Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 3

89 Des curu f.· au Cur/s. T1T. III. CttAP. I. ,o véniens&impoffibilités alléguées,qui con- ces populaires: que d'ailledrs il r1ut bien fillent en trois objeltions,par Ier quelles , que cette opinion commune de dixmcs dit-on, le fait d'ufurpation de J\1arccl eft ôtées en 710. & les cricries des gens d'é– dérruic. glife, ayent eu quelque fondement, puif- L:i prcmicre cil, que les hilloriens les qu'il en a éce traité dans les conciles af– plus proches d1.• re1n11s de 1\1artel,co1nn:i.e fcn1blés, & qu'on y a cherché des remedes Ay 1nonius, l{eg1no, l· lodoard, Adon & S1- pour faire ce[er les plaintes. Que fi ~1ar­ sibert. n'ont point parlé de cette ufurpa- tel a donné les évêchés & fonds d'hérira– rionde dixmcsen7z.o. laquelle, fi elle eût ges d'églife :l des laïcs, com1ne les dé– écé véritable, n'aurait point été par eux fendeurs en demeurent d'accord, c'ell: un omife , non plus que la révélation faite :l grand ache1ninement pour croire qu'il S. Eucher évêGue d'()rléans, que Baro- leur :l bien pu donner les dixmes,que qui . 1ûus & Sirmond difent être une nar- a fait le plus, a pu faire le moins, & qui ration fabuleufe. a donnC:: le titre des archevêchés :l des ca.• La dcuxieme, qu'il réfulre des c1ritu- piraines, leur a bien pu donner les dixmes ]aires de Charlemagne, que lvlarre n'a- des curés; que de ne donner aux dix1nes voit ôté aux eccléfialliqucs que les fonds ::iutre origine plus ancienne,que les capi– & héritages, pour les bailler aux laïcs; & tula ires de ChJrlemagne,fous prérexce de que pour faire celfer leurs crieries, Char- la conceffion,nondrum & decim1.1rum ; c'é– lemagne leur permit de lever fur les fruirs toir dé1nentir S. Jérô1ne, S. Ambroife & provcnans de leurs héritages, nanas & de- S. Augull:in, qui ont parlé de ces dixmes cimas, qui cil: ce dit-on , la vérir<1ble ori- eccléfiaJliques 400. ans av<1nt le ten1ps de gine des dixmes eccléfialliques. Charle1nagne, lequel a lui-mê1ne reconnll La troifieme, que fi cette ufurpation les dixn1eseccléfia1liques, établies & payJ· avoir écé ainfi faire par Martel , les gens bics univerfellement à tous les gens d'é– d'églife auraient crié & rempêré, & ne fe glife,au livre 8. defdirs capitulaires,chap. feraient point tenus dans le filence pen- 89. & parconféquentlesdix1nes mention· dant quatre cents ans,leurpre1niereplain- nées dans lt'(dirs CJpitulaires, ne peuvent te n'ayant été raite qu'au concile de La- p;is être re ·eintes & entendues des dix– tran, tenu en l'an 1179. 1nes, à preu~.re feulement fur les fonds J>our à quoi Catisfaire, fourient le de- particuliers, dont aucunes églifesavoient mandeur, que quand il feroicvrai, comme été fpohées par Marcel. non,queleshiftoriensdutemps n'auroient Er quant a ce prétendu lilence de400. pointparléde l'ururpation de Martel,il ne ans, il n'y a rien de fi peu véritable,&: s'enfuivroitpaspourcelaqu'ellefûtfauffe, qui foit fi contraire à l'hiftoire, tilnt pro– yayanteudes chofes beaucoup plus impor- fane , que des conciles, par laquelle il fe tantes omifes dans l'hiltoire,quin'ontpas jufiifieque les eccléJiafliques ontreclamé Jailfé de paffer pour véritables deux ou de temps en temps , & infillé contre les trois cents ans après, 1'01niffionen ayant dérempceurs de leurs dix1ncs, qui en un pu êtrefaite,ou par mégarde, ou :l efc1enc, argumentindubirable de la fpoliation qui parce que c'étaient chofes qui bleJfoient leur en avoir été faire. ou l'intérêt, ou la réputation des princes , Et comn1e cette maciere en purement & que les hilloriens n'ont ofé mettre par hillorique,& dépend de la fuire des ren1ps, écrit, comme l'aétion de Marcel i:roit de qui n'a pas été iufqu'ici bien examinée par cetcequalité. Mai-; Je demandeur prérend ceux qui onr défendu la caufc des curés, que cette ufurpation n'a point écé omi(c , le demandeur prétend riue pour\•11 qu'on & paffée fous Jilence, puifqu'elle a été fe veuille donner la patience, & prendre rem:irquée pa Flodoard, J>aul E1nyle, & la peine de fe11illercrexa€ten1enr les liv~cs, Guaguin, & plufieurs autres, il veut bien ce que perfonne jufqu'ici '!'~ voul~ fa~re, abandonner la révélation de S. Eucher , chacun s"en étant r:i_pp~rte a_ celui qui le comme inutile,& laquelle,quand bien elle premier en a fair I'ob1etl1011, 11 fe trouvera ne ferait pas confiante, n'empêcheroirpas que tous les hifloriens prefque, & les con– la viériré de l'ufurpation attefléc par ces ci les ont parlé de ce dont on les accufe de trois vieux hilloriens, & non dén1Ce par n'avoir fair aucune 1nention. Baronius&Sirmond: & bien fouvent pour La preuve que le rle1nandc11r en rap– forcifler des vérités, l'hiftoire J employé porte, ell rirée, premiéremet1c des com– des<i<<onlbn<es fiivoles, Il< des <roy•n· piliteun 41: M•gdebouig, en li huitie, http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-03] Corpus | Histoire de Provence

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