Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 3

s1 Des cures & <les Curés. T1T. III. CHAr. I. 86 Philippes 1. en 1097. entreprirent le ~re­ mier voyage d' outre-mer, & la prem1ere croifadc pour le recouvrement de la T cr· JC Sainte & auxquels ces dixmes furent donnC:es Pcnd1nc leur vie, & que leurs enfans &: héritiers ne voulurent rendre, comme c'ell lc fenti1nent de l)alquicr, li– vre rroifie1ne de Ces recherches,chap. 41. La Jixie1ne, qu'elles furent bai lices en J 179. par i>hi lippes-.\ugulle,ayeul de f ai nt Louis, aux capitaines qui l'avaient fervi en de longues guerres, & qu'il voulut ré– co1npenfer aux dépens des gens d'églilc, co1n1ne le croit du Luc en fes arr~ts. Qu :i.nt aux trois premieres opinions el– les n'ont pas feule1nent de vraifemblan– ce. La prcmiere, parce que chel. tous les Fendifies, le mot de décime ell inconnu, & ne fut jamais une prefiation féodJ!e. La deuxieme,parcequ'il n'y a pointJ'au· teur,quidirc que les ro1nains ayentjamais levé le droit Je dixme Cur les Gaules; les commentaires de CéCar , ni les livres Je droit qui vont prefque juCqu'au fixicme Jiecle,n'en parlent point; nul hillorien n'a dit que les François apr~s leur conquête des Gaules ayent levé ledit droit de dix– mes: & ainli les prétendus 6efsdesdixmes d'auparavant Charles Marcel font des cho– (cs inventées à plaifir, dont ils n'ont fJit aucune mention dans l'hilloire, &que les auteurs modernes ne peuvent pas allé– guer, puiCque ceux des quatorze fiecles précédens n'en ont point parlé. Qu'à préfent même les prote[teurs des di:r:mes inféodées demeurent d'accord , que ces dixmes n'ont commencé d'être fief, que de_puis le concile de Latrah , comme dit Guy Pape en fa qu. 288. PaCquier au lieu fus-mentionné, ajoute que le nom de dixmes inféodées fut in– connu fous la feconde lignée des Rois, & que l'on fut encore cent ans depuis lave– nue de Capet fans les connoître. Le fieur Louet i la lettre O. nombre foixante, dit qu'auparavant la Philippi– ne, qui cil de l'an 1 ~OJ. ou avant Inno– cent III. qui n'ell venu qu'en l'an 1100. il ne fe trouvera point que l'on ait ufédu mot de dixme inféodée. Et les laïcs n'entreprirent de les bap– tiCer de ce nom, qu'après que le flape eut accordé à Philippes le Bel, que le con– cile de Latran n auroit lieu en France pour la reverfion des dixmes à l'églife; que de ce moment les noblesréfolurentdeles appel– Ier inféodées, a6n de montrer que d~for- maisc'étoientli.efs& chorcpurc tcniporel· le; & afin de faire préjuger d'avantage la quJlité dechofe pure don1aniale, dès-lors on com1nença à bailler par aYeu 1erdites dix1nes. Et ilell: fi vrai que toute \J m:itierc des dix mes infl:oJées, n'ell qu'une nouveJ1né & ufurparion qui s'cfi faire petit-.l-Fctit fur les eccléfi.1!1iques , que le pro:;r~s qui s'y ell fait p:ir les laïcs, Ce voit 1narqué 1r.ên1e au fujet de la îuriî"ditlioa d'icclles,en deux cxe1nples finguliers. Le pre1nicr ell , que bien que par la Philippine de l'an 1 ~OJ. la. connoilfancedes dixnu.:s ecclt:fiafiiques, tJ11t au pétitoire,qu'au polfclfoire, appar– tienne au juge d'C:glife, con1111e il ell re– marqué au llyle Ju parlemenr,rit. ~ f. §. 1. & 4 f. §. 18. néanmoins ,{u f\ !oulin en fon apollile fur leJ. tirre4f. re1narque que le contrJire s'obferve quant au polÎelToire , c'ell·à·dire,que c'ell une ufurpation que les laïcs ont faite fur les ecclélîafliques de– puis la 1 1 hilippinc. Le tieuxienie cil , r;ue l'ancien ufJge étoit que routes les ~tixmes écoient préfumées, non feulenienr orinÎi– nairemenr , mais 1nême encore aétuel e– ment eccléfialliques; & par cette raifon le laïc , qui devant l'official foutenoir Ja dixme inféodée, avant que pouvoir obte– nir fon renvoi pardevanc le juge royal,de– voit fommairement informer de lad. qua– lité J'inféodée,autrement étoit débouté de fon déclinatoire;& s'il s'en voit un arrêt de 118J. rapporté dans le flyle du parlemenr, partie 7. chapitre 78. & toutefois à pré– fenc, dit Chopin, liv. 1. de fa police, titre 1. cfi jugé qu'il y auroir abus en l'ordon– nance d'une telle information: lequel cha~ gement dejurifprudence commenfa fous François I. comme remarque Loyfel, all dialoi:;ue des avocats,& dit que ce fut maî– tre L~onard Goulas,avocatdece temps-ll 11 ~ui le premier entreprit de faire changer 1 ancien ufagc, & l'e1nporta; & ainli la fa.– bricarion de cet être,quedu Moulin appel– le 6ef domanial, n'efi que depuis le con– cile de Latran,& n'a été compofé q:.1e de plufieurs entreprifes particulieres,& ufur– pations faites fur I' ~gl1fe de remps en temps & en toute maniere, foie en la chofe qui a été enlevée en 710. foirau nom d'inféodéc. qui n'a paru qu'en 1 ~oo. foit en la jurifdic– rion au polfelToire, changée au quatorzie– me liecle,foiren lJ maniere de îailir le juge d'églife,ch.Jngée .JU quinzieme fiecle. La troilieme defd. opinions en abfurde, parce que les d~cicn: du Pape Grégoiic F ij http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-03] Corpus | Histoire de Provence

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