Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 3

,, Des cures b des Curis. T1T. m. CHAP. I. eulf'ent ururpé les dit.mes eccléfiaRi ~ucs. On répond ,que ce temps-là éroitplusfuï– pee.t:qu'aucun autre: car S. Damafe n'a tenu le fiegeque depuis ~ 67. jufqu'cn J8 r· & par conféqucnt proche du temps_ de Ju· lien I' Apotlar, qui vivoit en J6l. cinq ans avant le l)ape. Ec comme cet Empereur avoit oté rous les hiens aux ~ccléfiafii9ues. ily a de l'apparenceq~e la d1xme ecclefiaf– tique 1 de laquelle le Papeconfultoit, étaie une de celles conlifquées par !'Empereur, & donné-es à quelque fc:igneur apofiac comme lui, qui depuis la 1nortde l'Emee– reur s'éroit fairchrc:cien,& avoit rell:itue la dixme à un monallere;& à ccrteconjetl:ure aide fort la proxi1nité Jcs temps , qu'il ne faut pas étendre, comme font les défen– deurs, jufqu'en l'année +10. fous prétexte que S. Jérôme a vêcu jufques-là, puifqu'il n'a pu être confulté au-deçi de l'année iS{. que le Pape Damafe ntourut. e dernier argu1nent des défendeurs ~our montrer que lefd. dixmes ne peuvent etre cenfées eccléfialliques, fondé Cur ce que fi elles avoient été baill~es en fief par les gens J'églile 1 les la-ics feroienttenus de leur en rendre aveu, ne conclut rien, patce qu'il f uppof~que les gens d'églife inféode– rentlefd. diJmes en 720. ce quin'ell pas 1 car de prime-abord ce fut une fpoliation qui nedevoit durer que pendant laguetre 1 qui depuis fut prorof;éC pendant la vie des capitaines 1 & depuis pendant la vie de leursenfans, & enfin convertie en pré– caire , ayant malgré les eccléfialliques duré jufqu'au concile de Latran, lors du– quel & depuis lequel la violence de ces deux nobles 1 qui ne voulurent obéir au concile l'emporta, & leur donna. un titre perpétuel, à la rélerve de quantité de gens de bien, qui de temps en temps relli– tuerent ce qu'ilspolTédoientdefd. dixmCSi & fe peut dire qu'en ce rencontre les lal– ques ont fait la mê1ne chofe pour les dix– mes, qu'ils ont depuis fait pour les com– m:tndes des bénéfices réguliers , lefquels de prime-abord ne durerentque depuis la mort de rabbé , & jufqu'à ce que l'on lui e~t élu un fuccelfeur 1 puis fix mois , pmis la vie 1 & en6n :1 perpétuité. Quant à la deuxieme propofition, qui ne va qu'à inlli6er le fait de l'aliénation de la portion defdits dix1nes eccléfialli– ques, qu'on appelle :i préfent inféodées,, & cotter le temps d'icelle 1 le de1nandeur prétend que c'ell UTY!quellion plus curieufe que nécdfaite à dîfcutcr, d'auuot quel'g- bligation de contribuer aurportions con'" grues par les détcmpteurs des dixmes inféo– dées, n'eft fondée que fur la feule qualité eccléfiallique qu'elles ont autrefois eu pen· danr qu'elles étaient entre les mains des gens d' églife; & néan1noins pour ne pas paf. fer fous filence une quellion à laquelle les défendeurs fe font arrêtés, il cil certain qu'encore que l'ori_gine & le temps précis auquelcesdix1nes 1nféod~es ont pris leur commencement, foitunechofequi femble affezobfcure, toutefois les différens fenti– mens de ceux qui enontparlé aboutitîent à fix. Le premier cil: 1 que ces div:mcs inféo· déesne font point forties des gens d'égli· fe 1 mais font charges foncieres, pareilles au droit de chan1part & d'agricre, que les gentilsho1nmes ont impofé quand ils ont dé1nembré Jeurs fiefs 1 &: fubinféodé p1rtie d'iceux pour fe faire des vaJfaux, 8c telleell la créanceJes défendeurs. Le fecond efi,que les Romains ès paysdc conquête , levoient la dixme con1me un droit feigncurial,ainfi que le marque Cice• ron,en la cinquieme Verrine, & Af.pien , liv. 2. d'où il ellà croire,ditCoquil e en fa quefi.81.1u'ilsleverent la dixme ès Gau– les après a conquête d'icelles. Que les François après qu'ils eurent conquis les Gaules fur les Romains ,retinrent ce droic feigneurial que les Romains avoientaccou· tumé de lever 1 & que cc droit qui étoit royal fut dillribué aux feigneurs inférieurs du temps de la déclinaifon de la lignée de Charlemagne ,quand les jullices & di~ni­ tésfurent faites héréditaires; & par meme moyen les feigneurs temporels commence· rentà tenir les dixmesen fiefdu Roi,média· tement ou immédiatement, comme ils te– naient les autres droits fcigneuriaux,&9ue c'ell ll lefondementdesdixmes inféodces. Le troifieme, ell: de Mattheus Paris,en la vie d'Henri III. Roi d'Angleterre en 1240. qui dit, que lesdixmesfurent don– nées aux gens de guerre par les Papes, u: romanam tccltjiam tutrtntur. Le quatrie1ne ell 1 1ue les dixmes in– féodi-es Contfortiesde 'églife 1 & furent baillées aux gentilshommes par Ch:ir– les Martel en 720. pour les récompenfer de ce qu'ils l'a.voient fervi à la guerre contre les Sarrafins, & c'cft lii. le fenti– ment commun. Le cinquieme, qu'elles rurent non ex.. torquées, mais offertes par la devotion des curC:s au1 gentilshommes 1 qui fous http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-03] Corpus | Histoire de Provence

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