Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 3

11 r Des cures & des Curis. T1T. III. CHAP. I. dt nobi1 quar c!trÎ-:i ptrciptrtnt, Ji tas laici non perci'ptrtnl : de laquelle ordonn1nce on peut tirer indutl.ion, que toute dixme de fon origine etl èccléJiallique, &que les inféodées ont autrefois appartenu aux gens d'églife, puifquc _parlan_t d'icelle, le ~~i dit qu'elles 1p_p~rt1enJro_1enraux ~ens ~ c– glife: Ji '"s.lulcl ~onP,tr.:tptrtnt : d'où se~­ f uir qu'aprcs lercmo1gn:ige de deuxconc1- les écu1nCniq11es , des ordonnances royaux & deslrrêts de la cour, qui tous ont jugé que les dixmes inféodées avaient aupara– v:tnt leur inféodation éré eccléfialliques , c'ell une témérité aux défendeurs de ,.eilÎr neuf cents ans après fourenir que les clix– mes, donc Charles f\..larrel a difpofé en 7z.o. au profit des IJÏcs, n'étaient point ecclélialliques • puifque lef J. conciles ,or– donnances & arrêts qui one décidé le con– traire, ayant plrl~ en l lCO. & 1 ~OO- qui font des fiecles bien plus ptoches de l'an– née 7lo. font préfu1nés aYoir eu bien plus de connoilTancc de la vérité des cho– fes, que non pas ceux qui parlent trois cents ans après,& auxquels on ne doit pas a\"oirtant de croyance, co1n1ne à l'auto– rité des conciles & cles arrêts. Contre tant de preuves li claires• les dé– fendeursoppofentdcux argu1nens. Le pre– mier: que les dixn1es que Martel Ôta ;iux. gens d'é~life. nefonrpointcellesqu'on ap– pelle inféodées·, mais que cc furent dixmes ccclélia!liques,qu'il Jonna aux nobles fans inféodJtion, & pour leur vie feulemenr,au lieu que les dixmes inféodée~. qui font plus anciennes que les eccléliafliques. apparre– noientauxnobles avant ledit Manel. Et pour route _preuve • emploient le canon 9uoniam , 68.16. q. 1. par lequel il paraît, dit·on, que pluficurs feigneurs Jouilfoient des dixmes des terres de leurs fujers dès le temps de faine Jérôme , qui vivait en 410. c'ell-à-dire ,trois cents ans avant Martel , auparavant lequel , par conféquenr, les fiefs des dix1nes éraient connus &.~tablis, & les dixmes potféd~es par les laies i lcfquelles dix1nes antiques Clu q1.1atrie1ne liecle font celles qu'on ap– pelle de pré1;:nr inféodées J & qui ne font point (orties de l'églife. Pour à quoi fatisfaire , le demandeur répond, que c"efl une propolirion route nouvelJe de dire , qu'il y eûc des fief., de dixmes avant ~!artel, cela ne fe voit dans aucun auteur , du Moulin 1nê1ne qui a le plus parlé de ces fiefs de dixmes en faveur des feigncUIS laïcs J demeure Tom< III. d'accord fur 'l'article XLVI. de l'ancienne coucwne de Paris, que ces dixmes inféo– dées , futrunt ah ,,·clcfia. expropri<1.t~ & ejf(lf~ proprium pacrirno,, ii.un laïcorum , & ont Celfé d'être fous la jurifdiftion ecclé· fiajliqne, & qu'étant v.:ndues ou données à I'églife • elles reprennent leur premierc:: 11;";.tUrc d'eccléfiallique, tallquanl ad ori... gù1em & prin1itivumfl11tum rtvtrj.. ~ etiJrnfl cor:ft.iret , quot/ fptllarenl /aïcis jurt injeu· dationis a!Jte co.1citium Lattra"ltn{e; qui cil dire nette1nent que les dixmcs inféodées ont été autrefois eccléfiafiiques • & tirfes desmJins des gens d'églife. Er quant au Pape l>amafe, il ne parle point de ces .fiefs âe dixmes: il ne dit pas que de fon rcmpsleslaïcspolfédoientcom– muné1nent lesdixmes, il neconfulte qu'un fait particulier ; ravoir J fi la donation d'une dixmefaireparunlaïc 3. unmonaflc– re, étoit valable, & S. Jérôme répond qu'oui, pourvu que cela fe foit fait du con– fenrcmentde l'évêque, & ajoute qu'il n'é– toic pas licite aux lai.es de polféderles dix– mcs; par ou appert que cc n'était pas l'u– fage de ce ten1ps-là que les la les poffédaf– fcnt les dixmes, puifqu'au fait particulier confulté , le I>apc le trouvait érrange. Apperr encore que la dixme poffédée par ce laïc étoit eccléliallique • puifque S. Jé– rôme die, qu'etant de droit divin, elle était mal détenue par le laie , & qu'il li qualifie du mot d'oblarion , detlinée pour les pau\•res; & puifqu'il y requérait l'in– tervention de l'évêque, qui n'eût pas été nécelfaire , fi la dixme n'c1ît été eccléfi.ir– rique. ()r cout cela ne convient point à un fief de dixmc laïque ; & qui plus efl , du temps du PJ.pe Oamalèpro1nu en l'an ;67. il n"y avait point encore de fiefs en lt.ilie, en laquelle les Lombards qui apporrerent l'ufage des fiefs, n'entrerent qu'en l'an f7J· & ainfi le I>ape parlJnt des dixnies, ne pouvait parler que des dix1nes ccclé– fi.illiques & non dc:s inféodées, le mot de fief étant lors inconnu, joint que les fiefs d:ins leur inrrodutl.ion n'étaient qu'~ vie, & ne palferenr :1. l'h~ririer & danS la lihre difpofition ,que fous Louis le Li~bo1111.iirc en 811. & partant le laïc doat p:irlc le Pa– pe Damafe, n'eût pas pu donner & cc!der lad. dixme, fi elle e11r été inféollée. A l'objea.ion f3îcc par les défendeurs, que ccrre dixme, dont parle le Pape J)a~ mare, n'était pas eccléli.ifiique, parce quïl n{.' a pasdapparencequ'encere1nps~ là de a ferveur des Chrétiens , les la.Les F • http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-03] Corpus | Histoire de Provence

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