Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 3

l :J ~ les laïcs qui ponCdoicnt les dixmcs alié– nées par f\1.:lrtcl, voulaient obliger les curés de les racheter : de dtcimis quas populus darcnon vult ,nifi ah eo rttlima11tur, 1:16 epifiupis proh.ihendum eft. parce qu'en ce temps-là la vente des dixmes inféodi·es était efli1née illicite & li1noniaque • à rai– f on de ce flU'elles procédoiei:ir d_e l'l:glifc; mais quoi qu'il en (oit, cela 1ufi1fie que les nobles dc:'.renoient les dixn1es curiales , pui(qu'ils voulaient contrJindrc lefdits curês de racheter lefditcs dix1ncs , & à faute de ce , refufoienr de p:irer le droit de neufmes & dixmcs impoft.: fur icelles. Er finalement au livre 6. chap. 19. il ell parlé des dixmes menues & don1eftiques, comme des agneaux, &c. En un 1not, l'ufurparion des dixmcsp:ir 11arrel el} fi contlJnrc , que tous les hif– toriens & les meilleurs ant!qu:iires font demeur~s d'accord de cetre vérité, com– me la chronique de Raoul le Noir, portant: Carolus cltricis dtcimas a6jlulit , ut milit1- busjliptndia procurartl ~ & adl1uc ex il/a injlitutiont plurcs ccc/eji.& dccimisprivantur. ]>aul Emile, parl.lnt de Charles ~·1:irrel : dtcimarurn facrarum jus mi/1"taribus viris attrihuit. Er Guaguin, en la vie dn même prince: dccimas • dit-il, q11' clcricis trdnt, non Jiffenticntihus cpifcopis , proccrihus dum Ôt//um advers'ùs clrrijlian.& rclition.is lrojlts gcrcrtnt , pcrcipicndas attrihuit. Flodoard,en parlanrdud.Charles Mar– tel: hic Carolus, dit-il, non fallim arch.ic – pifcopatum Rhcmcn.Jcm Mi!oni capitanco • fid cti1Jm alios epijCopatus lal"cis h.ominihus & comitihus dcdit; vcrÜmquodcontra ali11s Ch.rijli ccc/cfi11s pcrpttravic ma/um, qui en la prife des dixn1es aux curC:s, ju.fto judi– cio Dominus rc(udit in caput ejus. Pit hou ,aud. article LX XIV. des libertés .I.e l'Eglife G:i.lliclne, dit qu'on ne peur nier que les dix1nes inféodt:es n'arent pris leur origine d'un abus commencé fous Charles Martel. Et dans un vieux tragment de l'hifloire des maires du palais • tiré tr codicc Flo– riacerji. & donné au public par ledit Pi– thou, font ces mots : Carolus major res tttl~fia.rum propttr af/idu.itattm btllorum laïcis tradidit. _Ado_Vimne11fisen fa chroniaue ,dit que V1lcar1us , a.rcheveque de Vienne ne pouvant \loir & fouffrir cette În\'afion déplorable des biens d'églife par Martt:I,. s'alla cacher dans un 1nonanere: quon.iam 11idchat tcclcjiam fu.atn. indtctnttr kumi/iari , 'fUO ttmportfuriofo & infon.o conftlia Eranci rts facras ccclejiarum ad ufas fuos ,.ttorq11t– Ô1Jnt. Et aprls il ajoute, que les fieges de. \i'icnne& de L>•on denlcurerent plufieur<I années rans archevêque: f"rar.cis ;:icrileg~ EJ .-.ivar~ rts Jacras cccltfarum 061intnli6u:. Fulbert , 1 ivre r. chapitre 2 1• de fes anti– quités • cil de pareil fenti1nent de. l'ufur– pation des dixmcs par Jv;artel. I.;u f\ 'oulin 111l-1nc, le plus grand en– nemi Gu' il}' ait eu des dixn~cs eccléfialli– c:ues, au lieu citt~ par les déll=ndcurs, fur l'article cv. de la coutun1e de loirou, a été forcé Je reconno1tre aue les dixmes in(éodées vcnoient originairement tx con– tr;iifu & co111·, i;tiunt ru.ôtica, laquelle con– vcnrion ne po11,·oit s'entendre & fe réfé– rer, qu'en )J. difpofition c;u'en fit Char– les ~1artel, oui e11 une caufe toute publi– que, pour déf(:ndre le royaume & l'êgli– fe contre les Sarrafins & lnfideles,à quoi– on prétend que les eccléfiafiiGues con– fentirent; ce qui a fait dire à liuaguin, que la conceflion en fut faire aux laïcs , non diffenrie11tihus tpifco1is: & quelque in– terprétation GU'on \'cuille donr.er audit texte de du Moulin , pour en induire qu'il ait été de l'opinion de Coquille, & qu'il ait cru que les dix1nes inféodtes ne foicnt point forties de l'êglife, le con– traire fe peut jufiifier par le m~me du ?vloulin, qui fur ledit article XL v1. de Ja courun1e de ])aris, avoue que les dix– mes inféodées étant vendues ou données à l'églife' reprennent leur rre1niere na– ture ecclêfi;;.fiioue, & telle qu'elle éraie a\'ant le concife de Latran ; & ainfi n'ell: différent de l'avis commun , finon en ce qu'il vent couvrir la violence , & perfua– der que les cccléfialliques donnerent leur confentementà l'aliénation de i1arrel. Grimaudet, autre granlt enne1ni des dixmes eccléfiafiiques , livre 1. des dix– mes, chapitre 6. ~- 1 r-19. dit que J\.1arrel Ôta aux eccléJi:iCliciues les dix1ncs, & les. accorda aux gendl.rmcs , en quoi , dit– il , toutes les anciennes hilloi1·cs fran– çoires s"accordent. Duaren, li\'re 1. chap. 1. dcfacris eccft– ji.& minijlris ~ & Chopin en fa police ec– cléfiat~ique, livre 3. titre 4. font de mê– me avis. Probus, ;1u traité dcsré~ales, quenion !. nombre 3. Marca , en ron hifioire de Bearn, livre 1.18. & Guy Pape ,en fa <'llef– tion 188. tiennent que les laïcs pofièdent les dix1nes , cr tolcrantia pr•latorum , 6'– '" inftudaciont iis fana in Lo.ttranenfi con– ciiio i qu'ils n'ont (>oint d'autre inf~oda.~ http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-03] Corpus | Histoire de Provence

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