Auteur : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 4 : Des ministres de l'Eglise qui sont réguliers

i.0S1 qui. font réguliers. TrT. V. CaAP. I. l.08 .2. qu'elle pouvoit être abufive dans fon principe , mais qu'elle étoit autorifée par un long ufage , qu'elle s'était ré– pandue dans l'églife , & que l'on avoit depuis univerfellement reçu des reli– gieufes au-delà du nombre que les cou– vens pouvaient nourrir; qu'il étoit vrai que la loi détruifoit les dotes , mais que la coutume y avoir dérogé ; que la coutume regardait les mœurs , & que par conféquent nous devions vivre felon la coutume, qu'elle n'alloit pas à auto– tifer que l'on donnât de rargent pour les vœux , mais de même que dans le ma– riage on voulait qu'il y eût des biens pour affurer la nourriture des enfans , ainfi il était introduit que l'on établît les dotes , non pas précifément pour l'entrée en religion, mais pour la nourri– ture des religieu(es ; que cet ufage était encore confirmé par l'exemple des cha– noines , pour le titre defquels on ne pouvoit légitimement donner de l'ar– gent , mais bien pour la fubfiilance des nouveaux titulaires ; que le principe fur lequel il fallait établir un jugement cer– tain, était que comme la loi corrige la coutume, de même la coutume tolérée ou autorifée fufpencl l'exécution de la loi ; qu'ainfi il ferait fort hardi de dire qu'une pareille coutume ferait mau– vaife , que fi la. loi était diEtée par l'efprit de Dieu, la coutume s'intro– duiroit également par le même efprit; que la coutume feule avoit autorifé l'ufage de manger des viandes fuffo– quées , quoique la loi contraire fût écrite dans l'ancien & dans le nouveau teftament : ce qui avait fait dire autre– fois à l'évêque de Rocheil:er, qui fouf– frit le martyre en Angleterre fous le regne de Henri VJJl. en une occafion T"me IV. femblable, ifla confuetudo apud eum popu– lum nata efl qui Spiriw Dei regitur : que monfeigneur l'évêque d'Auxerre ayanc agité une pareille queflion en 1' affem.:. blée de 167f. elle avoit raifonné fur les mêmes principes qu'il venoit d'ex– pliquer ; qu'ain!i cette coutume fe trotr– •ant tolérée, éL"ant conforme à J'eîprit de faine Charles, & tous les jours au– rorifée par les Papes , il falloir fup~ plier le Roi d'interpréter fa déclara– tion , & fe fervir des mêmes termes de faint Ambroife à !'Empereur Théo– dofe , par lefquels il le fupplioit de ré– voquer une loi qu'il avoit faite, afin que d'un côté il ne manquât pas à l'o– béiffancequ'il lui devoit, & que de l'au– tre il ne tombât point dans les incon– véniens que cette loi apportait avec elle. Monfeigneur le préfident a ajouté ~ qu'en I 67 f. fur la priere de l' a!fembl~e , il parla au Roi de cette affaire, qui ne trouva pas à propos pour lors de révo– quer fa déclaration, mais que l'on pour– rait aujourd'hui en repréfenter à mef– fieurs · du confeil , les inconvéniens qui augmentaient tous les jours , & que fi on refufoit d'accorder au Clergé la ré– vocation entiere de cette déclaration > on pourroit au moins faire difl:inétion. des monaiteres riches & de ceux qui ne font pas fi bien fondés ; qu'il feroit peut-être plus aif é d'obtenir que lon fît défenfes aux premiers . de recevoir des novices au-delà du nombre qu'ils pourroient nourrir : m::iÎs qu' J. l'égard des derniers , on pourrait demander que· la qualité & la quantité des dotes fuf– fent remifes à la prudence de metfei– gneurs les évêques. Qqqqqq e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (04)

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