Auteur : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 4 : Des ministres de l'Eglise qui sont réguliers

2.'089 aux premiers pafieurs un recours, qué ]a rareté des minitlres effentiels rend de jour en jour plus néceffaires. Après avoir ainfi fixé l'âge auquel il fera permis do– rén:ivant d' entreren religion, Nous avons porté nos vues fur les loix & les confri– tutions religieufes , dont la clarté , la précifion, & fur-tout l'autorifation, font 1i néceffaires pour tarir dans les cloîtres la fource des diffentions , y maintenir la paix & la régularité, & affurer à ceux qui les habitent, la proteétion des deux puiffances. Nous avons donc cru que le fecond objet de notre atterition , devoit être d'obliger les ordres religieux à fe- " f, I procurer eux-memes , con ormement au vœu de l'églife & en fuivant les formes canoniques , un corps de conil:imtions, qui fût à l'abri de toute incertitude & de toute ambiguïté ; & qui , joint aux mefures différentes que Nous avons pri– fes pour chaque efl1ece de monail:eres, pût ranimer dans tous h ferveur de leur infi-itution primitive. ~.lais ces premieres précautions ne feroient pas encore f uf~ .fifanres , fi , en fuivant la route tracée par les faints canons & les ordonnances du royaume, Nous ne faifions pas con– noître nos intentions fur le nombre de religieux qui doit être dans chaque mo– rtail:ere. Une trifte expérience a fair con– noître , dans tous les temps , que les 1neilleures vocations s'affoibliffent dans les communautés peu nombreufes; qu'il en prefque impollible d'y fou tenir l'ob– fervance de la rede & la décence du fer– vice divin , & d'y prévenir le relâche– ment des mœurs, fuite néceffaire de ce– lui de la difcipline ; c'ell: par cette raifon que les Papes, les infl-itureurs & les ré– formateurs des ordres religieux ont exi– gé , dans ditférens temps, qu'on ne fon– dât aucuns monafl:eres, fans y placer le nombre de religieux fuffifant pour vaquer à tous les devoirs de la vie cénobitique; c·efl- auOi par ce même principe que ce nombre de religieux fair toujours un ob– jet principal dans les loix des Rois nos prédéceffeurs , qui ont ordonné la ré– formation des monaHeres, & qu'en par– ticulier· 1e feu Roi notre très - honoré feigneur & bifayeul, informé qu'il y avoit des tribunaux dans fon royaume , où la conventualité étoit regardée comme im– prefcrîptible, jugea à propos., par fa déclaration du inois de mai mil fix cent 1090 q_uatre-vingt, de r~d~ire l'effet d'une ju– nfprudence trop generale aux abbayes & ~rieurés, où il y auroit des lieux réguliers/ &:"des revenus fuffifans pour y entretenir dix à douze religieux au moins. Si des loi~ fi falutaires n'ont pas produit tout l'effet qu'on pouvoir s'en promettre, il Nous a paru indifpenf::ible d'y ajouter roue ce qui pourroit en affurer l' exécu– ti_on, & de fix~r d'une maniere plus pré– c1fe, & relativement à l'înflitution de chaque mon;·Lf!ere , Je nombre de reli– gieux d_onc il_ doit être compofé ; ainfi _, fans exiger ngoureufemenr pour les mai– f ons réunies en congrég:."ttions le nom– bre de religieux porté par les 'Ioix d'un grand nombre de ces congrégations ,, nous nous fommes borné à celui qui nous a paru abfolument nécelfaire pour fatisfaire aux devoirs de la vie commune, à l'acquit des fondations , & à la célé– bration du fervice divin : Nous avons exigé un plus grand nombre de religieux dans les monafleres non unis en congré– gations , qui étant tout à la fois maifons de noviciat , d'étude & de réfidence, préfentent plus <l'emµlois & d'obfervan– ce à remplir; & en proportionnant ainfi aux befoins de chaque monafl-ere Je nom– bre de ceux qui doivent y réfider, Nous avons pris en même-temps les précau– tions les plus efficaces pour ne pas com– promettre les intérêts des ordres reli– gieux, ceux des vjlles & des diocefes, & les droits des fondateurs que nous voulons être inviolablement refpeétés; c' eil: par ces différens moyens , qu'en éloign::int des cloîtres l'imprudence, l'in– difcipline & le relâchement, nous nous acquitterons des devoirs que nous im– pofe la double qualité de rouverain tem– porel & de protelteur de l'églife , & qu'en rempliffanr ce que nous Jevons à. la religion & à nos fujets , nous don– nerons aux ordres religieux une nouvelle confithnce, & les rendrons plus que ja– mais refpettables aux yeux des peuples,– & utiles à I' églife & à 1' étàt. A CES cAUSES & autres à ce nous mouvantes, de l'avis de notre confeil & de notre cer– taine fcience, pleine puitfance & auto– rité royale, 1''1ous avons , par le prelent édit perpétuel & irrévocable , dit, fla tué & ordonné , difons, fl-atuons & ordon– nons , voulons & nous plaît ce qui fuit: ART. I. Auçun de nos fujetsne pourra, e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (04)

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