Auteur : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 4 : Des ministres de l'Eglise qui sont réguliers

l.6 r qui. font réguliers. T1T. 1. CHA P. Il. 1.61. faite que pour diffiper les doutes & éclai- faire ~à I'inquifttion, tribunal d'un éta·– rer h religion des cardinaux de b con- blitfement moderne , où la jullice efl grégation des réguliers , on n'y fauroit arbitraire & de puïe politique, & où rien découvrir qui foît capable d'exci- il elt auffi aifé d'innocenter le coupa– ter le miniil:ere public ; néanmoins pour ble, que de con(bmner l'innocent. peu qu'on donne d'attention à pénétrer On prefcrit encore aux évêques de les motifs de cette conduite voilée du donner leur avis , & de l'envoyer avec f pécieux prétexte de ne pas ouvrir trop les informations fecretes à Rome, pour légérement la porte des cloîtres, on re- y juger les fujets dn Roi; cependant 1narquera facilement qu'elle renferme un nos loix les plus inviolables défendent piege finement dreffé, & un détour ingé- précifëment de traduire les Fr:rnçois nieux pour frayer des routes, & intro- hors de leur patrie , & veulent que le duire des maximes entiérernent oppofées Pape délegue des comrnitTaiL·ts en Fran– aux libertés de l'Eglife Gallicane. ce pour y examiner & décider les caufes Il eil: certain qu'en France nous ref- eccléfiafiiques. pelèons la pui!Tance du Pape, & que D'ailleurs, ces procédures fecretes de· nous le reconnoi!Tons comme le chef viennent illufoires , puifqu'on ne fau– vifible de 1'églife , & le pere commun roit y avoir aucun égard apr~s l'cxpé– des chrétiens; mais nous n'avons jamais dition du bref, & que pour parvenir à. reconnu le pouvoir ni la jurifdiétion des l'entérinement il faut les réitérer dàns les congrégations qui fè tiennent à Rome , formes prefcrites par le dernier concile & que le Pape peut établir fuivant qu'il écumé nique & par les ordonnances. le juge à propos. Les décrets de ces con- On peut ajouter que cette méthode grégations n'ont point été reçus ni au- extraordinaire expofe un Jeiigiet!X à tarifés dans le royaume , & toutes les être jugé trois fois pour le même fait, fois qu'on en a préfenté dans les affai- à fubir deux jugemens particuliers & res contentieufes , comme de nullité de clandeilins, & une fentence publique. vœux , de tranflation de religieux, & Le premier jugement particulier & clan– autres de cette nature, on n'a jamais deH:in e11 porté par l'évêsue fur les in– hefité un moment à l~s reietter &·à les formations fecretes qu'il fait lui feul. déclarer abufifs : Cauf à ceux qui les La congrégation des réguiiers en rend avoient obtenus à fe pq_urvoir dans les un fecond à Rome, après avoir vu ce– voies oràinaires en la chancellerie, où lui de l'évêque & ces mêmes informa-. les aétes font expédiés fous le nom du tions fecretes. Et la troifieme fentence, Pape , dont nous révérons la perfonne qui eil authentique, intervient fur les pro– comme le .centre où réfide l'autorité lé-:- cédures folemnelles , inihuites par l'évê-' gitime. L'application de ces principes qu~ & par le fupérieur du monailere ,. décide fouverainement que les refcrits commiffaires naturellement délégués émanés de la congrégation des n:gu- par le concile. Cette multiplicité & ce liers bleffent nos ufages auffi anciens mêlange de jugemens clandeHins & pu– que la monarchie, & qu'il n'eil p:i.s per- blics dans une même caufe, ne fau– mis au procureur général de diffimuler roient être confidérés que comme une une p~reille entreprife. efpece de monilre d:rns l'ordre judiciai- Ma1s fi ces refcrits font défeél:ueux , re des rn:uieres canoniques , & comme parce q~e la fource nous en eil étran- ut.1 moyen propre à multiplier les lon– gere & inconnue, & que l'affemblée où gueurs & ks frais inutiles. ils o?t ~té ~ormes n'a point de caraéte- Enfin , fi on laiffoir lès évêques, qui re, 1 ex~cut!on en eil: encore plus odku- tiennent leur dignité & les attributs de fe , pu1fqu elle renverfe les privileces leur caratl:ere immédiatement de JEsus– de la nation, & l'or_dre obfervé pendant CHRIST , dans la dépendance d'une plu~eurs ficcles & confirmé parla prag- congrégation qui n'a jamais. eté recon-' mat1que , par le concordat & par le nue, & qu! eiè. d'une inHitution pure-. concile de Trente. ment humaine & volontaire , ce ferait Ces refcrits ordonnent que les év~- leur impofer une fcrvitude ficlleufe avi~ ques procé(~eront à des informations lir leur rang , & violer leurs regl;s les fccretes , qui ont fans doute beaucoup plus fo!ides de h difcipline. de rapport à celles qu'on à coutume de Il n'efr pas difficile de dérn21er que R ij e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (04)

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=