Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 3

87 Du cures & iles CurJs. Ti~. Ill. CHAP. I. VU. viv.anten 1073.de Pafch:i.l II. en 1100. d'innocent Il. en 1130. d'Eugcne III. en 11 4 r. d'Alexandre III. en 1179. & d'Inno· cenrlll. en 1198. ont tous reclan:iécon1re Ja Jaifation & rétention defd. d1x1nes. Les trois derniercs opinions convien– nent en ce qu'elles font d'accord, que les dixmes inféodées ont été prifes des mains des gens d'églifc,& ainfi également avan- 1ageufes au détCndcur ; avec cette ditfé– rence,que les cinq & fix n'ont ch:icun pour ]eur appui qu'un fetlateur ou deux , & ceux des derniers fiecles, au lieu que la quatrieme , qui attribue à Charles Mar– tel cette foullraétion de dixme ercléfiaf– rique , a le confcnrement uni\'erfel de r:ous les hilloriens anciens & des conciles. Mais pour reconnoitre & établir lavé– rité, il faut demeurer d'accord que tou– tes ces trois dernieres opinions ont quel– que choîe de vrai ; les auteurs modernes qui les onr voulu établir, ont eu tore de ce qu'ils ont cru que l'aliénation de ces déci1ncs cccléfialliques avoit été faite en un îeul coup, en un (cul temps, &par une feule de ces preuves : ce qui les a trom– pés, en que chacun d'eux avoicluquel– ques hilloriens, qui rapportoienc ces alié– nations faites 3. l'un de ces trois re1nps, à faute d'avoir ramaCfé routes les hilloires enîemble i ils fe fontperfuadés que ce qui avoir été fait en l'un de ces temps, il n'était rien pal'fé de pareil en d'autres; au lieu queramaCfanr routes les hilloires, ce qui réîulte de la lell:ure d'icelles ell, qu'il ya eu des aliénations de ces dixmcs, &en 720. pour la guerre des Sarrafins, & 1097. & 1 •ï9· pour les croiîades & voyages d'autre-mer; & non feulement il y en aeu en ces trois occafions, mais il f:ut demeu– rer d'accord qu'il y e11 a encore cude fai– tes en d'antres temps , & quelques ecclé– :fiaRiques 1nême induits , les uns par le mauvais exemple de Martel,& les autres par des mouve1nens 11'a,•arice , avoienr volontairement aliéné leur dixmes en fa– veur des laies: car I~ulbert, évêque de Chartres, qui vivoir en 987. d:ins l'épître r8. qu'il écrivit à l'évêque de l)aris ~ re– marque que l'évêque préJécelîeur de ce– lui auquel il l·crivoir,./acri/eg& ttm(rita1e altaria /a"icis in berrtficiu1n dtdtrat & dans l'épitre ;4· qu'il écrivit au Cl~rgé de Paris, il bl3me &: déclare excommun'ié un nommé l i!i 1rdus,archidiacre lie l)aris, fi.Ili decimas & obi1Jtiones a/tarilltn facuiari miiiti' tr"dider"'· Grégoire VD. Pape,qui vivoit en 1oSo. fair pareille plainte contre quelques évê– ques,qui au lieu de laiCfer les dixmes aux cu– rés, cas /a"icil/ilius ptr/Unis mi/i1um coefcrt.– bant ,dans lc canonpcrvtrrit,cauf1J16. qu. 7. Et fur le même modele dans Ar""UI de Luhec,livre J .chapitre 18. Frédéric J. pro– mu à l'Empire l'an 11f2. qui 3\'0Ît îouifert pareilles aliénations,parlant en faveur des dixmes inféodées, conrre les crieries des eccléfi:illiqucs :ftimus,dit-il,dccimasà Deo factrdotibus primi1ùs dcpulatas,fed cùm tt.m– pore chrifliarri1a1is ab advtrfariis irrfiflaren- 1urt!cltft,,tiljiitm dtcimaspr.t.pott.ntt.s & no– biles viri ab tccltjiis in btncficio flabili acct.– pt.runt •Ill ipfi defarrforts tccltjiarumfitrtnt• qu.t.per fi ohtintrt non va/ertn1. Ec Rigordus rapporte une ordonnance de Philippes-Augntle de 1417. en faveur de la croiîade, qui donne la dixme îur les terres 1n~rne des laïcs qui ne fe feraient pas croifés,aux îeigneursqui ne fe croifc– roient: & comme l'aliénation de ces dix– mes faite en 710. fut la premiere& la prin– cipale , & qui a îervi de: fondement & d'exemple à tous les autres, ç'a l'.técelle– là qui a fait qu'on a imputé à 1'.-·larrcl,com– me chef & premier inventeur, tour le dé– fordre qui a îuivi; mais il ell indifférent que l'aliénation ait été entiérement faite en 720. ou partie en 710. & partie depuis, pourvu qu'il confie que ces dixmes alié– nées ayent écé eccléfialliques ,& cela f uffit pour établir la contribution fub1idiaire aux portions congrues. Et fi ceux qui jufques ici fe font mêlés de défendre la cauîe des curés , ne s' é– toienr point opiniâtrés à foutenir que tout ce qu'il y :ivoit eu d'aliéné de dixmes ec– cléfialliques; avoir été fait en 710. mais demeurés d'accord que Jefd. aliénations avoient été faites à divers temps, depuis le feptieme jufqu'au douzieme fiecle , ils auroient fort abrég~ & ôté la mJ.tiere de cette grande diîpure de l'aliC:nation de Martel, de la dénégation de laC1uelle Jes détempreurs des dixmes inféodées ont fait leur effort ; & la cauîe des curés ne s'en îeroit pas trouvée plus foible, étant indifférent en quel temps les ésliîcs ayent été d~pouillées; & néanmoins pour1non· trerque quand les curés, pour faire con.. tribuer les dix1nes inféodées à leurs por– tions congrues, feraient obligés de prou· ver-l'ufurpa.tion lies dix1nes par Martel ; ils ne manqueroienr pas de preuves & de 1éponfcs fort pertinentes à tous les incon- http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-03] Corpus | Histoire de Provence

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