Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 3

,, D<s rnr<s & d<s Curis. Tir. Ill. CHA'- 1. 9S & du temps defquelsl'éc;lifc étant libre&: favoriféc de l'aurorité de Théodofe &:: ;:iu– trl!'i En1pcreurs chrétiens, entra en poî– fe:lio;1 dt:s dixn1es tout ouvt:rtement, ont par!é des dix1nes co1n~ne d'une ordo!1- n 1ncc légirin1e. :i.ulli-b1cn que le conc1le J.cuxien1edc Micon,rcnu en D.Lxxxv. fou.o; Chilperic , arricrc-fils de Clovis pre– mier Roi c-hrétien. F.rquand Ch::i.rlemagne & ceux qui l'ont (ui\'Î ont rccom1nd:tdé le paien1ent deo; Jixn1cs & des neufines, ce n'c.:toit que pour réi.:vn1Denfcr en c;u~loue façon la i"ouil:raélio11 qui avoit été f.1.irc aux ccclé- • :fi.1.lliqucs de leur revenu en 720. & pour le 111ontrcr, c'ell qu'on ne voit poinrqu'a– 'r'JOt led. cemps, ni que les predécellèurs Je rvlarrcl ayent été accufésd'avoir liifpo– fé des biens d'églife, ni qn'on fe foitplaint d'eux pour rJifon de ce, ni ciu'ils fe foient u1is en peine de faire donner fatisf~ét~on aux gens d'églifc::, en ordonnant q11'1ls tuf– fcntpJ\•és, ou de neufines, ou dedéci1nes. 11 s'enfuit qu'a\•ant ces trois princes, nul autre n'a}•Jnt été importuné p1r les ecclé– liall:iques pour le paie1nent & rc::lliturion de leurs dixmes, & la foull:rat'tion d'icel– les dont ils fc pl.tignoient , fulfent arri– vés du temps de ~1arrcl leur prédéceffc:ur jn1médiat. Et n'ell recevable 1·~,·afion des défen– deurs, qui difenc que Martel n'ÔtJ point ]es dixmes de l'églife, mais bien les fonlis & les domaines qu'il donna aux capitai– nes & gens de guerre, i la charge de les tenir i titre de précaire , & de leur en payer la neuvieme ou dixieme partie des fruits, nonas fJ dccitnfls, en :ittendant la ref– ticution des fonds: c:ir fi Martel a bien eu la hardicrfcde prendre les fonds, il n'aura pas fait fcrupule de prendre les dixmcs , qui étaient quelque chofe de moins. Le de1nandeurncveut pas nier la prifc de quelques fonds par Martel ; 1nais con1- me en 710. l'églife éroit encore fort pau– vre, attendu qu'elle avoit été dépouillée de tous fes fonds par Julien l'apollar, qui difoit le faire à ricre de grace , ut chriflia– ni p11.up ~rts [alti, citiù.s rcgnu11r ca:lorurn in– lrartnt ; ·& que peu aprts elle a\'oit été par !es édits de Valentinian , Valens & Gratian déclarée incapable Je tous legs & hérédités, dont re plaine S. Jérôme 3. N~potian , & qu'ainfi elle n'avoit pas eu Je loifir d'amafrer de grands fonds, pen– dant les deux cents ans quis'éraient écoulés depuis la profeffion du chrifiianifme faite par Clovis jurqualors, & que fi Mane! Tome III. n'cLÎt fair contribuer à la guerre QUe les ecclélialliques po!T~dans fonds, le fecours n'eût pas été confidérable en co1nparaifon de la contribution fur les dixmes , qui étoirun fublide univcrfcl, & pris fur tous & un chacun les gensd'églilè, &p:ir tous les diocefes & paroilfes du rovaume; & il ne f.111c pas doincr que leS eccléfi.1.fii– qucs,quî n·avaient lors que peu lie for.ds, furent contraints ll~ contribuer de leurs tiix1nes , eu quoi lors confinaient tous leurs grands biens. Et 11'}' a point d'apparence d'appliquer les ncufincs & <lix1nes mentionnées audit capitulaire , aux fruits des feuls héritages & terres en\'ahies fur les cccléfiafiiqucs, puifqu'cllcs peuvent s'appliquer aufli-bien à la ncuvicn1e & dixieine partie des dix- 1nes, dont ils auroientété fpoliés, co1n1nc: à la dixie1ne partie des fruits d;:fd. fonds. Cc qui fe proU\'e par le rern1c de rts tcclcfi'-, donc ufcnt les capitulaires de Charlemagne, li\•rc J. article c. LXIII. qui portent que les laïques ,qui ccc!cfiarum bt:ncficifl h11bcr.t, d11hunt non11m li decima1n proprio prtslrytero ecclefi~ cujus rcsfant, le– quel mot de rts ell général, & co1npren<l :iuffi-bien les dix1nes,que les fonds; mais co1nme le n1ot prtsbyrcro li!lnifie le curé, & qu'en ce ten1ps-là de l'églife prefque nailfante , les curés n'avaient encore prefque aucun fonds d'héritage , & ne poCfédoienr que leurs dixmes, il efl: fort apparent que la portion des fruits qui fc payoit au curé , ne fe devoir entendre 'principalement que· d'une portion de la Jixme , dont le total avoit été pris au curé & donné au feigneur laïque; c'é– toit la dixme de la dixnle, de IJ nature de celle qu·il efl: dit que les lé\•ites levoient fur la dixmc, pour la donner au grand I>ontifc, au chap. 1S. des nombres. L·article xx1. des capitulaires de Louis le Débonn:iire y efi encore plus exprès , parce qu'il ordonne que le ncuf1ne & dix– me fe parera dt omni conlahor11to. & de vinr1 fJ /a:no, 6• dt:nutrimintanimalium; le mot Jcon1ni, ne pouvant fe refireindre i quel– que petit fonds ti'hériragc , pris aux gens d'êglife, le 1nor de nutri"1ine, ne fe peut r:tpporrcr au fonds, mais aux menues dix- 1ncs d'agneaux, dont les laïcs joui!Toient; lors, aulli·bi~n que~es grolîes, & dcfqucl– lcs menues d1xmes ils ne pou\'oient jouir que comme fubrogés aux dixmes des cu– rés, auxquels feuls appartiennent les nou– velles dixmes , perfonne n'arant jamais dit que ces fiefs de di11ne laique pr~ten­ G http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-03] Corpus | Histoire de Provence

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