Auteur : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 4 : Des ministres de l'Eglise qui sont réguliers

205; Des Minifires de l'Egllfa 105~ d'abord par un & enfuice par tréo-ation des cardinaux d'affifler en ha- teté accorda la grace, bic<> f éculier fes pere & mere pauvres ; bref de la pénitencerie , cette permifiion du 16. janvier 1676. fut uu bref de la daterie. adreffée à l'official de monfieur l'évêque Ce fait ainfi pofé & jufiifié au pro- d'Amiens , diocéfain de l'impétrant. cès , peut-on dire qu'Adorne a été un Adorne partie de Home le 8. mars de religieux Auguilin apofiat & incapable la même année 1676. il revint en France, de tranfiation dans un autre ordre ? Car toujours avec fon habit régulier, qu'il pour ce qui touche la fentence de fon n'avoir point encore quitté : & fur ce provincial , par laquelle on prétend que les religieux de l'ordre de faint qu'il a été déclaré irrégulier pour dé– A u~tlilin le menacerent de lui faire des f ordres & mauvais comportemens, Ador– .obfl:Jc les , il en écrivit au général & à ne n'en a eu aucune connoiffance , ni l'exgénéral, qui lui firent réponfe qu'ils par une plainte, ni par procès-verbal, entendoient que le décret de fécularifa- ni par information , ni même par la fi– tion pour un temps tûc exécuté , leurs gnification de cette prétendue fentence réponfes font produites au procès. qu'on ne rapporte point; mais auand elle Enfui te fentence dl: intervenue le feroit véritable , elle feroit nulle, ayant 13. feptembre 1676. à l'officialité d'A- été rendue par un provincialJ que fon miens qui entérine le décret , met général avoit interdit. Adorne dans l' ét.lt de prêtre f éculier Elle efl encore contraire aux flatuts de pour foulager fes pauvres parens, & l'ordre. Le chapitre .z. defèntentiis, por· lui permet de vicarier. te , ante fententiam detur fratri locus de- ()r, en tout cela il n'y a rien qu'on hiu. defenjivnis ; contrà facientes graviter puiffe blamer >car d'oppofer que h con- puniantur, & fententia taliter data. , & gréguion des cardin:rnx , dite des ré- pœ;za contra hanc formam impojita > nu.lia guliers , n'a pas le pouvoir de féculari- jit iEfo faao. fer ; au contraire il etl: de notoriété pu- Dans le §. 3. il etl: parlé des formali– blique qu'elle eil: en polfeffion de ce pou- tés requifes pour condamner un abfent, voir; mais qu'en tout cns les impétrans à peine de nullité. Sententia Lata contra font à couvert des irrégularités dans le indefenfam nul/a. for intérieur; & qu'en-fin Adorne ayant Au furplus, quand Adorne a quicté paffé dans un autre ordre, fa profeffion pour un temps l'habit de S. P. uguflin, ce daP.s ce dernier ordre a purgé toutes n'a été qu'en vertu de fentence de l'of– fes irrégularités, s'il en avoit, que non, ficial d'Amiens qui l'a mis en état de encouru quelques-unes. prêtre féculier, pour fubvenir à fes pau- Ainfi fa fécularifation ne peut rece- vres parens, la caufe eil: canonique & voir d'atteinte. la i :iermur:i.tion légitime. Pour ce qui couche la feconde & troi- On oppofe que dom Adorne a encou- 1ieme queilion , de favoir fi Adorne ru l'excommunication & l'irrégularité , étoit obligé de retourner dans fon cloître pour avoir demeuré en état de prêtre apr~s la mort de fes pere mere , & fi f écu lier depuis le décès de fes pere & dans le bref de fa cranfhcion , on a dû mere arrivée en 1681. parce aue , dit-on , exprimer les circonilances de fa fécula- ces fortes de décrets , portent tou;ours rifation à peine de nullité; il faut obfer- cette condition tacite &· de droit, de re– ver que les pere & mere de François tourner dans l'ordre> la canfe ceffant. Adorne étant décéd~s , favoir le pere On répond à cette ob;eétion p3r deux en 1678. & la mere en 1681. les fupé- moyens, l'un de fait, l'autre de droit. rieurs de l'ordre des hermites de faine Quant au fait, dom François Adorne Augufiin , au lieu de le recevoir parmi efl: demeuré dans l'état féculier du con– eux, lui donnerent un confentement en fentement des fupérieurs de l'ordre de 1682. pour fa tranflation ; dans ce con- faint A uguftin ; & en '(8 ~._il s'eil: ~ait fente;nent ils font mention, qu'il avoit transférer dans l'ordre de fainr Benolt, quitté leur habit. pour lequel il avoit un bénévole. filors M. l'évêque d'Amiens> à I'of- A l'égard du moyen de droit ile~ ce~- fic1al duquel avoit été adreffé le décïet tain que les peines ne s'érendenr rar~1a1s de fécularifation , écrivit au Pape en fa- d'un cas ~ un autre, elles ne (e f~ppleent v.eur de la trJnflation d'Adorne : Sa Sain- point dans une fentencc qui L1 emporte e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (04)