Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 3

exempts & non exempts. T1T. IV. CHAP. T. 9ot X l X. Lettre circulaire envoyée par les pr/– lats ,, affembl.:'.s extr11ordi11aircme11t à Parislr: .J. avril 16.JJ · aux autres év;ques de J-i·ance ,,fur le d~{faic11d que M. l'archevilque de Sens avoit avec les peres Capu,·ins de Joigni & de S. Florefltin ,, pour l'd.dn1i– niflracion d.:s facrr:mr:11s de P':ni– rence & euchariflie, & lei pridica– tion qu'ils price11doienc faire fans fa per111iffion. MoNSIEUR, L'ellime que nous fairons de l'état mo– n1fiique , qui a roujonrs été confidéré co1nme tr~s·fainr d.1.ns l'églife ,& 1'11nour l'arernel que nous portons aux perfonnes l)~i le compofenr, co1n1ne à ceux qui pra– tiquent les plus féveres confeils de l'é– VJ.ngile • nous font fentir une extrême douleur • nous trouvant obligés de vous écrire cette lettre. Car au lieu que nous fouh1iterions de: vous faire parc de quel– ques ~rands fervices rendus p:ir des régu· )iers a la mere commune <les chrétiens • &de vous convier àen remercier la bonté cle Dieu, nous fommes contraints de vous faire part d'un outrage gui lui vient d'étrc fair dans le diocefe de Sens• par ceux que leur nom, leur habit, leur regle• l'aullé– ricé de leur vie , leur réputation, & les graces continuelles dont Mrs. les évêques les comblent, ne faifoientpoint foupçon– ner d'être capables d"un fi grand excès. S'il n'eût touché que la perfonne de M. l'archevêque de Sens, il l'auroit diffimu.. lé, comme un bon pere qui fouffre les em– porre1ncns de fes enfans, pour les rame– ner à leur devoir par la douceur , & qui ;aime mieux écouter cet avocat fecretqu'il :a dans le cœur 1 lequel demande pardon pour eux, lue les loix eccléfialliquesqui demandent a punition des injures faites à ceuxqui font les vrais oints du Seigneur, lefquels ne doivent point être touchés impun~ment , & dont S. Cyprien a dit , 9ui non crtdic Dto factrdottm/<Jcitri1i. crt– det Deo facerdocem vindiconti. Mais quand il a vu que l'outrage n'allait pas tant à fa pcrfonne, qu'à J'autorito éJ>if<op.Jc, au renverremcnt de la difc:ipline • eccléliaJli· que, à l:i prof1narion des facremens, à la ruine des aines, à la rupture de l'unité dans fon diocefe 1 & à la fépararion des brebis d'avec leur pafieur • qui ell le plus grand & le plus dangereux de tous les 1naux, il a cru êrrc obligé de faire fa voir un li grand défordrc .l fes confreres, com– me à ceux que touche le même intérêt, & qui par cette efpece de teuratÎ\'C font me– naces d'une même templ·re. Il cil venu à. I>aris, & dans l'affembléequi s'cll tenue pour ce fujer, il nous a rendu compte de: ce qui s'éroitpafféen fon affaire, qui nous a paru relie que nous avons cru y devoir prendre part, & être obli~~s de louer le :zele 9u'il a fJit p:iroîrre en l'obfervarion des reg:le1nens du Clergé. Comme il cil: important que vous en fachicz. le dérail • nous vous en ferons un récir fommaire,, alin QUe vous connoi(lie7. la néceflité où nous ·nous fommcs vus réduits de recourir aux derniers ren1cdes , pour arrêter le coursd'un1nal rrC:s-d1ngercux en ces con– féquences. ~'1. l'archevêque de Sens ay1nt voulu faire metrre en prarique le régie– ment de l'alîe1nblée derniere, tenue en l';:année 16fo. fur les permiffions & les:ap– prob1tions li1nirécs pour confelîer , & pour annoncer 11 parole de Dieu , ce qui non feulement el} conforme an droit, mais ce qui ell univerfellement ufité rlans toute l'Italie & rlans l'Efpagne, & ce que l'ex– périence fait voir être abfolun1ent nécef. faire pour le falur des ames, les réguliers de fon diocefes'y fou1nirent, & 1nê1ne les freres C:i:pllcins. Au bout de quelque temps le frere Amand, gardien du couvent de Joigni, qui revenoir du Levant, où il avoir demeuré vingt-cinq ans, fepréfenr1 à lui pour avoir la permi!lion de confelfer & de prêcher d;111s fan diocefe ; mais n'ayant pas vouln fubir l'ex:tmcn, il fe re– tira ,&prirpourexcufequ'il n'ofoir s'y fou~ mettre fans en a,·oir averti fes fupéricurs. Sur ce refus , & fur la défenfc qui lui fi1t faire & à fes freres, d'ad1ninillrer le f.i– crement de pénitence , & de prêcher , attendu que le re1nps de leurs approba– tions étoit expiré, ils s'en abilinrent du– rant huit 1no1s , par ordre m~me de leur provincial : mais leur obéi113.nce s'étJnt bientôt Jalfée • to~t ~·un coup les freres des couvens de Jo1gn1 & de S. Florentin commencerent& à confelTer& J prl·cher, fans nouvelle permillion; & ce qui cil de plus éuange~ le f1e1e Amand qui n'il\'oit Lll i1 http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-03] Corpus | Histoire de Provence

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