu'on apporte pour moyens de nu!Lùéde leurs vœux, ont pu faire far elles. C eft une remarque de l'auteur de la glofe far le ch. cum dilec– tus 6. de iis qux vi metufve caufâ fiunt aux décréta/es , Covarru1Jias dans la deu– xieme partie de fan commentaire .. far le qua– trieme livre des décréta/es, chap. 3. § 4. n. 8. & 9. pag. 132. de L'édition de Lyon.en 1606. & après lui VaneJPen dans la deuxieme par– tie de fan traité ùuitu.lé jus ecclefiafticum univerfum, tit.13.c. 9. n.7. & 8. tome1. pag. 6 9 5. del' édition de Louvain en 170 o. prouvent par dijf érentes raifons que cette ohjèrvation eft judicieufe. C' eft une grande queftion entre les cano– niftes , Ji la crainte qu'on appelle révéren– tiel!e ,, peut être a.Ife'{ forte pour rendre nuls les vœuxfo!emnels de religion. Pontius ,,[a– vant religieux de l'ordre de S. Auguftin & profe./feur dans l'zmiverjité de Salamanque, prouve amplement dans le cinquieme & l'on– r_ieme chapitres du quatrieme livre de fan. traité de facramento matrimon,ii, §. 14. ç,. fui'Van.s , pag. 18 9. & ;u o. de L'édition. de Bruxelles en1627. que cette crainte peut é'tre une caufe pertinente de déc!arer nuls a'es vœuxfolemnels : il rapporte à ce fajet .. pag. 2ro. après Farinacius , une dùiflon de la Rote qui L'a ainfi jugé au mois de ft!irier IJ86. On cite Navarre & un grand r:ombre d'autres auteurs pour ce fentimcnt. P li.!Jieurs canoniftes ont fai,vi l'opinion contraire. Le concile de Trente & les conciles de France ne fe .font pas précifénzent expliqués far cette matiere , & nous n'avons point de préjugés des cours ecc!éftcfliqucs,, ni même des cours Jécu!ieres du royaume qui étahlif– .fent quel cfl l'z:..fage de l'Eg!ife de Fra.rzce. il efl vrai que rzous avons des exemples où. l > d I l I l • / / , f/ on a cc are que a crainte reverenue•• e pou.voit être faffifante pour décha,--ger des obligations de l'ordre de fous-diacre; if y .en a même auxquels des arrcts paroiffent avoir été favorahles; mais!'engagement des ;.:œux folemnels de religion 6• celui des ordres facré.s, ayant des faites très-dijffremes dans L'ég!ife & dans l'état, ou pourrait préten– dre ~u'on n'en juge paJ toujours dc!a même ma:uere. Plujieurs queflions fe font pré/entées par rapport à la validité des vœux fo!enuids qui regardent l'état de l'crdre, li des maifans religieufes avec le.fqu.e!/es ceux qui a't-•oient fait profejfion avaient contraét/. Queiqt!es religieux ont prétendu que le monaflere dont ils étaient profès ayant manqué, oufa pauvreté ayant obligé de le fapprirr..cr ,, ils étaient dùhargés de leurs vœu.x, & qu'iü pouvaient même prétendre dans leur famille les droits Jüccc:Jlifs qui leur aurcient appar– tenu s'ils n'avaient pas fait profeffion,, & que le contrat qu'ils avaient fait avec le monaftere ne fahfiftar..t plus après la fap– prejfion , leur engagement cejfoit auffi. La queftion a été jugée au parlement d'Aix Ü 19.février 167 4. contre lafœur d'Eirou>: .. religieufe Augujline du monajlere de For– calquier. L'arrêt eft rapporté ci-deffis, pag. :z7. & Juivantes : c'eft la vingt-cùzquieme piece du premier chapitre. On cite p!ujieurs arrêts femhlables da!ls le recueil de Boni– face ,, dont cet arrêt a été tiré. Une autre queftivn fut agitée au parle– ment de Paris au mois de mai I 7 4 f. fa– voir, Ji un ordre religieux établi de l'au– torité de N. S. P. le Pape , & par lettres patentes du Roi , reconnu tel par p!ufieurs évêques, & dans le puhlic, peut àre corztejlé par un religieux de!'ordre ,pour quelques for– malités omifes dans fan étah!iffement ,, & fi le difaut de ces formalités peut être oppofo T ij e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (04)

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