Auteur : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 4 : Des ministres de l'Eglise qui sont réguliers

17 ~ Des Minijlres de f Egllfe 17 ~ C·e que dit ravocat du religieux intimé, verfement: car en un tetnps ljon vouloit eft qu'il a été forcé par fa mere, & a ré- que ceux qui fe rendoient à la vie régu.J clamé d~s-lors de fon entrée au monaf- liere, futfenten âge parfait, autres à vingt.. tere, n'ayant pas encore atteint l'âge de cinq ans, autres à moindre. Aujourd'hui profeffion, & que le refcrit par lui împé- nou!I gardons la regle de l'ordonnance de tré eH conforme aux faints décrets & Blois, qui prefcrit feîz.e ans pour la pro• confliturions canoniques, & ainfi prétend feffion. Doncques l'intimé ayant patfé cet & fou rient qu'il n'y a point d'abus, parce âge lorfqu'il a fair la fienne, voyez s'il eft qu'il vient du jour de la crainte ceffan- recevable à proclamer la liberté après te ; & quant :l la cbufe qui porte qu'il avoir vécu au monafiere plus de fept ans, fera reçu à fuccéder ès biens paternels, &faitles aétesd'approbationde fonvœu,, maternels & autres échus ou' à échoir, tels qu'ils ont éte repréfentés à la cour. qu'elle efl: de la qualité de celles qu~ vi- Jugez dequelle importance il feroitence tiantur, .fed non vitiant. Or , pour juger royaume pour la religion catholique , & s'il y a abus ou non, ce que lui qui parle pour la regle de la profeffion réguliere, dé efiime devoir dire en ce fujet , eH quand recevoir les plaintes pareilles à celles que il ferait ::iinfi qu'à l'heure que l'intimé ell fait aujourd'hui l'intimé contre famere.II entré dans le monailere , il n'eût pas les efi bien certain que les peres & meres doi.. feize ans requis par J'ordonnance· du Roi vent penfer attentivement à ce qu'ils font f-Ienri III. faite aux états de Blois, pour quand ils mettent leurs enfans ès monaHe-: faire un moine ou religieux régulier, res : car ils doivent avoir confidération de voyez ce que l'on pourrait induire de ce l'infirmité des petits en fans, lefquels igno• fait : car il eU bien vrai que depuis l'ap- rent tout ce qu'ils voient, même pour la prob:ition de la vie monafiique & cano- profeffion de religion. Or un religieux , nique, autorifée p:ir les faints conciles, Comme difoitfort bien Salvien,prêtre Mar· ~ême pa; le. quatr~en~e _éc~ménique ~enu feillois en fon fecond livre, ad ecclejiam ca– a Chalcedome , etolt Jadis ordonne un thulicam dehet quidquidjè profejfus & agno– ccrtain temps p:ir les faints décrets, le- viffe communem il/am cum Deo 1-'Ùam. Et quel ils appelloient légitime , dedans le- quand on metles petits enfans en l'école ré– quel les moines ou réguliers de l'ordre, guliere des religieux, on les rend le plus rel qu'eU cdui des chanoines réguliers fouvent irréguliers & irréligieux, qui ne <le S. Auguftin, menant vie canonique daignent reconnaître ce qu'ils doivent; fi felon les regles monafriques gardées à S. que vous en voyez. plufieurs auxquels efl: Vitlor, foit par la propre volonté de appliqué ce que dit l'écritu!'e, noluit inte!– ceux qui fe rendaient à cette vie, foie ligere ut hene ageret, & delà avons vu un par obligation des peres & meres, ou au- grand nombre d'apofiats , & ce que nous trement , & cela même était obfervé en craignons del' avenir efi encore plus que ce la regle des premiers moines cœnobites que nous blâmons du patfé. Nous voyons vivans en commun ès pays orientaux: car ce qui meut quelques peres & meres, char– bien que S. Ba!ile, pere excellent des reli- gés d' enfans ,d'enmettre ès maifons de re– gieux canoniques entre fes regles qu'il a ligion réguliere , c'eft afin de s'en dé– nommées Ajèetica , en l'interrogatoire charger, & garder leurs biens pour les quinzieme, écrivant fur les paroles de autres freres & fœurs qu'ils tiennent au N. S. di fa nt, Laiffet venir ces petits enfans monde ; ils ne laitfent qu'une penfion aux à moi, fur la queilion depuis quel~âge il religieux ou religieufes ; ils leur font doit être permis aux 'enfans de faire leur ce que Salvien écrit au troifieme livre, ils V'œu de profeffion à Dieu, dit qu'à fon les réduifent en indigence: Namftlii qu.an .– :ivis tout temps, & celui même de la pre- tùm ad inhumanitatem parentum pertinet , miere enfance, efl propre pour la récep· egent, à quihus fic reliai font, ut egerent , ri on d'iceux en fans, ufant de ces mots*** certèetiamji cùm aut tenues aut ufafrulluarii qui eil le mot duquel a ufé l'évangéliHe relinquuntur, tamen tanto inferiores fratti– parlant de celui qui efl bien ordonné & hus relinquumur, ut etiamfi paupertate noTt plâcé au royaume de Dieu: toutefois il eft egeant, comparatione tamen egere videantur. rneilleur pour faire un bon & vrai reli- Ce faint perfonnage aioute enfuire ces pa– gieux, qu'il entre en un monaflere en âge roles, par lefquelles il repréfente le lan– de connoiffance, & fur ce par plufieurs gage de tels parens: Dicitis quid opu~ fit fiedes i la y~rité cet âge a été préfini di- rdigiojis ~quam accipere cum fratnbu.s e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (04)

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